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Reuters
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Lionel Tixeire
Publié le
31 mars 2017
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Coty veut restreindre les ventes en ligne pour protéger l'image de ses marques

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Reuters
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Lionel Tixeire
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31 mars 2017

Dans le cadre d'un litige avec un distributeur allemand, Coty a réfuté les affirmations selon lesquelles le groupe allemand souhaite totalement interdire les ventes en ligne, affirmant que son principal objectif est de protéger le cachet de ses marques de luxe, comme Marc Jacobs, Calvin Klein et Chloé.

Coty souhaite protéger le cachet de ses marques de luxe - Chloé


La question est de savoir si les groupes de luxe devraient être capables d'empêcher les détaillants de vendre leurs produits sur les plates-formes de commerce en ligne comme Amazon ou eBay.

Depuis une dizaine d'année, les propriétaires de marques avancent qu'ils devraient avoir le droit de choisir leurs distributeurs afin de protéger leur image et leur exclusivité. Les plates-formes de vente en ligne estiment au contraire que de telles restrictions sont anticoncurrentielles et désavantagent les petites enseignes.

Le problème est particulièrement important en Europe, où ont lieu 70 % des ventes dans le secteur du luxe.

Coty a déclaré au plus haut tribunal européen que son litige avec le distributeur allemand Parfumerie Akzente, qui commercialise des articles du groupe sur des sites comme Amazon sans son accord, ne constitue pas une demande d'interdiction de ce type de transactions.

Les dispositions visant à empêcher les distributeurs de revendre leurs produits sur les plates-formes de vente en ligne ont pour objectif de préserver l'image et la qualité des produits, selon Andreas Lubberger, l'avocat de Coty devant la Cour de justice de l'Union européenne. « En Allemagne, il y a un diction selon lequel une image vaut mille mots, dans ce cas un nom vaut mille mots », a-t-il par ailleurs déclaré.

Olivier Spieker, l'avocat de Parfumerie Akzente, remet toutefois en question ces arguments. « Si vous parlez d'une plate-forme connue qui vend des produits à des consommateurs, alors vous avez besoin d'une réflexion appropriée pour interdire », a-t-il déclaré aux juges. « Amazon et eBay vendent déjà des marques connues, est-ce que ces marques ont plus à perdre que Coty ? L'Oréal, par exemple, dispose d'une plate-forme sur Amazon », a-t-il ajouté.

Selon le gouvernement allemand, qui soutient le commerce en ligne, les plates-formes commerciales en ligne sont essentielles pour les petites et moyennes entreprises. « Il ne faut jamais abuser des restrictions qui empêchent l'émergence de formats de distribution innovants », a ainsi indiqué Thomas Henze, l'avocat de ce dernier.

Le Luxembourg considère une interdiction pure et simple comme disproportionnée et injustifiée, selon son avocat, Philippe-Emmanuel Partsch. Le siège européen d'Amazon se situe au Luxembourg.

La France, qui accueille de grandes marques comme Louis Vuitton, Chanel et Christian Dior, a par contre pris la défense de Coty. Selon Julie Bousin, l'avocate française, les restrictions à la vente en ligne permettent de protéger le prestige et l'image de ces produits aux yeux des consommateurs.

L'Italie, les Pays-Bas et l'Autriche ont aussi pris part au débat. Un conseiller de la Cour de justice européenne émettra une opinion non-contraignante dans les prochains mois. Les juges suivent quatre fois sur cinq ses recommandations.

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