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8 juil. 2019
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Fashion Week homme : les talents français repérés

Publié le
8 juil. 2019

En marge du calendrier officiel masculin qui s'est tenu à Paris du 18 au 23 juin derniers, de nouveaux labels et marques émergentes françaises présentaient leurs collections au public. Une première pour la plupart d’entre eux, et beaucoup de talents au rendez-vous. Zoom sur sept créateurs coups de cœur.


Gab+riel - DR


Gab+riel, sportswear et couture
 
Présentée dans les jardins de l’hôtel Alfred Sommier à la Madeleine, la marque Gab+riel montrait sa première collection inspirée par le sportswear et la couture. 25 silhouettes au total et un look décontracté inspiré par le lifestyle du « voyageur en transit ». Résultat, un vestiaire qui décline bombers structurés, trench peignoir ou blazer kimono, ensembles chemise et short, blousons ou tracksuit façon K-Way, et la touche sport de la rayure façon tennis en mode teddy, large et noire façon Juventus de Turin sur les doublures.

Une mode sport et élégante teintée de fraîcheur, illustrée sur plusieurs pièces par le citron « symbole du plaisir, du luxe et du sportswear en version rondelle de citron d’après-match », proposé en imprimé jacquard sur tee-shirt ou brodé sur blouson. Réalisées dans les belles matières (France, Italie, Japon), les collections Gab+riel sont toutes made in Paris.  Designée et produite par le Studio Hoon (déjà à l’exercice avec Pigalle et Miko Miko), Gab+riel lancera au cours de l’année différents pop-up au sein de boutiques et multimarques, Paris, Tokyo et Los Angeles étant les villes ciblées. La marque devrait faire son retour dès le mois de janvier 2020 à Paris pour une seconde collection. 


Beni - Mia Darbowski


Beni, costumes rétro
 
Présentée pendant la Fashion Week parisienne au club de jazz le New Morning dans le Xe arrondissement, la marque Beni travaille le costume. Des costumes aux coupes inspirées des années 70, des costumes de papas élégants comme ceux que portait le père de Daquisiline Gomis, le jeune créateur de la marque, également à la tête - aux cotés de sa compagne Coralie Jouhier -, du food bike Le Tricycle et du restaurant Jah Jah à Paris.
 
Une collection à l’esthétique vintage, réalisée en hommage à « mon père, aux entrepreneuses et entrepreneurs, aux hommes d’Afrique de l’Ouest ayant émigré en France dans les années 1970 » explique le créateur recyclant tous les tissus de grandes maisons. Portés par les hommes comme par les femmes, les costumes en chanvre, coton et lin s’affichent en larges rayures ; les pantalons ont la coupe patte d’eph’ volontaire. Fleurs, carreaux et palette de beige, vert et bleu ajoutent à la naturalité ambiante. Fabriqués à Paris (de futurs modèles devraient être également produits au Sénégal), les costumes Beni sont vendus au prix moyen de 1 000 euros. Un positionnement « luxe accessible » que le créateur souhaite proposer aux multimarques et grands magasins parisiens dans un premier temps.


Capsul - DR


Capsul, culture vintage
 
Après le salon florentin Pitti Uomo mi-juin, le créateur Marvin Seror présentait dans le cadre du rendez-vous parisien Tranoï sa marque Capsul. Une marque lancée en mars 2017, en même temps qu’un magasin au 6, rue de Poitou dans le Marais, à l’esthétique vintage 1970 et fortement inspirée du mouvement architectural Bauhaus.
 
Baigné dans l’industrie de la mode au sein du bureau de style familial, le créateur imagine une marque unisexe positionnée « haut de gamme accessible », sélectionnant les belles matières (Italie, France et Japon) et pariant exclusivement sur les petites séries (dix ou quinze exemplaires à chaque fois), toutes réalisées à Paris. Un parti pris qui l’oblige à renouveler en permanence son vestiaire, quelques pièces permanentes, à l’image du blouson Mojo composé de 35 découpes, revenant d’une saison à l’autre.
 
Pour sa collection printemps-été 2020 inspirée par New York et shootée à Coney Island, le créateur mise sur les imprimés rétro, des pièces aux codes vintage réactualisées, des blousons en cuir aux coupes géométriques, des pantalons en coton japonais au look pyjama, des blousons aux cols 1970, des chemises aux rayures décalées et aux matières confortables… Un univers qui a déjà séduit le concept-store masculin The Optimist à Los Angeles, d’autres commandes étant en négociation avec les Etats-Unis, le Japon et la Russie. 


