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22 mai 2013
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Fédération du pap: un deuxième candidat déclaré à la présidence

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22 mai 2013

Un deuxième candidat vient de se déclarer à la présidence de la Fédération française du prêt-à-porter féminin. Il s’agit d’un poids lourd régional, Gérard Ravouna, à la tête de la société Babouchka-Silence on tourne à Lyon, qui fabrique des vêtements d’image. Celui-ci est président de l’Union Mode-Habillement en Rhône-Alpes, une spécificité régionale qui regroupe les entreprises du féminin, du masculin, de l’enfant, des accessoires et même de la fourrure. Gérard Ravouna est aussi premier vice-président de l’Union française des industries de l’habillement (UFIH).

Gérard Ravouna


Certains évoquent dans cette candidature, qui suit celle annoncée il y a déjà plusieurs mois de Daniel Wertel, président de la chambre syndicale de Paris, vice-président de la Fédération et président de Mod Spé, une sorte de "candidature Jean-Pierre Mocho".

En clair, elle serait suscitée pour faire barrage au candidat parisien, qui affiche un programme en grande partie en rupture avec celle de l’actuel président: or ce dernier, de par les statuts, ne peut pas se représenter. Gérard Ravouna s’en défend. "Il est important que les régions fassent entendre leur voix au sein des instances nationales, souligne-t-il. Il y a 1 100 marques en Rhône-Alpes".

Toutefois, celui-ci ne cache pas non plus qu’il entend poursuivre la politique mise en place par Jean-Pierre Mocho. "Une politique qui fait que la Fédération est reconnue en France par les institutions notamment politiques, mais aussi à l’étranger", explique-t-il.

Il relève certes une forme d’exercice solitaire du pouvoir du président actuel dans laquelle il ne se reconnaît pas et entend donner toute sa place à un délégué général qui aujourd’hui, en l’occurrence François-Marie Grau, est peu présent sur le devant de la scène. "Cela a donné à penser que la Fédération, c’est Jean-Pierre Mocho, et Jean-Pierre Mocho, c’est la Fédération, explique-t-il. Je ne continuerai pas dans cette voie en donnant plus de responsabilités par exemple aux responsables régionaux. Mais franchement, qui oserait dire que le positif ne l’emporte pas largement sur le négatif dans l’action de Jean-Pierre Mocho."

Ce chef d’entreprise lyonnais est de plus d’autant plus enclin à être moins directif qu’il envisage sa présence à Paris deux jours par semaine, même s’il n’est pas seul à piloter son entreprise. Il entend aussi travailler en relation étroite avec l’actuel président "qui devrait continuer à suivre la Maison du Savoir-faire et la Maison du Prêt-à-porter, deux structures qu’il a mises en place". Pour Gérard Ravouna, un président, ça préside et ça représente, ça donne des impulsions, mais ça ne fait pas tout!

Daniel Wertel


Autant dire que son programme, qu’il dévoilera dans quelques jours, ne devrait pas être le même que celui de Daniel Wertel. Celui-ci, qui sillonne les chambres régionales pour expliquer ses objectifs, s’affiche en grande partie en rupture avec Jean-Pierre Mocho. Bien sûr, il critique bien plus directement encore l’exercice solitaire du pouvoir. Mais surtout, il relève que la Fédération s’est au fil du temps de moins en moins préoccupée des entreprises en place pour privilégier notamment la jeune création.

"La Fédération existe par l’image, par l’international, mais en revanche, s’intéresse peu aux entreprises en activité". Et de poursuivre : "la Fédération a aujourd’hui deux actions sectorielles: l’attention portée à la jeune création. Et la Maison du savoir-faire qui s’adresse à la sous-traitance". Pour le vice-président candidat, la Maison du prêt-à-porter a un rôle peu clair et, quelque part, sans que cela soit explicite, fait une certaine concurrence à la Fédération. "Il faut analyser les besoins et s’adresser désormais directement aux entreprises, explique-t-il. Il faut investir sur la marque principale qui est la Fédération et arrêter de mettre en avant d’autres structures". Celui-ci s’inquiète aussi du non renouvellement de cotisation de la part d’entreprises qui ne se sentent pas impliquées et concernées par les actions de la Fédération du prêt-à-porter.

Autre question, essentielle: Daniel Wertel voit sa candidature juridiquement contestée à travers certaines interprétations de l’article 15 des statuts. Dans les statuts de la Fédération, il est précisé que l’on ne peut être élu plus de deux fois… A quoi? A un mandat d’administrateur ou à une fonction au sein du conseil d'administration: président, vice-président, trésorier? Certains ont dès lors contesté à Daniel Wertel la possibilité de se présenter à nouveau comme administrateur.

Selon une expertise pilotée à sa demande, c’est la fonction qui serait en cause. Il pourrait ainsi ne plus être vice-président, mais en revanche aurait le droit de concourir à la présidence. De son côté, la Fédération elle-même a sollicité sa propre expertise.

Quant à l’état des forces, il est sans nul doute difficile à évaluer. La Fédération se compose de la chambre syndicale de Paris, historiquement très présente, des chambres régionales, et d’un syndicat interrégional née d’une scission du syndicat de Paris et qui fédère aujourd’hui les entreprises venant de régions n’ayant pas de chambre syndicale. Ce dernier est présidé par Alain Sarfati, par ailleurs trésorier.

Selon Gérard Ravouna lui-même, ce dernier et Daniel Wertel sont sur la même longueur d’ondes et donc à position majoritaire, d’autant plus que la chambre de Paris est dotée de par les statuts d’une sorte de bonus en voix face aux structures régionales. L’élection du nouveau conseil d’administration devait avoir lieu le 20 juin. Il a été repoussé au 26 du même mois. De quoi laisser le temps aux candidats de faire campagne.

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