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19 janv. 2021
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Energie créative et design recherché en clôture des défilés milanais

Publié le
19 janv. 2021

La Milano Fashion Week dédiée à l’homme de l’automne/hiver 2021-22 s’est terminée en beauté, mardi, avec cinq collections de qualité signées par Dima Leu, Magliano, A-Cold-Wall*, Jieda et Les Hommes. En ce cinquième et dernier jour, la manifestation milanaise a une fois de plus montrer l’étendue de son offre, entre minimalisme chic, design recherché et des créations joyeuses et colorées pleines d'énergie, à travers les vidéos les plus réussies de la Semaine.


L'énergie bouillonnante du créateur moldave - Dima Leu


 
Dima Leu, couleurs vives et jeux de rayures
 
Pour ses premiers pas à la Fashion Week de Milan, le créateur Dima Leu a créé la surprise avec un film ultra dynamique, où les mannequins se trouvent entraînés dans une ronde folle par une troupe d’anciens danseurs folkloriques moldaves en survêtement fuchsia, sur une musique déjantée, un peu à la Leningrad Cowboys.

L’occasion pour le styliste moldave de se centrer sur son premier travail autour des rayures et de "Striipes", l’une des lignes de sa marque no gender créée en 2015. Il y développe des pièces sportswear en jersey ou coton aux motifs pimpants par le biais de rubans de velours et morceaux de tissus appliqués. Ses lignes et bandes colorées tridimensionnelles, qui rappellent les rayures des anciens tapis moldaves, dessinent des géométries syncopées sur des tenues confortables, survêtements, tricots, sweaters, etc.
 
Installé depuis des années en Italie, où il est arrivé à l’âge de 15 ans, et où il a remporté en septembre le concours Who’s on next ? 2020 dans la catégorie menswear, Dima Leu puise également son inspiration dans la culture post-soviétique, mélangeant dans son travail influences musicales, techniques de couture, traditions artisanales et son héritage moldave.

 

L'élégance à l'italienne selon le label - Magliano


Magliano, l’élégance irrévérente des bad boys italiens
 
A Magliano revient sans aucun doute la palme du film le plus jouissif de la Milano Fashion Week, qui ne pouvait s’achever sous de meilleurs auspices. Avec son humour grinçant, Luca Magliano a réuni son habituelle galerie de personnages hauts en couleurs avec une référence marquée aux "ragazzi" de l'écrivain poète Pier Paolo Pasolini. L’allure virile un brin rétro, l’ouvrier, le gangster, le paysan, l’artiste ou encore le loubard y rivalisent d’élégance, revêtus de leurs plus beaux apprêts.
 
Le tricot déboutonné sur le torse, tout comme la chemise en soie imprimée qui s'ouvre jusqu'au nombril, ils endossent des costumes larges aux vestes trop grandes et aux lâches pantalons à pinces, taillés dans de beaux tissus masculins, entre draps de laine, flanelles et autres tweeds. Les cardigans et pull-over à mailles larges sont tricotés à la main dans de virtuoses jeux de torsades. Le denim aussi est de la partie dans des jeans ou vestes de chasseur à maxi poches, tout comme le cuir, dans certains pantalons et petits blousons. La palette sombre est illuminée par quelques teintes chaudes tel l’ocre ou le rouge rubis.
 
On retrouve tout ce petit monde dans un salon XVIIIème sous les somptueuses fresques baroques d’un ancien palais milanais, la Villa Arconati. Sont-ils là pour un enterrement ou pour un mariage ? Peu importe, ils vont être témoins d’un surprenant phénomène. Un ange, (en slip Magliano), probablement déchu du ciel, atterrit directement dans l’énorme gâteau d’anniversaire, qui vient de leur être servi… D’où il reprend ses esprits sans égratignures, en leur adressant un baiser radieux !
 

Recherche extrême pour A-Cold-Wall* - © Oliver Matich

 
A-Cold-Wall*, une mode urbaine design
 
Le label conceptuel du créateur anglais Samuel Ross poursuit sa métamorphose, du streetwear d’avant-garde de ses débuts en 2015 à une mode urbaine minimaliste chic, qui fait la part belle à l’outerwear et aux matières techniques. Ce virage coïncide avec les débuts de A-Cold-Wall* dans le calendrier milanais en janvier 2020.
 
