AFP
14 avr. 2023
Grève chez Vertbaudet: Sophie Binet (CGT) appelle au boycott de l'enseigne
AFP
14 avr. 2023
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé vendredi, lors d'une visite auprès de salariés grévistes de Vertbaudet, au boycott de l'enseigne de puériculture tant que des négociations "dignes de ce nom" sur les salaires ne seront pas ouvertes.

"En tant que femme, en tant que féministe, on ne peut pas acheter des choses à un patron voyou", a déclaré Mme Binet devant l'entrepôt de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille, dans la métropole lilloise. A l'appel de la CGT, environ 80 des 250 salariés, en majorité des femmes, y sont en grève depuis le 20 mars pour réclamer une revalorisation salariale.
"J'appelle toutes les mamans à boycotter Vertbaudet tant que Vertbaudet n'aura pas ouvert des négociations dignes de ce nom avec les femmes qui sont en grève", a-t-elle ajouté.
"On est sur une entreprise très lucrative" dont le patron "se comporte comme un patron voyou", a-t-elle lancé, reprochant à l'entreprise d'embaucher "des intérimaires pour remplacer les grévistes". Elle a fustigé une "entreprise extrêmement financiarisée, qui appartient à des fonds de pension qui spéculent sur le travail des ouvrières".
Peu après son départ, "des personnes extérieures à Vertbaudet ont décidé d'envahir les lieux, avec violence ils ont forcé les portes d'entrée et avec des barres de fer ils ont cassé des fenêtres d'accès à l'entrepôt pour les camions et cassé la porte d'entrée des salariés", a affirmé à l'AFP une porte-parole de l'entreprise.
La police est intervenue pour sécuriser le site, qui a été évacué à la mi-journée et ne reprendra ses activités que lundi, selon elle. Six salariés non grévistes ont été pris en charge par les pompiers, en état de choc, a-t-elle indiqué.
Ces événements "qui font suite à la venue de Sophie Binet montrent qu'il est peu opportun de souffler sur les braises", a insisté la direction.
Elle avait déjà déposé une plainte mardi, dénonçant des violences en marge du piquet de grève, notamment à l'encontre de salariés non grévistes.
La CGT, minoritaire, a refusé début mars de signer un accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO), validé par FO et la CFTC, qui représentent à elles deux 63% des salariés.
"On veut une augmentation pérenne dans le temps et qui compte pour notre retraite", a expliqué à l'AFP la déléguée syndicale CGT Manon Ovion.
Selon la direction, l'accord inclut pour 2023 une prime de partage de la valeur de 650 euros et 115 euros d'augmentation du montant des primes repas.
La direction a également proposé, après le refus de la CGT, une heure supplémentaire par jour, sur la base du volontariat. Une logique de "travailler plus pour gagner plus" refusée par la CGT, qui pointe l'usure des salariés.
Sur le recours aux intérimaires, la direction confirme avoir reçu une notification de l'Inspection du travail mais "entend contester les faits devant le procureur".
Marquette-lez-Lille (France), 14 avr 2023 (AFP)
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