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18 sept. 2020
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En Italie, un premier semestre noir pour la maroquinerie et la chaussure

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Cecile Herrero
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18 sept. 2020

Fleuron de l'industrie italienne, la maroquinerie a fortement souffert au premier semestre 2020 de la crise liée à la pandémie de coronavirus. Selon les données du Centro studi di confindustria moda per assopellettieri (centre d'études de la confédération industrielle des métiers du cuir en Italie), le chiffre d'affaires du secteur s'est écroulé de 43,2%, avec une perte de 1,9 milliard d'euros par rapport à la même période en 2019. 


La maroquinerie italienne perd -43,2% au premier semestre 2020 - assopellettieri.it

 
L'export est tombé à -30,6 % en valeur, à 3,57 milliards d'euros, retrouvant son niveau d'il y a trois ans.

La baisse des quantités exportées sur les six premiers mois de l'année a atteint 24,8% et le prix de vente moyen a chuté de 7,6%. Toutes les catégories sont concernées: les sacs (qui représentent 65 % du chiffre d'affaires à l'export) ont enregistré un repli de 26 % en valeur, la bagagerie de 30%, les ceintures de 42% et la petite maroquinerie de 40%

En analysant les performances par zone géographique, on constate qu'à de rares exceptions près, comme la Corée du Sud (+1,1%) ou la Pologne (+6,8%), tous les marchés sont en recul. En valeur, les États-Unis ont dévissé de 38%. La Suisse, pourtant première destination à l'export de la maroquinerie italienne avec son rôle de plateforme logistique pour de nombreuses marques, a perdu près de 40%.

Quant à l'Allemagne, premier marché en quantité, le repli a été de 23%. Il a même atteint 38% pour l'Espagne, contre seulement -9% pour la France.

La situation n'est pas meilleure hors des frontières de l'Union européenne : la Chine est à -30%, Hong Kong à -47%, le Japon à -30%, la Russie à -30,5 %, alors que le Royaume-Uni, déjà considéré avec le Brexit comme hors UE, enregistre une baisse plus contenue à -13,4 %.
 
En Italie, les ventes au détail de maroquinerie et de chaussures post-confinement présentent encore des chiffres insatisfaisants : -35,1% en mai et -12,8% en juin, principalement à cause de l'effondrement de l'afflux de touristes, friands des produits haut de gamme.

La relance est encore loin d'arriver avec une production en baisse de 44 % sur les mois de mai et juin. Beaucoup de commandes ont été annulées, les impayés se sont accumulés et 9 entreprises sur 10 ont dû recourir aux mesures sociales mises en place par le gouvernement italien.

Le marché intérieur fait lui aussi grise mine
 


Légèrement inférieures mais non moins préoccupantes, les pertes du secteur de la chaussure, qui au premier semestre a enregistré une chute de 36,3% du chiffre d'affaires et de 34,9% de la production. L'export perd -26,4% en quantité et -25,4% en valeur, atteignant 3,8 milliards d'euros, même avec un prix moyen en légère augmentation (+1,3%)
 
"En plus de la contraction de la production et du chiffre d'affaires, nous devons faire face à une baisse de la consommation sur le marché intérieur et à l'export,  a commenté Siro Badon, président de Assocalzaturifici (équivalent italien de la Fédération de la chaussure ndlr)."
 
Les exportations de chaussures sont en recul quasiment partout : l'Allemagne, premier marché en volume, perd 17%, en quantité comme en valeur. La Chine et Hong Kong affichent respectivement -31,4 % et -44,1 % en volumes, proches du niveau des États-Unis (-40 %).

Les volumes vers la Suisse se réduisent d'un quart, et d'un tiers vers la France, ces pays étant en premières places en valeur.

Toutes les régions exportatrices sont impactées, à la seule exception de l'Emilie-Romagne (+20%), entraînée par le pôle logistique Piacenza. Les reculs les plus notables sont ceux de la Toscane (-44%), des Marches (-32,5%) et de la Campanie (-34%).

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