Pour cette troisième collection présentée dans la capitale lombarde, dévoilant une collaboration avec la marque de luxe britannique Mackintosh et ses partenariats renouvelés avec Dr Marten’s et le lunetier Retrosuperfuture, Samuel Ross confirme et renforce son propos avec un vestiaire dense et consistant en termes de propositions, de textures (froissées, plissées, etc.) et de détails.
 
Dans un court-métrage intrigant, les mannequins se croisent autour d’une tente dans un décor graphique épuré sous l’œil invasif d’un personnage invisible, qui les observe d’une longue-vue. Dans cet étrange ballet se succèdent des silhouettes sobres, à la fois élégantes et équipées pour se mouvoir en tout confort. Les coupes au design contemporain sont nettes, les vêtements ultra fonctionnels et protecteurs. Ainsi, des tops rembourrés rappellent les gilets de protection, tandis que des anoraks à capuche ou gilets en duvet associés à des pantalons épais en nylon font penser à des tenues spatiales ou de ski.
 
Les pantalons droits et simples se déclinent dans des cotons, des nylons techniques ou de la laine. Les pièces à manches dominent: manteaux, imperméables, blousons, coupe-vent et autres vestes, travaillés dans les détails (ligne diagonale d’une poche, poches en relief sur une chemise, bandes réfléchissantes, insert en cuir dans un chandail, ou encore ces sangles permettant de fixer une torche à son torse).

La palette est neutre (blanc, gris, bleu cendre) avec quelques flashs de couleurs comme ces mailles d’un rouge vif. Parfois des géométries abstraites s’invitent au bas d’un imper à coups de pinceaux, se dessinent sur des chemises avec des effets d’optique, ou s’incrustent en maxi photos imprimées sur un tee-shirt.



L'homme adoptera l'allure cow-boy l'hiver prochain - Jieda

 
JieDa et son macadam cowboy
 
Présent lui-aussi pour la troisième saison dans le calendrier milanais, le label japonais a choisi de montrer sa collection à travers un beau film à l’atmosphère poétique, où l’on suit un cow-boy lancé au galop sur une plage avec, pour tout horizon, l’infini de la mer.
 
Le styliste, Hiroyuki Fujita, qui a fondé sa marque en 2007, s’est inspiré des clichés de rodéo pris par le photographe et artiste américain Richard Prince dans les années 1970. La collection, qui se joue entièrement dans des tonalités chaudes et hivernales, dissémine les références équestres avec subtilité.
 
On les retrouve dans les santiags et autres boots en peau de reptile à certaines pièces en cuir, dans des images de cowboy imprimées dans le dos d’une veste ou réinterprétées dans des pull-over jacquard. Le denim est bien sûr présent, dédoré de minuscules astres en paillettes. Des ensembles en velours ou des survêtements douillets adoucissent cette allure country.
 
 

L'homme et son alter ego féminin - Les Hommes


Les Hommes dévoile sa femme
 
La griffe de menswear, fondée à Anvers en 2004 et détenue depuis 2011 par le fonds flamand Palmyra Brands, a dévoilé, mardi, à travers une vidéo en noir et blanc, sa nouvelle ligne féminine au côté de son menswear. Par le passé, Les Hommes s’était déjà aventurée sur le terrain féminin, projet qui avait été suspendu par la suite.
 
C’est une femme ultra sexy, qu’a imaginée cette fois le duo formé par les stylistes-fondateurs du label, Bart Vandebosch et Tom Notte. Elle s’habille en mini-robes et jupes moulantes, bas résille et corsages transparents ou tricots ajourés. Elle brille dans des leggings en lurex et des vestes à paillettes, les jambes enserrées dans des cuissardes en latex.
 
De son côté, l’homme affiche le typique style chic-rock rebelle de la maison avec ses costumes noirs taillés près du corps et ses tenues de baroudeur en rangers, rehaussées d’importantes pièces à manches, telles que le blouson de motard, le shearling, le caban, la doudoune vernie ou encore des vestes techniques à poches zippées, des chandails XXL et un maxi poncho torsadé.

 

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