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Défilés de mode: Vuitton au Rajasthan, Miyake sur une île du Pacifique

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26 juin 2014

Paris, 26 juin 2014 (AFP) - Comment se renouveler chaque saison? Où trouver son inspiration? Les stylistes parlent souvent de leurs voyages dans leur collection, comme chez Louis Vuitton et Issey Miyake, jeudi, au deuxième jour des défilés de mode homme à Paris pour le printemps et l'été 2015.

Enfin l'été et la mer avec Issey Miyake

Le podium, faits de planches comme un ponton, donne le ton. Le designer d'Issey Miyake, Yusuke Takahashi, a imaginé sa collection lors de vacances dans des îles du Pacifique, l'archipel de Palaos. Mercredi, on avait surtout vu des collections sombres et chaudes. Chez Miyake, c'est bien le printemps et l'été! Et de beaux garçons souriants remplacent les mannequins maigrichons coutumiers des podiums.

Silhouette Issey Miyake. Photo Pixel Formula.


La marque japonaise propose, en un vestiaire complet (du costume au chapeau de paille) une mode ample, confortable, joyeuse. Des ananas, des fruits du dragon, des bananes donnent un côté pop art à des vêtements en fibre naturelle, comme de l'abaca. L'ensemble est à la fois décontracté et élégant.

Des créatures étranges apparaissent sur certains vêtements: le designer a repris des photos du livre "Abysses" de Claire Nouvian, fondatrice de l'association Bloom, qui milite pour la préservation des fonds sous-marins. Méduses, calamars et autres créatures évoluant dans les grandes profondeurs s'invitent sur les vêtements.

"C'est un beau cadeau" de la part d'Issey Miyake, a dit à l'AFP Claire Nouvian. "En alliant le talent d'un designer japonais et un message environnemental, on espère sensibiliser le monde de la mode. (...) Les grandes profondeurs sont un milieu très beau, mais aussi fragile et dévasté par le chalutage profond", déplore-t-elle.

Allure seventies avec Louis Vuitton

L'homme Vuitton est un grand voyageur: après le Bhoutan et l'Amérique profonde, lors de précédentes collections, on le retrouve au Rajasthan. Le designer britannique Kim Jones explique avoir trouvé son inspiration dans "cette terre des rois" du nord-ouest de l'Inde.

Taille haute, bien ceinturée, chemisette, lunettes de soleil rondes: l'allure fait seventies. Mais l'homme Vuitton n'a rien de baba cool; il reste sophistiqué. Il apprécie les chevrons, ces zigzags qui s'invitent sur les chemisettes, reprenant le motif classique "Karakoram" de Vuitton. Des petits miroirs sont brodés, rappelant le travail artisanal indien, notamment sur une combinaison.

En 2015, l'homme Vuitton préfère le camel, le kaki et le bleu, mais n'hésite pas à se couvrir d'un bomber orange en satin ou d'un blouson rose. Il ose même mixer les couleurs: des bandes grises formant le "V" de Vuitton coupent une chemisette orange au col rose.

Le défilé est aussi l'occasion de montrer des accessoires, dont bien sûr des sacs, avec ou sans le monogramme. Les mannequins portent également des étuis à instruments et même, pour les aventuriers chics, des tapis de sol!

Le créateur Nicolas Ghesquière, qui a présenté en mars sa première collection pour la femme Vuitton, était au premier rang. On imagine d'ailleurs très bien cette femme en couple avec l'homme imaginé par Kim Jones pour cette collection.

Les hommes peints de Rick Owens

Rick Owens nous avait habitué à son anticonformisme en faisant défiler ses propres employés, ses amis, des femmes fortes dansant le haka. Le Californien de 51 ans n'a pas failli à sa réputation.

Les crânes sont souvent rasés, mais les cheveux longs deviennent accessoires, noués en foulard autour du cou. L'homme selon Owens a un corps d'adolescent. Les silhouettes sont maigres et les visages diaphanes quand ils ne sont pas peints en blanc.

Les tuniques sans manches, tombant à mi-cuisse, et les manteaux longs sont portés sur des pantalons (parfois à une seule jambe avec l'autre nue) ou des bermudas-jupes avec un soupçon de militarisme ... et même d'ecclésiastique. L'ensemble est épuré, minimaliste, avec peu de couleurs, même si le créateur, adepte du noir, ose une silhouette rose pâle.

Les défilés de mode se poursuivent jeudi avec Dries Van Noten.

La sensualité de Dries Van Noten

Le créateur belge l'emporte souvent à l'applaudimètre. Et cette collection n'a pas échappé à la règle: elle a conquis les invités au défilé. Sensualité, élégance, confort: le tout dans des matières tellement belles qu'on les caresserait bien.

La transparence alterne avec la brillance de la soie. Des vêtements d'intérieur franchissent la porte de la maison pour se montrer dans la rue, comme ces costumes qui ne sont pas sans rappeler des pyjamas.

On imagine la collection sur un intellectuel bohème, prêt à montrer son torse, chemise ouverte. Dries Van Noten a voulu mettre les bustes en avant cette saison, même si pantalons et bermudas sont aussi très réussis. Les couleurs? Du beige, du vert émeraude, du bordeaux, du rouge coquelicot.
L'exposition "Inspirations" au musée des Arts décoratifs à Paris, consacrée au travail de Dries Van Noten, a connu un tel succès qu'elle est prolongée jusqu'au 2 novembre.

Par Caroline TAIX

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