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17 avr. 2012
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Festival de Dinard: la mode éthique "épinglée"

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17 avr. 2012

Promouvoir le développement durable et la mode éthique n’est pas gagné à en croire les échanges lors de la conférence organisée sur le sujet au festival international des Jeunes Créateurs de Dinard. Une première d’ailleurs qui a eu un certain succès. Le choix du sujet était cohérent avec la première attribution dans ce festival d’un prix Ethical Fashion par le salon Ethical Fashion Show et le propriétaire du salon, Messe FrankFurt.


Marithé Bachellerie a défendu le travail au laser des jeans

Le point d’achoppement était tout simplement la définition du terme même de "mode éthique". Deux positions s’affrontaient. Celle par exemple d’Isabelle Quéhé, fondatrice de l’Ethical Fashion Show, pour qui il s’agit de mode ou plutôt de marques qui défendent les principes éthiques dans l’élaboration du produit. De l’autre, Marithé Bachellerie, qui présidait cette année le jury du festival de Dinard, et Murielle de Lamarzelle, directrice de la communication de chez Marithé & François Girbaud, qui se refusent à parler de marque éthique ou même écologique, mais de marque citoyenne. La marque intervenait du fait notamment qu’elle défend aujourd’hui le travail du jean au laser.


La première conférence du festival de mode de Dinard, sur la mode éthique, a été bien suivie

Christine Walter-Bonini, directrice générale d’Esmod, a d’une certaine manière envenimé le débat en évoquant la perception qu’ont les étudiants de l’école de mode de la mode éthique. "Pour eux, mode éthique signifie mode baba cool", souligna-t-elle. Esmod a commencé, avec le styliste Christian Tournefol, un module de formation sur le sujet afin de les sensibiliser à l’état de la planète.

En bon dirigeant, notamment de l’Ethical Fashion Show, Michael Sherpe, président de Messe Frankfurt France, a fait remarquer l’intérêt pour ce type de démarche de s’adresser aussi à des grandes entreprises qui doivent aujourd’hui être sensibles au discours sur le développement durable. Celui-ci a même pris l’exemple de l’industrie automobile qui fait des voitures de plus en plus propres… certes sous la pression du prix de l’essence et de nouvelles normes anti-pollution. Tout en relevant que, souvent, mode éthique est interprétée comme mode ethnique...

Au-delà des douces incantations, Marithé Bachellerie a pu réconcilier tout le monde en citant le coût très élevé d’une machine au laser pour traiter les jeans, entre 150 000 et 200 000 euros, mais qui permettrait de produire jusqu’à 100 jeans à l’heure. Contre 10 à 20 traités à l’eau. Quand on sait que, selon la cofondatrice de Marithé & François Girbaud, 6 à 7 milliards de jeans sont vendus annuellement sur la planète.

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