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26 sept. 2013
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Groupe Billabong Europe: quel avenir ?

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26 sept. 2013

Actuellement, l’élite mondiale du surf s’est donné rendez-vous sur la côte atlantique française. Les épreuves masculine et féminine ont lieu jusqu’au 6 octobre à Hossegor et Biarritz. Mais si sur la plage l’ambiance est à la fête, dans les locaux de l’un des industriels majeurs du secteur, la dynamique est au creux de la vague.

Quel horizon pour Billabong en Europe ? Visuel Billabong.


Depuis un an, le groupe Billabong qui a une grande part de son activité européenne à Soorts-Hossegor, est pris dans un imbroglio financier. Confronté à la perte de vitesse du secteur de la glisse au niveau mondial depuis le début de la décennie, le groupe d’origine australienne, confronté à une explosion du poids de sa dette, s’est retrouvé dans une situation des plus délicates. Et depuis moins de deux ans les annonces sur l’avenir du groupe se succèdent et se contredisent. Résultat, malgré un accord sur le refinancement de la dette avec les fonds américains Oaktree et Centerbridge, entre manque de visibilité, réorganisations et cessions de marques, la motivation a quitté les équipes qui ont connu cinq PDG en un an et demi.

Plan social
Alors que plusieurs cadres sont déjà partis, Franco Fogliato, directeur général du groupe sur l’Europe a annoncé son départ aux salariés en début de semaine. Jean-Louis Rodrigues, directeur du retail Europe reprend ses fonctions à partir de novembre (voir ici). Mais selon nos informations d’autres membres de l’équipe dirigeante sont aussi sur le départ. La directrice des ressources humaines, Valérie Dudouit arrivée en 2007 serait sur le départ. Son adjointe, Lydie Dougnac, reprendrait son poste. Michele Alonso, directeur administratif et financier dans la société depuis une vingtaine d'années, est aussi en partance.

Rvca, l'un des trois piliers, avec Billabong et Element, de la future stratégie de Billabong. Visuel Rvca.


Ils intègreraient un plan social annoncé le 28 juin dernier. Selon des sources syndicales, ce plan cible 54 personnes réparties sur tous les services mais ne concerne ni les magasins, ni les stocks. Il intègre une proposition de départ qui pourrait être relevée par une vingtaine de salariés. "Mais avec le poids des rémunérations des dirigeants sur le départ, on nous a déjà prévenus que le maximum possible sera de douze mois de salaire, précise un représentant syndical. Le 6 octobre, se termine la période de volontariat et tout devrait être bouclé pour novembre-décembre. Neil Fiske, le nouveau PDG nous a précisé qu’il ne visait pas de nouveaux plans". Au terme de ce plan, la structure européenne aura perdu plus d’un quart de ses salariés sur les deux dernières années pour se fixer autour de 300 personnes.

Dakine et Nixon sorties du portfolio
Mais une fois les équipes refondues, quel avenir pour les marques du groupe ? Déjà l’activité est resserrée. Nixon est sortie du périmètre du groupe. Dakine, rachetée par Altamont, est en train de prendre son indépendance. Dix-huit personnes, qui faisaient partie du groupe Billabong, sont transférées chez la marque spécialiste de la bagagerie qui va devoir trouver de nouveaux locaux. Il n’est pas certain qu’elle reste dans le Sud-Ouest. Il se murmure qu’elle pourrait migrer vers Annecy prochainement. Dans ce contexte, la question de l’avenir d’André-Pierre Bonamy à la tête de la marque peut également se poser.

Dakine en route pour Annecy ? Visuel Dakine.


Ces deux marques sorties du portfolio, Billabong possède encore sa marque éponyme, Von Zipper, Element, Sector 9, Xcel et Rvca. Neil Fiske qui est dans les locaux européens du groupe avec Ian Pollard, président du conseil d’administration et Peter Myers, le directeur financier, a présenté sa vision aux équipes. Spécialiste dans le redressement de groupes en difficultés, le nouvel homme fort de Billabong a expliqué vouloir focaliser les efforts sur Billabong, Element et Rvca. Le flou semble donc de mise sur l’avenir des équipes européennes de Von Zipper et Xcel alors que l’équipe de Sector 9 chercherait à reprendre la distribution de la marque sur le Vieux Continent.
"Mais le problème c’est que les fondamentaux sont oubliés car il n’y a plus aucun dirigeant qui a les pieds dans le sable, estime un ancien salarié. Reid Pinder était le dernier. Quiksilver et Rip Curl, avec des stratégies différentes ont conservé ce lien. Sur la dernière année Billabong a cherché sa stratégie. Mais il n’y a plus de passion et cela sera un vrai problème à terme".

Ceux qui restent, même si le climat est lourd, veulent croire au potentiel du groupe. "Avec les derniers accords financiers, nous avons aujourd’hui une stabilité et a priori une assise pour 4-5 ans. Maintenant il va falloir réaliser un bon chiffre d’affaires, explique-t-on côté syndicats. Le discours de Neil Fiske a fait plutôt bonne impression et il a l’air d’être dans la communication. A moins que l’on ait encore une nouvelle surprise d’ici 2014…".

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