Couture à domicile : la start-up française Tilli lève 1,2 million d’euros

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
9 oct. 2019

Crée en 2017 pour proposer un service à domicile de retouche, réparation et upcycling aux particuliers comme aux marques, Tilli vient de mener une seconde levée de fonds de 1,2 million d’euros auprès du directeur général de Webedia, Cédric Ciré, ainsi que de ses investisseurs historiques. Des fonds destinés à accélérer le déploiement de son service à destination des marques, auxquelles Tilli propose de donner une seconde vie à leurs invendus.

Tilli permet de prendre rendez-vous avec une quarantaine de couturiers indépendants, dit "Tillistes", à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux et Aix-en-Provence. Mais les fondateurs, Beryl de Labouchère, Benjamin Michel et Antoinette Fine, ne se sont pas contentés d’utiliser les ressources d’Internet pour créer un dispositif simple pour les internautes. Leur stratégie est aussi de se positionner auprès des marques. Ce qui a d’ores et déjà séduit Balzac, The Kooples, BHV ou encore Asphalte.
 
La start-up propose aux marques d’insérer directement sur leurs portails un outil simple de prise de rendez-vous à domicile. En proposant retouches ou réparations personnalisées, Tilli se donne ainsi pour objectif d’aider les marques à limiter leurs taux de retour, tout en adaptant au passage leurs collections aux morphologies de leurs clients. Est par ailleurs proposée aux marques une extension « upcycling », par laquelle maisons et griffes peuvent inciter leurs clients à donner une seconde vie à leurs produits, les couturiers Tilli étant à même de retravailler les pièces anciennes pour en tirer de nouvelles coupes.

« L’industrie de la mode gaspille plusieurs tonnes de vêtements par an », explique Beryl de Labouchère. « Cette levée de fonds nous permet d’apporter aux marques une solution simple pour à la fois proposer un service de retouche et de réparation à domicile à leurs clients et donner une seconde vie à leurs vêtements invendus ou défectueux. Nous sommes la première entreprise à s’intéresser à la digitalisation du métier de couturier et à lui redonner sa place au cœur des foyers français - tout en inscrivant nos partenaires dans une dimension durable. »
 

Le parti pris de Tilli profite en effet d’une aspiration croissante des consommateurs à la responsabilisation de consommation de mode. Parmi les 44% de Français ayant moins consommé d'habillement en 2018, pas moins de 60% déclaraient qu’il s’agissait d’une déconsommation choisie, selon l’Institut français de la mode. Cette même année, 624 000 tonnes d’habillement et chaussures avait été mises en vente dans l’Hexagone, pour seulement 239 000 collectées. Des pièces mises à la benne qui sont réutilisées à 56 % sur le marché de la seconde main, selon l’organisme de collecte EcoTLC.