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Eté 2006 : la grâce d'Hermès, le barnum de Galliano

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8 oct. 2005

PARIS, 8 oct 2005 (AFP) - Les présentations des collections oscillent souvent entre présentation de vêtements et spectacle: samedi en fin de journée la maison Hermès a opté pour la première solution et John Galliano pour la deuxième.


Un modèle de Jean-Paul Gaultier pour Hermès le 8 octobre 2005 à Paris - Photo : Pierre Verdy

Jean-Paul Gaultier et Hermès font partie de ces rares mariages heureux entre un créateur à forte personnalité et une maison à forte identité, sans que l'un nuise à l'autre.

Panama sur la tête, sac Kelly mini ou grand porté au creux du bras, chaussures à talons hauts en bois couvertes de rubans de cuir ou de soie agrippée à la cheville, la femme Hermès a appris l'élégance dès son plus jeune âge.

Jean-Paul Gaultier lui donne du peps en plus avec un orange Hermès lumineux associé à des tons de cuir brique. Le blanc à peine cassé, le noir intense et le bleu navy sont autant de points de repères.


Un modèle de Jean-Paul Gaultier pour Hermès le 8 octobre 2005 à Paris - Photo : Pierre Verdy

Les inspirations des imprimés vont des feuilles pixelisées à des dessins plus classiques rappelant les carrés de soie pour des chemises longues qui se boutonnent en biais ou ressemblent à des tuniques chinoises.

La dentelle fait irruption siglée du célèbre "H" ou reprenant les monuments de Paris comme la Tour Eiffel et le 24 fg Saint-Honoré, siège de la griffe. En noir, elle calme les ardeurs d'un fond orange. Brique, elle fait de même avec une teinte absinthe.

La ligne est souple en permanence grâce à des plissés irréguliers qui tombent à la perfection tandis que d'autres plus serrés se soulèvent avec le mouvement. Le soir, la femme Hermès ressemble à une tanagra.


Un modèle de John Galliano le 8 octobre 2005 à Paris - Photo : François Guillot

Avec John Galliano, qui présentait sa ligne personnelle quatre jours après Dior, c'est ambiance barnum. Thème officiel du défilé : "don't cry for me fashionistas" (ne pleurez pas pour moi les fans de mode) ou encore "Everything is beautiful" (tout est beau). Ou plus exactement tout le monde est beau, quelque soit la couleur de sa peau, son âge, sa taille etc.

Le créateur britannique a fait défiler des duos atypiques comme un garçon de café et une princesse japonaise, une Marylin décolorée et un vieux briscard moustachu, une dame d'un âge respectable avec un jeune garçon, des jumeaux, des homosexuels, un noir et une blanche, une femme obèse et un homme musclé, un géant et une personne de petite taille, des personnes âgées ou des gamines habillées en princesses etc.

Dans cette histoire, le vêtement n'est plus regardé. Ce n'était visiblement pas le propos. A la fin du défilé, une marionnette miniature de John Galliano est venue saluer avant l'arrivée du créateur qui a été applaudi debout ou boudé. "Beaucoup d'argent dépensé pour ne pas voir de vêtement", regrettaient plusieurs professionnels qui ont requis l'anonymat.

Le couturier Azzedine Alaïa est sorti hilare "J'aime tout dans la mode !" s'est-il exclamé tandis que le président de la fédération française de la couture et du prêt-à-porter des créateurs Didier Grumbach trouvait le show "génial".

Les présentations se poursuivent dimanche avec les défilés de Valentino, Yves Saint Laurent (Stefano Pilati), Lanvin (Alber Elbaz) et Louis Vuitton (Marc Jacobs). La griffe inaugurera juste avant son plus grand magasin du monde sur les Champs-Elysées avant de faire la fête une fois le podium éteint.

Par Dominique AGEORGES

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