Traduit par
Anne SCHILLING
Publié le
16 févr. 2023
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Face aux manques de touristes, Mulberry ferme sa boutique londonienne de Bond Street

Traduit par
Anne SCHILLING
Publié le
16 févr. 2023

La marque de maroquinerie de luxe Mulberry a fermé définitivement les portes de sa boutique phare de Bond Street, alors qu'elle continue à subir outre-Manche le contrecoup de la trop lente reprise du shopping touristique depuis la pandémie.


Mulberry


Thierry Andretta, PDG de Mulberry, avait déjà indiqué en novembre que le commerce londonien souffrait du manque de dépenses des touristes. Et le fait de quitter Bond Street - l'une des principales artères commerçantes du monde (et l'une des plus chères en termes de loyers) - illustre bien les conséquences de cette situation.

La société possède toujours un grand magasin sur Regent Street, non loin de Bond Street, et en a également ouvert un dans le nouveau centre commercial de Battersea Power Station. Mais si ces deux sites ciblent les touristes, ils sont également populaires auprès des acheteurs locaux, contrairement à Bond Street, principalement touristique.

Mulberry, qui exploite 55 boutiques au Royaume-Uni (dont six dans la région de Londres), a annoncé que le personnel de la boutique de Bond Street serait transféré dans d'autres succursales, sans licenciement.

La marque a déclaré : "L'absence d'achats sans TVA au Royaume-Uni a été particulièrement ressentie sur Bond Street, qui a toujours été une destination de shopping emblématique pour les touristes. La baisse du nombre de visiteurs a eu un impact sur la fréquentation et les ventes."

Mais elle a également reproché aux taux d'imposition et aux loyers élevés de rendre l'emplacement "non viable commercialement", bien qu'elle ait déclaré espérer pouvoir ouvrir une nouvelle boutique sur Bond Street à l'avenir.

Suppression des achats détaxés



En même temps que le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne, le gouvernement britannique a supprimé l'avantage qui permettait aux touristes hors zone Europe de demander le remboursement de la TVA de 20% sur les produits achetés en Grande-Bretagne.

Les détaillants espéraient auparavant que cette incitation à la détaxe serait étendue et proposée également aux acheteurs de l'UE, ce qui aurait donné à la Grande-Bretagne un atout considérable, puisqu'elle aurait été la seule grande destination européenne à offrir un tel avantage.

Au lieu de cela, le gouvernement, à court d'argent, l'a supprimé pour les autres touristes dans l'espoir de renflouer ses caisses. Cependant, plusieurs études ont démontré que la Grande-Bretagne serait globalement perdante.

En outre, il aurait été constaté que les acheteurs qui auraient dépensé beaucoup au Royaume-Uni se rendraient désormais dans d'autres villes d'Europe, au lieu de Londres, Édimbourg et d'autres destinations stratégiques pour le shopping en centre-ville.

L'an dernier, l'administration éphémère de Liz Truss avait prévu de rétablir cet avantage dans le cadre de son programme de croissance à faible taux d'imposition. Mais après l'effondrement du marché provoqué par le tristement célèbre "mini-budget", le nouveau chancelier de l'Échiquier a supprimé les achats sans TVA pour les touristes. Et malgré la pression constante exercée par les détaillants, les groupes d'entreprises, le maire de Londres ou encore les députés, rien n'indique aujourd'hui qu'il ait l'intention de revenir sur sa décision.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com