E-commerce: les ventes de biens en chute de 17 % au deuxième trimestre

Les ventes en ligne devraient franchir en France le cap des 140 milliards d’euros en 2022, selon la Fevad, la fédération de la vente en ligne, qui publiait mardi son bilan du deuxième trimestre. Sur la période d'avril à juin, 35,7 milliards d’euros de ventes en ligne ont été réalisés, en comptant produits et services. Une progression de 10% qui cache cependant un fort repli des ventes de biens, avec une baisse de 17%. Les ventes en ligne de mode se contractent pour leur part de 13%, mais conservent là aussi un niveau supérieur à 2019.

Une chute en trompe-l'œil, cependant, la référence étant un deuxième trimestre 2021 encore touché par confinement et fermetures administratives, et profitant à l'e-commerce.

Rapportée à la référence du deuxième trimestre 2019, la période avril-juin 2022 s’inscrit en progression de 33%. "La croissance a été 'crantée', avec une courbe qui redescend sans revenir pour autant aux niveaux d’avant-crise", explique le délégué général de la Fevad Marc Lolivier.

La hausse globale des ventes en ligne constatée sur le trimestre n’est donc pas liée aux ventes de bien, mais de services. Celles-ci profitent à l’inverse d’une accélération notable (+39%), en grande partie grâce au secteur du voyage. Après les restrictions qui le freinaient encore l’an passé, ce dernier a accéléré de 68% par rapport au deuxième trimestre 2022.

Si l'on élargit l'observation à l'ensemble du premier semestre 2022, l'e-commerce BtoC, biens et services confondus, s'inscrit en recul de 15,9% par rapport à la même période en 2021, et de 16,9% si l'on ne prend pas compte les places de marché. Après le pic d'activité atteint au deuxième trimestre 2021, celles-ci connaissent une contraction de 10,5% au deuxième trimestre 2022, tout en conservant des niveaux de ventes supérieurs à 2019. Le BtoB semble quant à lui vivre sa meilleure vie, avec une progression de 16,1% sur les six premiers mois de l'année.

Tous segments confondus, les chiffres du premier semestre montrent également un montant moyen des transactions en progression, avec +7,2%, pour atteindre 67 euros. Un niveau qu’il n’avait plus connu depuis le deuxième trimestre 2017. Mais cette hausse est là aussi à mettre largement sur le compte du secteur voyage, des transports et des services, dont le panier moyen croît de 19% à 73 euros.

En termes d’offre, les créations de sites ne freinent pas, avec une hausse de 7% du nombre de portails actifs entre le deuxième trimestre 2021 et 2022. Entre ces deux périodes, l’offre est ainsi passée de 192.000 à 206.000 portails de vente.

Secteur par secteur, il ressort là encore que les ventes décélèrent tout en surpassant les niveaux pré-crise.

Dans la mode, ce trimestre est ainsi en recul de 13% par rapport au deuxième trimestre 2021, mais en progression de 16% par rapport à celui de 2019 (et la part d'Internet dans le ventes en ligne devrait cette année repasser sous les 20 %). Le secteur beauté est lui en chute de 28 % par rapport à 2019, mais en accélération de 35% comparé à 2019. L'équipement de la maison connaît lui une baisse de 31% sur un an, mais montre des niveaux supérieurs de 24% à ceux d'avant-crise.

Côté support d'achat en ligne, le mobile continue de prendre des parts de marché. L'indice iCM de la Fevad, référençant les principaux portails, montre sur le trimestre une croissance de 8% des ventes sur mobiles. Sur les sites observés, ces derniers ont représenté 48 % du chiffre d'affaires généré. Par rapport aux niveaux du deuxième trimestre 2019, le part du mobile s'inscrit en hausse de 41%, et de 35% pour les seules ventes en ligne de biens.

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