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AFP-Relaxnews
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5 avr. 2023
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Dix initiatives qui font des déchets une nouvelle ressource inestimable

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5 avr. 2023

Contamination des sols et des océans, émissions de gaz à effet de serre, pollution de l'air: la mauvaise gestion des déchets a un impact sur le dérèglement climatique, comme sur la santé humaine et de nombreux écosystèmes. A défaut de pouvoir les éradiquer totalement, des entrepreneurs s'en servent comme nouvelles ressources pour créer des objets, vêtements, bijoux, et autres cosmétiques moins nocifs pour la planète. Voici dix initiatives insolites et innovantes qui veulent rendre les déchets beaucoup plus désirables.



Des jeans à base de… bière

La célèbre brasserie Sapporo Breweries s'est associée à Shima Denim Works, une entreprise qui fabrique des vêtements à partir de bagasse, pour transformer une partie de ses déchets, issus du brassage de la bière, en jeans. Une initiative aussi engagée qu'insolite qui a permis à la brasserie basée à Hokkaido, au Japon, de ne pas avoir à jeter ses déchets issus du malt et des feuilles et tiges de houblon. Ces derniers ont été transformés en washi, un papier traditionnel japonais, qui a lui-même été filé et tissé en plusieurs dizaines de jeans. Une commercialisation à petite échelle qui pourrait toutefois ouvrir la voie à une nouvelle génération de denim.

Des vêtements en airbags et pare-brise

Les déchets de l'industrie automobile font depuis plusieurs années le bonheur de nombreux acteurs de la mode. Aussi surprenant que cela puisse paraître, des constructeurs automobiles, des artistes, et des entrepreneurs indépendants, ont eu l'idée de recycler des airbags, pare-brise, sièges, bâches de camions, et autres ceintures de sécurité en vêtements tendance. C'est le cas de la marque zurichoise Freitag, de Hyundai, de Mercedes et Heron Preston, ou encore du designer Ryohei Kawanishi, qui ont tous proposé des collections, éphémères ou pérennes, destinées à amoindrir l'impact de ces déchets sur l'environnement.

De la vaisselle en… fish and chips

Plus qu'un plat, le fish and chips est une véritable institution au Royaume-Uni… Il n'est donc pas question de gâcher la moindre miette de ce mets qui fait la fierté - et la renommée - des Britanniques. Chose que la designer Carly Breame ne prend pas à la légère puisqu'elle a récemment présenté de la vaisselle fabriquée à partir des restes de fish and chips du restaurant de poisson Angela's, niché à Margate, au sud-est de Londres. Dans le cadre d'un projet ponctuel, l'artiste a récupéré les arêtes de poissons pour les réduire en poudre et élaborer une matière destinée à composer la base d'une céramique, tandis que les peaux des pommes de terre ont servi à vernir les assiettes. Une véritable prouesse.

Une batterie à base de crabe

Encombrants, et particulièrement malodorants, les déchets de fruits de mer ne font généralement pas long feu dans nos poubelles ménagères. Mais cela pourrait prochainement changer grâce à une découverte faite par des scientifiques américains. Ces derniers ont développé un prototype de batterie à partir de résidus de carapaces de crabes, l'objectif étant de remplacer à terme le lithium. En gélifiant le chitosane, un constituant des carapaces de crustacés, les chercheurs ont réussi à le transformer en électrolyte, un minéral capable de transporter une charge électrique. Mixé à du zinc, le tout s'est métamorphosé en batterie quasi entièrement biodégradable. Actuellement au stade de prototype, la batterie doit faire l'objet de tests supplémentaires pour pouvoir être déployée à plus grande échelle.

Des baskets à partir de sushis

Ils font notre bonheur dans l'assiette, mais pourraient également très vite s'inviter dans notre dressing. Les sushis et makis - ou plus exactement les peaux des poissons qui ont permis de les préparer - d'un restaurant Sushi Shop de Lyon ont servi à customiser une paire de sneakers fabriquée par la marque O.T.A. Paris. C'est plus précisément le logo de ces baskets qui a été conçu en peau de saumon upcyclée, associé à une semelle en pneu et caoutchouc recyclés, et des lacets en fibres naturelles de coton. Ce n'est pas la seule marque à avoir fait appel aux richesses des mers et océans pour concevoir des sneakers. Le créateur Eugène Riconneaus s'est lui attelé à fabriquer une paire à partir de filets de pêche, de coquilles de fruits de mer, et d'algues vertes collectés sur les côtes françaises.

Des sièges de métro transformés en chaussons

Du siège de métro parisien à la pantoufle, il n'y a désormais plus qu'un pas. Et celui-ci a été franchi par la marque Sans Les Plumes qui propose des collections de 'chaussons urbains', et désormais de sneakers, créées à partir des tissus qui recouvrent les sièges des métros et de tramways parisiens. Une façon de limiter les déchets textiles. Et pour les plus créatifs, la marque a aussi imaginé des chaussons d'intérieur conçus à partir de velours provenant des sièges du palais Nouveau Siècle (à Lille), ou des salles d'opéra et de théâtre françaises.

Des pommes pour isoler les bâtiments

Les deux Bretons à l'origine du projet Adaozañ ont eu l'ingénieuse idée de transformer le marc des pommes issu de la filière cidricole en un éco-matériau s'apparentant au liège, mais pouvant être travaillé comme le bois. Résultat, ce produit peut s'offrir une seconde vie en objet, en mobilier, en revêtement, et même en isolant pour les bâtiments. Produisant du méthane très rapidement, les déchets de la pomme intéressent plus largement de nombreuses industries, dont la mode, qui l'utilise déjà pour fabriquer des sacs à main et des sneakers.

Le plastique se mue en carburant

On le sait, les déchets plastiques constituent l'un des plus gros désastres sur le plan environnemental. C'est pourquoi la start-up américaine Select Fuel s'est employée à les transformer en carburant. Le tout rendu possible grâce de nouvelles technologies mises au point par l'entreprise, qui estime à au moins 75% la part des déchets en plastique potentiellement transformables en de multiples produits bioénergétiques. Ce n'est pas la seule source de carburants renouvelables à l'étude, puisque les huiles usées, les déchets alimentaires, ou encore le gazon pourraient également servir à terme à alimenter moult moyens de transport.

La tomate pour se substituer au bisphénol A

Pointé du doigt depuis de nombreuses années pour ses effets sur la santé, le bisphénol A fait l'objet de nombreuses études scientifiques. Mais il s'agit dans son cas… d'être remplacé de manière définitive, notamment dans les contenants alimentaires. Un groupe de scientifiques des universités de Séville, Malaga et Gênes a mis au point un matériau innovant à partir de déchets issus de la transformation des tomates en jus ou en sauces. Celui-ci pourrait à terme, et après des tests plus poussés, être utilisé comme revêtement à appliquer dans certains contenants alimentaires, dont les boîtes de conserve.

Un pendentif façon circuit imprimé

Plus de 53 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produits dans le monde en 2019, mais seule une infime partie est actuellement recyclée. Une perte considérable si l'on considère que certains de ces déchets sont composés de métaux précieux comme l'or, l'argent, le platine, ou le cuivre. Un constat qui n'est pas passé inaperçu auprès des bijoutiers et des joailliers qui s'attèlent aujourd'hui à les recycler en bijoux précieux. C'est le cas d'Oushaba qui crée de véritables œuvres d'art à partir de circuits imprimés et de câbles en tout genre, mais aussi de Courbet ou de Lylie Jewellery qui proposent des créations réalisées à partir d'or recyclé.


(ETX Daily Up)
 

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