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Energies: Bercy apportera sa garantie sur les contrats des entreprises

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5 oct. 2022

L'Etat va faciliter la signature des contrats de gaz et d'électricité pour les entreprises en apportant sa garantie, a indiqué mercredi 4 octobre le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, après avoir convoqué les fournisseurs d'énergie à Bercy. En échange, ces derniers s'engageront à "faire au moins une proposition commerciale à destination de tout consommateur professionnel adressable qui en ferait la demande", selon une charte signée par les énergéticiens.


Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition Ecologique) et Bruno Le Maire (ministre de l'Economie) - Bertrand Guay/AFP


"L'Etat va mettre en place une garantie publique sur les cautions bancaires qui sont demandées par les fournisseurs à leurs clients lors de la signature de contrats", a annoncé le ministre à l'issue d'une réunion avec les principaux énergéticiens, dont EDF, Engie, TotalEnergies et des représentants des groupements professionnels du secteur. Bruno Le Maire a ajouté qu'il 'agissait d'un "élément fondamental et totalement novateur dans les contrats énergétiques".

"L'objectif est de faire baisser le coût de l'énergie et de permettre à plus d'entreprises d'avoir accès à plus d'offres", a expliqué à l'AFP une source au ministère. "Le principe c'est que l'Etat prenne une part du risque en cas de défaillance du client", a-t-on ajouté de même source. Bruno Le Maire a par ailleurs souligné qu'il "pouvait parfaitement comprendre les fournisseurs qui se retrouvent face à des risques de défaut qui sont considérables".

L'industrie textile face aux renégociations de contrats



L'anxiété énergétique touche fortement la filière du textile-habillement, comme l'a une fois de plus constaté FashionNetwork.com début septembre au salon professionnel Fashion Rendez-vous, à Paris. Nombre d'entreprises de la filière confient repousser au maximum les négociations de leurs nouveaux contrats énergétiques dans l'espoir qu'une chute des prix ou que des mesures politiques leur offrent de meilleures marges de négociation.

L'Union française des industries textiles s'alarme particulièrement de la situation des spécialistes de la finition et teinture, dont l'activité est particulièrement dépendante du gaz. Mais la dégradation des prix menace à plus long terme l'ensemble du secteur. Au point que la Confédération européenne du textile Euratex redoute quant à elle, après les faillites possibles, de futures vagues de délocalisation liées à la situation des coûts en Europe.

En France, les fabricants espèrent par ailleurs échapper aux coupures et limitations d'alimentation qui pourraient frapper au cœur de l'hiver. Une éventualité évoquée par l'exécutif après la mise en place le 4 juillet dernier d'un "guichet d'aide d'urgence" pour les entreprises grandes consommatrices de gaz et d'électricité.

Des énergéticiens qui "ne jouent pas le jeu"



Les principaux fournisseurs avaient été convoqués à la réunion du 5 octobre par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui les avait accusés la semaine dernière de "ne pas jouer le jeu" en gonflant les prix proposés aux PME.

"Nous ne vous laisserons pas tomber", a promis mercredi le ministre aux entreprises qui font face à des prix du kilowattheure parfois multipliés par cinq ou dix. Un message s'adressant aux TPE-PME, mais aussi aux entreprises intermédiaires et grands groupes.


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Dans la charte, les fournisseurs d'énergie ont notamment promis de prévenir les clients non éligibles au tarif réglementé de l'électricité "au minimum deux mois à l'avance" avant le renouvellement ou la fin de leur contrat.

Ils se sont également engagés à relayer la campagne du gouvernement pour la sobriété énergétique et à encourager les entreprises à mettre en place "un outil de suivi et de pilotage de leur consommation d'énergie".

"Nous ne laisserons pas se constituer des rentes sur des prix délirants de l'énergie", a par ailleurs prévenu le ministre de l'Economie en détaillant le mécanisme européen visant à limiter le prix du mégawattheure à 180 euros pour les producteurs.

Bruno Le Maire a expliqué que l'argent gagné sur le marché par les énergéticiens au-delà de cette limite de 180 euros par MWh serait utilisé par le gouvernement au profit des aides aux entreprises et aux collectivités mises en difficulté par de fortes hausses de leurs factures d'énergie.

(avec AFP)

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