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13 nov. 2019
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Josephus Thimister est décédé

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13 nov. 2019

C’est un créateur à part que pleure le monde de la mode avec la disparition de Josephus Melchior Thimister. Le designer néerlandais s’est éteint lundi 11 novembre à l’âge de 57 ans. La triste nouvelle, relayée sur les réseaux sociaux, a été confirmée à FashionNetwork.com par ses proches. Connu pour son style minimaliste et sa grande maîtrise des coupes, le designer semblait l’un de ces personnages fascinants d’un autre temps.
 

Josephus Thimister au Festival de Hyères en 2017 - PixelFormula


Disponible et généreux, le couturier au regard bleu et au visage rond, presqu’enfantin, encadré d’un collier de barbe et d’une chevelure blonde parfois rebelle, touchait d’emblée les personnes par sa profondeur et ses connaissances. Il a notamment dépoussiéré le traditionnel savoir-faire de la haute couture, en utilisant des matières peu conventionnelles pour réaliser des créations à la fois de caractère et poétiques.

Sensible et authentique, ce polyglotte qui parlait cinq langues est né à Maastricht le 16 septembre 1962. Il se passionne dès l’enfance pour le dessin. Petit-fils d’une princesse russe, mais aussi d’origine française et belge, il se nourrit de multiples cultures et d’influences, tout en s’insérant  dans le sillage des légendaires créateurs d’Anvers, dont Martin Margiela et Ann Demeulemeester. Comme eux, il s’est diplômé à l'Académie royale des beaux-arts d’Anvers. Mais quelques années plus tard, en 1987.

Après ses études, il s’installe à Paris, où il débute chez Karl Lagerfeld, qui développe à l’époque son propre label tout en dessinant les collections de Chanel. Il fait une incursion ensuite chez Jean Patou en participant aux collections de haute couture de la maison, avant de se trouver propulsé à la direction artistique de Balenciaga. Il apporte à la griffe un nouveau souffle, en rajeunissant sa ligne de prêt-à-porter, tout en préservant son style sobre et structuré.

En 1997, l’aventure se termine. Josephus Thimister laisse la place à son directeur de collection, Nicolas Ghesquière, et lance sa propre marque. Il se dévoile alors sur les podiums de la haute couture et du prêt-à-porter jusqu’en 2004. Date à laquelle, il doit suspendre son label faute d’investissements. Un retour à la Semaine de la haute couture en 2010 avec un défilé resté dans les mémoires, est acclamé par la presse, qui salue son talent. Mais le styliste peine à relancer sa maison.
 

Un modèle Thimister pour le printemps-été 2012 - PixelFormula


Parallèlement, loin des projecteurs, Josephus Thimister  n'a jamais cessé d'explorer d’autres voies. A la fois artiste avec des installations, décorateur d’intérieur, illustrateur pour des magazines, il est sollicité aussi bien par des clients privés que par des institutions culturelles. Tout au long de sa carrière, il multiplie par ailleurs les collaborations en tant que consultant pour différentes maisons.

En 1998, par exemple, il travaille pour la marque italienne Genny, dont il revisite et dynamise la garde-robe. En 2005, il succède au bottier anglais d'origine canadienne Patrick Cox à la direction artistique du chausseur Charles Jourdan, jusqu’en 2007. Dernière collaboration en date, celle avec Emilio Pucci en 2017. Cette même année, le couturier avait participé au Festival de mode de Hyères, tenant une conférence dans le cadre des Rencontres internationales de la mode. Il avait subjugué le public par sa gentillesse, sa culture et son humour.

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