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E. Leclerc : vers un partenariat logistique avec Amazon ?

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4 oct. 2017

E.Leclerc, numéro un de la distribution alimentaire en France, ainsi que Système U ont été approchés par Amazon en vue d'éventuels partenariats, dans un secteur qui bruisse de rumeurs sur les visées du géant américain du e-commerce.


Un magasin E.Leclerc - R.DUVIGNAU / REUTERS


« Oui, nous sommes approchés par Amazon », a déclaré à Reuters mercredi le président du groupement de distributeurs indépendants, Michel-Edouard Leclerc, sans plus de précision. « Amazon pourrait, pourquoi pas, devenir notre logisticien », a-t-il ajouté en marge d'une conférence sur la consommation.

E.Leclerc propose déjà, dans « quelques dizaines de magasins » des casiers de livraison dédiés à Amazon, un système qui, selon lui, « devrait se généraliser dans l'ensemble de la distribution ».

Amazon a également pris contact avec Système U, autre groupement d'indépendants, en vue d'un accord éventuel sur le « sourcing » des produits, une démarche à laquelle le distributeur n'a pas donné suite, a précisé un porte-parole du groupe.

« L'offre alimentaire d'Amazon en France est très chère, car il n'a pas derrière lui la puissance des centrales d'achat, donc pas de prix compétitifs », commente un analyste pour qui le géant américain pourrait vouloir s'affilier à une centrale.

Le secteur, sur la défensive face à la puissance acquise par le groupe américain dans la distribution non-alimentaire, a été ébranlé par le rachat par Amazon, cet été, de la chaîne américaine de magasins bio Whole Foods Market pour 13,7 milliards de dollars.

Cette acquisition, la première d'un réseau de magasins physiques, a semé la panique dans un secteur engagé dans une guerre des prix dévastatrice pour les marges.

Depuis lors, la distribution française bruisse de rumeurs , tandis que les analystes de la Société générale ont estimé, dans une note publiée en juin, que Carrefour pouvait figurer parmi les cibles potentielles d'Amazon en Europe, comme Casino ou le britannique WM Morrison.

Mardi, un nouvel accès de fièvre a dopé les titres Carrefour et Casino en Bourse après un article du Monde évoquant une approche d'Amazon en vue de partenariats ou d'une acquisition. Mercredi après-midi, dans un mouvement de correction, ces deux valeurs affichaient les plus fortes baisses de l'indice SBF 120.

Si des formes de coopération semblent envisageables, l'hypothèse d'un rachat pur et simple est jugée très peu crédible par nombre d'analystes. S'agissant de Carrefour, « la complexité de son modèle, en particulier en France, n'en fait pas une cible idéale, surtout au vu des chantiers que le groupe va engager dans l’Hexagone », souligne Christian Devismes, analyste de CM-CIC.

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