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Des montres anciennes volées en 1983 à Jérusalem restituées par la France

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AFP
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23 mars 2009

Une quarantaine de montres anciennes estimées à dix millions de dollars, dérobées au Musée d'art islamique de Jérusalem il y a vingt-six ans et retrouvées en France en 2008 au terme d'une enquête pleine de rebondissements, ont été restituées vendredi 20 mars aux autorités israéliennes.


Photo : Menahem Kahana/AFP

Un escroc israélien de haut vol qui se confie durant son agonie à son épouse, une montre destinée à la reine Marie-Antoinette, deux coffres-forts de banque : la reconstitution du puzzle a été qualifiée par le commissaire israélien Avrahoim Roif, présent à Paris lors de cette restitution, de "longue aventure", avec des ramifications de l'enquête en Europe ou aux Etats-Unis

L'affaire est emblématique du trafic des œuvres d'art dans le monde, selon le colonel Pierre Tabel, chef de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels à Paris.

Tout commence dans la nuit du 15 au 16 avril 1983 au Musée L.A. Mayer d'art islamique de Jérusalem qui possède une collection de montres anciennes de très grande valeur, ayant appartenu à Sir David Lionnel Salomons, premier maire juif de Londres. Elle a été léguée par sa fille Vera Francis Salomons, philanthrope et fondatrice du Musée islamique.

Déjouant toutes les alarmes, un ou plusieurs voleurs réussissent un casse audacieux et mûrement pensé. Ils s'emparent de 106 pièces de la collection dont une très rare montre-gousset en or destinée à Marie-Antoinette, signée de l'horloger français Abraham Louis Breguet (1747-1823), estimée trente millions de dollars.

Durant plus de vingt ans, pas de nouvelles. Comme fréquemment dans le vol d'oeuvres d'art, ainsi que l'explique M. Tabel, ce sont les héritiers des voleurs qui font le faux pas.

En l'occurrence, il s'agit de la veuve de l'escroc Na'aman Diller, surnommé par la police israélienne le "cambrioleur du kibboutz" en raison de ses origines modestes. Ou le "voleur du siècle" car il a commencé, dès l'âge de vingt ans, à dérober bijoux et voitures, à Tel-Aviv.


Photo : Menahem Kahana/AFP

Dans les années 1970, il commet vingt-trois cambriolages, dont des vols de toiles de maîtres alors qu'il souffre d'un cancer de la peau.

En 1976, il part pour les Pays-Bas afin d'apprendre la médecine naturelle après avoir purgé des peines de prison dans son pays. A Amsterdam, il est arrêté et emprisonné, pour vol de bijoux.

Son gros coup reste toutefois le casse du Musée Mayer, selon la police israélienne.

En 2004, Diller meurt. Sur son lit, agonisant, il confesse le vol du Musée Mayer à sa femme, Nili Shomrat, épousée en 2003.

En 2006, bien qu'elle le nie, la veuve tente de négocier les montres via son avocat. De secrètes transactions, selon les enquêteurs israéliens, sont engagées avec le musée, dont ils ont vent peu à peu.

Une partie du butin est alors retrouvée en Israël en novembre 2007, dont la fameuse montre destinée à Marie-Antoinette.

La veuve de Diller est entendue aux Etats-Unis, où elle vit, et la police tire le fil de l'affaire, suivant la trace de l'escroc qui a beaucoup voyagé, en France notamment, afin de cacher son magot difficilement négociable.

En novembre 2008, la police française met la main sur l'autre partie du butin dans deux coffres de banques, à Paris. C'est cette partie qui a été restituée vendredi à l'ambassadeur d'Israël en France, Daniel Shek.

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