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EFE
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Clémentine Martin
Publié le
5 mai 2023
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Dominnico signe des créations émancipatrices et séduit Rosalía et Beyoncé

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EFE
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Clémentine Martin
Publié le
5 mai 2023

Originaire d’Alicante (Espagne), le créateur Domingo Rodríguez Lázaro est plus connu sous le nom de Dominnico. À travers la mode, il cherche à transmettre des valeurs qui lui ont valu d’être plébiscité par des stars de la musique comme Rosalía, Lady Gaga, Dua Lipa et Beyoncé. Et pour cause: ses vêtements “transmettent une sensation de puissance“.


Dominnico - EFE


Sa dernière collection, “Dildom“, a été présentée jeudi lors de la 080 Barcelona Fashion. Juste avant de dévoiler ses créations pour l’automne prochain, le designer s’est entretenu avec l’agence de presse EFE. Fidèle à l’univers futuriste qui caractérise son style, Dominnico se dit “enchanté“ d’avoir été choisi par des célébrités.

“En fait, je pense que je partage des codes esthétiques avec elles et qu’elles perçoivent dans la garde-robe que je propose une possibilité de transmettre des valeurs, comme la puissance“, analyse ce créateur. Né en 1994 à Alicante, il dévoilera mi-mai sa prochaine collaboration internationale.

Le défilé présenté jeudi à la 080 Barcelona Fashion a encore une fois multiplié les références au milieu du sport mécanique, avec des vestes, des jupes et des pantalons larges en cuir naturel et en nylon, revisitant le “look“ qui a séduit Rosalía et ses “motomamis“.


Dominnico - Spring-Summer2024 - Womenswear - Barcelone - © ImaxTree



Quelques nouveautés sont à remarquer, comme l’utilisation de cuir de chèvre de l’Himalaya, mais aussi de nylons et des néoprènes pour des mini-jupes et des mini-robes portées avec les chaussures et les bottes d’une autre griffe espagnole, Cuplé. La palette de couleurs fait la part belle aux monochromes, au blanc, au noir, mais aussi au rose pastel, au bleu, à l’orange fluo et au rouge.

Pour l’automne prochain, ses créations font “de petits clins d’œil au BDSM et à la sexualisation des corps“, explique Dominnico. Ses sources d’inspiration sont variées: il cite le dadaïsme de Marcel Duchamp, l’art conceptuel des frères Jake et Dinos Chapman ou encore l’esthétique d’Orange mécanique, de Stanley Kubrick.

“Avec cette collection, j’ai eu envie de parler de liberté d’expression. Pas seulement dans la mode, mais aussi dans la société. Nous sommes fiers d’être une marque qui se veut l’étendard de la diversité, et pas seulement parce que nous faisons partie du collectif“, affirme-t-il.

Diversité et inclusivité



Dominnico est l’une des principales marques espagnoles qui se revendiquent comme non genrées, rejetant le concept de vêtement féminin ou masculin. Les vêtements sont faits pour être “ce que souhaite la personne qui les porte“.

Parmi les mannequins aperçues lors du défilé, Lorena Durán est aux antipodes des diktats de minceur extrême auxquels les podiums nous ont habitués. Toujours dans une optique de diversité et d’inclusivité, le créateur a augmenté l’amplitude des tailles proposées. Les ventes sont actuellement en forte croissance aux États-Unis, explique-t-il.


Dominnico - Spring-Summer2024 - Womenswear - Barcelone - © ImaxTree



Concernant l’avenir de la mode et la lutte qui oppose les militants des vêtements réutilisables et les adeptes de la fast fashion, le scénario le plus probable selon Dominnico est celui d’une “cohabitation“ entre les deux modèles. “Tout le monde n’a pas les mêmes possibilités économiques“, rappelle-t-il.

Le designer n’a jamais caché ses origines humbles et raconte qu’il a appris à coudre en fabriquant des tenues pour ses poupées Bratz, en observant sa mère raccommoder des vêtements à la maison.

L’année dernière a été celle de tous les bouleversements pour sa marque et Dominnico se sent un peu “étourdi“ par ce soudain succès, mais affirme “bien s’entourer“ pour “faire grandir [son] projet“.

En tout cas, son défilé était l’un de ceux à ne pas manquer à la 080 Barcelona Fashion, clôturée vendredi par les présentations d’Eñaut et de Yolancris. Passé par l’école de design et de mode LCI, à Barcelone, Dominnico a été récompensé en 2019 du prix du designer émergent lors de la Mercedes-Benz Fashion Week Madrid, suite à quoi il a commencé sa collaboration avec Rosalía lors de la tournée de l’album “El Mal Querer“.