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Grande-Bretagne : la croissance économique continue de ralentir

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12 nov. 2019

LONDRES (Reuters) - L’économie britannique a enregistré au troisième trimestre sa plus faible croissance en rythme annuel depuis près de dix ans, le ralentissement mondial et les inquiétudes liées au Brexit ayant affecté les investissements des entreprises et la production manufacturière, montrent les statistiques officielles publiées lundi.


Photo d'archives / Reuters / Leonhard Foeger


L’expansion du produit intérieur brut (PIB) est revenue à 1,0% sur un an contre 1,3% au deuxième trimestre, a annoncé l’Office national de la statistique (ONS). Un ralentissement plus marqué encore qu’anticipé puisque les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une croissance de 1,1%.

Ce chiffre, le plus faible depuis le premier trimestre 2010, s’explique principalement par le ralentissement de la production des entreprises en août et en septembre, période durant laquelle les craintes d’une sortie du pays de l’Union européenne sans accord négocié avaient augmenté.

Par rapport aux trois mois précédents, le PIB a augmenté de 0,3% au troisième trimestre après une contraction de 0,2% au deuxième. Cette dernière marquait le contrecoup du mouvement de stockage massif des entreprises fin 2018 et début 2019 en prévision de la sortie du pays de l’Union européenne censée initialement intervenir en mars.

Le rebond de juillet-septembre est inférieur à celui de 0,4% attendu par le consensus.

A un mois des élections législatives, le ministre des Finances, Sajid Javid, a salué des chiffres qu’il a qualifiés de “solides”, un jugement que ne partage pas l’opposition travailliste.

La consommation soutient toujours la croissance



“Le fait que le gouvernement célèbre une croissance de 0,1% sur les six derniers mois est un signe de la modestie de leurs espoirs et de leurs attentes concernant l’économie”, a ainsi déclaré John McDonnell, chargé des finances au sein de la direction du Labour.

Pour certains économistes, l’incertitude politique et un contexte mondial moins favorable pourraient conduire la Banque d’Angleterre (BoE) a réduire son taux directeur l’an prochain, même si le Premier ministre, Boris Johnson, parvient à faire adopter l’accord négocié avec Bruxelles avant la date-butoir fixée au 31 janvier.

“Le fait d’échapper de peu à la récession ne mérite pas d’être célébré”, estime Tej Parikh, de l’Institute of Directors. “L’économie britannique a avancé par à-coups pendant toute l’année, la croissance évoluant au gré des échéances du Brexit.”

La BoE a relevé la semaine dernière sa prévision de croissance pour l’ensemble de cette année à 1,4% contre 1,3%, soit au niveau de celle de 2018. Pour 2020, elle anticipe un ralentissement à 1,3%.

Au troisième trimestre, l’investissement des entreprises est resté stable par rapport aux trois mois précédents mais a reculé de 0,6% sur un an. La production manufacturière a baissé plus qu’attendu, de 0,4% d’un trimestre sur l’autre de 1,8% sur un an.

La consommation des ménages, plus résistante que l’investissement grâce à la faiblesse du chômage et à la progression des salaires, a augmenté de 0,4% par rapport à avril-juin.

David Milliken et Andy Bruce, version française Laetitia Volga et Marc Angrand
 

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