Studio Rice - Yannick Roudier


Studio Rice, créateur urbain
 
L’univers de Céleste Durry marie le streetwear au luxe version made in France. Présente au salon Tranoï pour présenter sa première collection, la créatrice dévoilait ses créations twistant les classiques du street à l'aide de tissus flamboyants. Dans son vestiaire baptisé « Bestiaire urbain », la créatrice présentait une large série de vestes réversibles à porter soit du côté damassé noir, soit du côté motif animalier ou camouflage en effets satinés (à partir de 810 euros). Des pièces fortes, toutes fabriquées à Paris, réalisées à partir de tissus jacquard lyonnais, de zips et ouatines made in Normandie et d’un tissu damassé tissé en Espagne. Une série d’accessoires, sacs et bananes, accordés aux imprimés, est associée à la collection.
 
Formée à l’Ecole de la Chambre syndicale de la couture parisienne, passée chez Thierry Mugler et Jean Paul Gaultier, Céleste Durry a aussi été la styliste responsable des collections de la marque Xuly Bët pendant quinze ans et à l’origine de la marque pour enfant, Ma Petite Personne. Studio Rice est son nouveau projet. Des pièces vendues en édition limitée et en précommande sur l'e-shop de la marque, au sein des concept-stores Nous et, à partir de septembre prochain, au magasin The Drop à Dubaï. 


Alter - DR


Alter, unisexe
 
A la Cartonnerie, célèbre atelier du XIe arrondissement, défilait le 18 juin dernier, la marque Alter. Une collection revendiquée unisexe par la créatrice Pauline Ducruet. Fille de la princesse Stéphanie de Monaco et de Daniel Ducruet, Pauline Ducruet tient un cursus mode complet : diplômée de l’Istituto Marangoni, formée à la Parson School of Designs de New York et stagiaire un temps au Vogue US.
 
Sous les yeux de la princesse, qui elle aussi s’intéressa jadis à la mode - en lançant sa propre marque de maillots de bain (Pool Position) et en ouvrant un magasin de jeans à Monaco –, la créatrice de 25 ans faisait défiler filles et garçons dans un vestiaire libre. Au programme, du denim twisté autour de pantalons fluides dotés d'une ceinture-poche et portés par quelques torses musclés, des chemises-vestes en jean collant bien aux filles, des vestes-pantalons, jupes-tabliers et pièces de salopettes en jeans reconfigurés. Outre le denim, la créatrice habillait les garçons en longue robe de satin jaune, déclinant chemises corsetées et décolletés raffinés. Un style tranchant avec l’image princière classique.
 
Développée par la créatrice sur fonds propres, la marque Alter ouvrira son e-shop en octobre-novembre prochain et vise une distribution en magasins et multimarques en France et à l’international. 


Enami - DR


Enami, minimalisme spontané
 
Pour son deuxième défilé à Paris, la créatrice franco-algérienne Imane Medjahed invitait rue de la Fontaine au Roi pour découvrir son « label néo-minimaliste libre et spontané ». Ex-styliste et codirectrice artistique de la marque Afterhomework entre 2014 et 2016, elle fonde Enami – anagramme de son prénom – en 2017, une marque dominée par le noir, jouant sur la géométrie des coupes comme les volumes, et s’inspirant du brutalisme et du déconstructivisme en architecture. 
 
Inspirée pour le printemps-été 2020 par l’univers de la moto, la troisième collection Enami associait matières techniques et robustes à d’autres plus douces et nobles. Un vestiaire où le costume se montre en brillance et s’accessoirise de genouillères, où le blouson sport s’amuse des coupes géométriques et du nylon imperméable, où le tee-shirt affirme son look motard et où les pantalons s’offrent des allures fluides et futuristes. Au noir traditionnel, la créatrice ajoutait la couleur, du blanc transparent en total look, et une palette de gris mats et brillants. Enami proposera ses collections sur son e-shop dès la fin de l'année.


Rave comptera une trentaine de revendeurs dès l'automne prochain - DR


Rave Skateboards, la glisse loin des circuits mainstream

Créée en 2016, la marque bordelaise exposait pour la première fois en juin dernier sa collection sur le salon MAN. Le trio de fondateurs, Tom Amiot, Aurélien Mangin et Pierre-Jean Chapuis, y a dévoilé un esprit second degré adepte des détournements.

La collection propose des tee-shirts, des sweats, des blousons, des pantalons cargo, des sacs en Cordura, des casquettes et des planches de skate. La gamme est divisée en deux sessions de livraison sur la saison. Après avoir détourné une bouteille d’Evian la saison dernière sur un skate, Rave joue pour l’été prochain avec un tube de rouge à lèvres qui se fond sur la planche.

Colorés, souvent agrémentés de broderies ou d’impressions réalisées à Bidart (Pyrénées-Atlantiques), les produits sont distribués dans une trentaine de points de vente en France. La jeune griffe s’appuie sur une communauté d'amateurs de glisse qui lui permet de bénéficier d'un bon bouche-à-oreille, loin des grosses marques trop marketées et très distribuées.

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