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Italie : journée de deuil prévue à Prato après la mort de sept Chinois

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2 déc. 2013

ROME, 02 déc 2013 (AFP) - La municipalité de Prato, aux portes de Florence, en Italie, a annoncé lundi une journée de deuil cette semaine après le décès de sept Chinois dans l'incendie d'une usine textile dimanche. "Sept personnes sont mortes, sept vies humaines ont été interrompues d'une manière atroce, il est évident que nous proclamerons une journée de deuil" prévue mercredi, a déclaré à la presse Aldo Milone, responsable de la sécurité de la mairie de Prato.

Un incendie s'est déclaré tôt dimanche matin dans une usine textile à Prato, une ville industrielle proche de la capitale de la Toscane. Le bilan définitif est de sept morts et deux blessés graves, tous de nationalité chinoise.

"Il s'agit de combattre ce phénomène pour ce qu'il est : c'est de l'esclavage. On ne peut lui donner un autre nom", a réagi sur la chaîne de télévision privée La Sette, Matteo Renzi, maire de Florence et candidat à la direction du principal parti de gauche italien, le Parti démocratique (PD). Il commentait les conditions de travail dans ce bâtiment à la fois atelier et dortoir. Les causes de l'incendie demeurent inconnues. Les flammes ont provoqué l'écroulement d'une partie du bâtiment transformé en dortoir avec des chambres minuscules.

"Dans la communauté chinoise de nombreuses personnes sont réticentes" à parler, a commenté Francesco Nannucci, un responsable de la police de Prato, en évoquant l'enquête sur le propriétaire de l'usine et sur le nombre précis d'employés.

En 20 ans, la communauté chinoise a pris le contrôle de tous les stades de la production d'habillement à Prato, "capitale" depuis des siècles du textile italien. Prato comptait officiellement 17.000 ressortissants chinois en 2010, mais leur nombre atteindrait en réalité 50.000 en incluant les clandestins, généralement sous-payés, selon des sources locales. Selon Aldo Milone, il y a au moins 20.000 immigrés clandestins dans la zone de Prato.

De nombreuses PME italiennes ont dû fermer, incapables de résister à cette concurrence dans un secteur qui employait jusqu'à récemment 60.000 personnes. "Nous avons fermé 1.200 entreprises. Hier (dimanche, ndlr), nous avons mis sous séquestre deux autres entrepôts", a ajouté Aldo Milone pour souligner que les autorités ne restaient pas les bras croisés. "Ces deux entrepôts comprenaient également une partie dortoir", a dénoncé le responsable communal, qui a toutefois souligné que ces usines "rouvraient quelques mois plus tard" sous un autre nom.

"Il y a un autre aspect important: l'évasion fiscale. Selon la Chambre de commerce, 320 entreprises ont fermé leurs portes en 2012, moins de 18 mois après leur ouverture car, quand une entreprise a une existence de moins de 18 mois, elle n'est pas tenue de faire de déclaration au fisc", a ajouté Aldo Milone. Le président de la région de Toscane, Enrico Rossi, a lancé un appel aux gouvernements italien et chinois pour qu'ensemble "ils fassent évoluer la situation et prennent des mesures structurelles" contre ce genre d'entreprises "souvent rackettées par le crime organisé chinois".

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