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26 avr. 2011
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Etnies renforce sa stratégie européenne

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26 avr. 2011

Etnies, c’est la succès-story d’un Français surdoué du skateboard qui part tenter l’aventure aux États-Unis. Après avoir "performé", sur sa planche à roulette en décrochant le titre de champion du monde, le frenchy séduit l’Amérique avec sa marque de chaussures dédiée à la pratique du skate.

En 1988, Pierre-André Senizergues lance Etnies avec la maison Rautureau aux USA avant de racheter la marque. Depuis, l'entrepreneur a créé un bel empire à partir de la skateshoes. Sous l'égide du groupe Sole Technology, basé en Californie, Etnies a été rejointe par Es, Emerica, mais aussi Altamont et 32. Même s’il skate encore une fois par semaine et garde un look décontracté, le PDG dirige la destinée de ce groupe de plus de 400 personnes.

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Pierre-André Senizergues, PDG de Sole Technology - Photo: Sole Technology


De passage à Paris pour participer à l’université de la Terre, le PDG de Sole Technology, âgé de 46 ans, s’avère plus disert sur le volet environnemental et ses nombreuses actions pour avoir une empreinte carbone réduite à 0 à l’horizon 2020 que sur sa stratégie économique. "Nous sommes indépendants et préférons ne pas livrer d’éléments stratégiques à nos concurrents, explique Pierre-André Senizergues, qui refuse l’idée d’une entrée en bourse. Je préfère avoir les mains libres. Avec des investisseurs je ne pourrais jamais mener les actions environnementales dans lesquels nous sommes engagés".

Reste que du côté économique, Sole Technology annonce un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars US qui n’a pas évolué depuis plusieurs exercices. "Aujourd’hui, Etnies représente la moitié du chiffre d’affaires du groupe. Il est assez constant, même si la conjoncture est difficile aux États-Unis, l’Europe est un marché stable et des marchés comme le Brésil et des pays d’Amérique Centrale sont en pleine évolution. Dans l’ensemble, il y a plus de compétition, mais le marché s’élargit. Je crois que l’ensemble des marques de sports propose des lignes plus habillées. Les anciens skaters, qui peuvent même être des banquiers aujourd’hui, gardent le souvenir des sensations de leurs 16 ans. Avec Etnies, on propose un design plus habillé mais encore "skatable". C’est un segment minime mais qui représente un potentiel intéressant".

Le groupe explique réaliser 40% de son chiffre d’affaires aux États-Unis, 40% en Europe et 20% sur le reste du monde. Mais le créateur du groupe admet avoir dû s’adapter ces dernières années. "Les prix des matières premières, les coûts de main d’œuvre en Chine augmentent, aussi nous devons être plus efficaces. Nous avons fait des efforts sur la productivité mais aussi revu notre mode de distribution, précise le PDG. Nous sommes passés en direct sur de nombreux pays d’Europe comme l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne, le Danemark et la Hollande. En France nous avons gardé notre distributeur ( la société V7 ndlr.)".

Premier signe de cette attention, l’ouverture le 31 mars du premier magasin européen à l’enseigne Etnies dans la banlieue de Londres. "Nous avons fait confiance à l’un de nos clients qui souhaitait monter cette boutique. Pour moi c’est un test qui va nous permettre de voir comment le concept est perçu. Je ne me fixe pas d’objectifs, mais j’ai déjà quelques magasins, notamment en Hollande qui sont intéressés par le concept".

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