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Fashion Week de Londres : le défilé mixte et engagé de Vivienne Westwood

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9 janv. 2017

Hommes et femmes sur un même podium : Vivienne Westwood a proposé lundi à la Fashion Week masculine de Londres un défilé mixte, une démarche qui séduit de plus en plus les créateurs en quête de nouvelles formules et de retombées économiques.


Vivienne Westwood - Fall-Winter 2017 - Menswear - Londres - © PixelFormula


C'est dans l'élégante enceinte du Seymour Leisure Center, dans le quartier de Marylebone, que l'emblématique styliste britannique de 75 ans a dévoilé sa nouvelle collection pour la saison automne-hiver 2017.

Un défilé engagé, comme souvent chez cette militante écologiste et anti-austérité, mais qui présentait aussi la particularité de fusionner les lignes hommes (Man), habituellement présentée à Milan, et femmes (Red Label), Vivienne Westwood poussant le mariage jusqu'à habiller les hommes avec des robes. Comme un retour aux sources pour celle dont les premiers défilés « comptaient toujours des hommes et des femmes ».


Vivienne Westwood - Fall-Winter 2017 - Menswear - Londres - © PixelFormula


Vivienne Westwood n'a rien d'un cas unique : plus d'une dizaine de marques ont présenté à la fois leurs collections masculine et féminine lors des quatre journées de la Fashion Week de Londres, preuve s'il en est que si elle n'a pas l'éclat de Paris, Milan ou New York, la scène londonienne n'en cultive pas moins sa réputation avant-gardiste.

Dans le secteur, ce mélange des genres est défini par le terme « co-ed », tiré du nom en anglais des écoles mixtes (« coeducational »).

De quatre à deux défilés par an

Ce changement de stratégie a toutefois eu pour conséquence de déshabiller le rendez-vous londonien de janvier d'une partie de ses marques phares, à commencer par Burberry. Le poids lourd de la mode britannique a en effet modifié dès l'an passé sa stratégie en remplaçant son calendrier à quatre défilés par deux défilés, mêlant hommes et femmes, sans saisonnalité et avec des collections disponibles immédiatement à l'achat, autre tendance dans le secteur.

Ces changements sont destinés à « construire une connexion plus profonde entre l'expérience que nous créons avec nos défilés et le moment où les gens peuvent explorer physiquement les collections », explique Christopher Bailey, le directeur général et de la création du groupe. Bref, les clients ont un accès bien plus rapide aux collections.

Dans le même esprit, Burberry a également fusionné ses trois labels (Brit, London et Prorsum) en une ligne unique « pensée pour une audience mondiale ». Même chose pour Paul Smith, absent à Londres et qui présentera à Paris, le 22 janvier, lors des défilés de mode masculine, ses collections hommes et femmes, une formule qu'il présente comme une évolution « naturelle » en soulignant la parenté entre les deux lignes. Le même jour verra également Kenzo (groupe LVMH) fusionner ses défilés, après avoir testé la formule en juin.

Un défilé vaut mieux que deux tu l'auras

Pour Hywel Davies, un expert de la prestigieuse école de mode londonienne Central Saint Martins, le « co-ed » obéit à une logique économique, mais aussi à l'impératif de changement inscrit dans l'ADN de la mode.

« On parle là d'un secteur qui cherche la meilleure manière de présenter sa vision, et rassembler hommes et femmes ensemble dans un même défilé a du sens d'un point de vue commercial. Pourquoi payer pour deux défilés quand vous pouvez faire passer votre message avec un seul ? » dit-il. « Le fait que le secteur de la mode recherche constamment de nouvelles manières de communiquer est une chose positive. Le changement a du bon. Il serait bon que davantage de marques envisagent d'autres manières de présenter » leurs créations, ajoute-t-il.

La nécessité économique est encore plus pressante pour les marques plus modestes, à l'instar de Sibling, la griffe branchée et funky créée par un trio britannique, passée à la mixité lors des présentations printemps-été 2015.

Faire défiler simultanément hommes et femmes « est bien plus réaliste quand on réfléchit en termes de production et de création », explique Sid Bryan, un des stylistes du label. « On est une petite équipe, souligne-t-il. Le calendrier à tenir entre les défilés de janvier et de février, avec les collections femmes qui suivent celles des hommes, est pratiquement impossible à tenir. »

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