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Paul Kaplan
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6 janv. 2018
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J.W. Anderson inaugure la Fashion Week masculine de Londres avec une nouvelle stratégie

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Paul Kaplan
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6 janv. 2018

Pour ouvrir les festivités de la semaine de la mode masculine de Londres, Jonathan Anderson a choisi de ne pas organiser de défilé, mais d'inaugurer un magasin éphémère où il a expliqué la nouvelle stratégie de sa maison. Selon celle-ci, les livraisons des boutiques comptent plus que le calendrier rigide des saisons.


J.W. Anderson a travaillé avec le photographe Alasdair McLellan pour sa première collaboration en 2018


Par un vendredi soir frisquet dans le quartier branché de Shoreditch, le créateur venu d'Irlande du Nord a dévoilé la dernière version de son magasin éphémère : cette fois-ci, en collaboration avec le photographe Alasdair McLellan. Toujours aussi iconoclaste, le duo a mélangé des images des lieux de tournage de Game of Thrones, dans l'Ulster natal du créateur, avec des photos carrément homoérotiques, probablement inspirées par le voyage de de Jonathan Anderson à Florence l'été dernier pour présenter son prêt-à-porter masculin au Pitti - il avait déclaré à l'époque que la ville de Toscane était « la capitale mondiale des statues d'hommes nus ». 
 
Résultat de cette collaboration, déjà la deuxième avec le photographe, une série splendide d'images en noir et blanc.

« J'adore Alasdair. Nous sommes amis depuis longtemps. Ses images capturent vraiment la Grande-Bretagne. Chez J.W. Anderson, nous engageons ce type de collaboration 12 fois par an, en travaillant tour à tour avec un artiste, un céramiste, un poète... L'idée est que les articles réalisés en collaboration ne soient pas hors de prix », explique Jonathan Anderson. Les prix sont d'ailleurs compris entre 20 livres (22,6 euros) pour des tasses à café suspendues aux murs blancs du magasin et 150 livres (169 euros) pour des T-shirts blancs imprimés des photographies en lumière naturelle des charmants modèles d'Alasdair McLellan, en passant par des posters en noir et blanc à 30 livres (33,8 euros).

Jonathan Anderson a ouvert sa boutique, baptisée Workshops, au début de l'année dernière, à l'intérieur du très branché Ace Hotel. Il s'agit d'un joli petit espace, où les clients circulent autour de hautes armoires.
 
« Nous changeons tous les mois. Le mois prochain, nous accueillerons un céramiste. Ensuite, nous collaborerons avec la librairie new-yorkaise Printed Matter », ajoute J.W. Anderson, pendant qu'une queue d'une vingtaine de fans se forme devant la caisse du magasin.

Sur la façade de la boutique, une immense photo d'Alasdair McLellan qui représente l'une des destinations les plus touristiques d'Ulster, la Chaussée des Géants, une série de marches en lave qui s'avancent dans le rude Atlantique Nord.
 
Pourquoi pas de défilé cette saison ? « Nous allons présenter la pré-collection, la collection féminine et le prêt-à-porter masculin au cours d'un seul défilé, au mois de février. Ça fait longtemps que j'observe le marché pour comprendre quels en sont les pièges. Je crois que c'est le bon moment », précise J.W. Anderson.
 
Il y a peu de créateurs aussi occupés que Jonathan Anderson. La nuit, il travaille comme directeur artistique de la marque espagnole Loewe, dans le giron de LVMH. En conséquence, il partage son temps entre Londres, où se situe le studio de sa propre marque; Madrid, où il se rend tous les mois; et Paris, où il travaille deux jours par semaine au studio de Loewe, qui va d'ailleurs doubler la taille de son siège parisien, face au succès fulgurant de cette maison historique remise au goût du jour en quelques saisons par le créateur nord-irlandais. Ce dernier a fêté l'an dernier le dixième anniversaire de son premier défilé dans une église de Londres; le mois prochain, son show en trois actes se tiendra dans son lieu préféré, un petit entrepôt militaire de Bloomsbury.

« J'aime restreindre l'audience de mes défilés, n'inviter que les bonnes personnes. Je ne pense pas qu'on doive organiser des défilés pour 900 personnes ! Mon idée du moment, c'est de privilégier les livraisons en magasins, faire moins attention aux saisons elles-mêmes. J'envisage six livraisons par an et seulement deux défilés. Et au final, je trouve ça super revigorant. Surtout quand on fait la même chose depuis longtemps, en suivant le même rythme », se réjouit le talentueux créateur, plusieurs fois primé pour son travail.

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