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Karine Schrenzel (ShopInvest) : "L’ADN 3 Suisses restera le même !"

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26 nov. 2018

Le groupe ShopInvest prend les rênes des vénérables 3Suisses. Déjà propriétaire d’une dizaine de portails e-commerce spécialisés, la société fondée par Karine Schrenzel et Olivier Gensburger prend la suite du précédent propriétaire, Domoti, avec l’intention de préserver l’ADN du Nordiste et surtout de s’appuyer au maximum sur l’attachement émotionnel le liant à ses 8 millions de clientes. Karine Schrenzel explique à FashionNetwork.com les premiers éléments et motivations du projet de relance du véadiste, qui réaliserait encore un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros.


Karine Schrenzel et Olivier Gensburger - Shopinvest


FashionNetwork.com : Pourquoi cet intérêt pour 3Suisses ?

Karine Schrenzel : C’est assez simple. 3Suisses est une marque assez unique qui fait partie du patrimoine français. Nous avions déjà souhaité racheter le site en 2016. Et quand au début de l’été 2018 les anciens actionnaires, Domoti, nous ont contacté, nous avons été réellement enchantés. Et nous avons travaillé tout l’été pour aboutir à la transaction qui s’est faite au début du mois. On parle quand même d’une marque qui a 80 ans d’histoire, une longévité de marque de cœur. Plein de gens vous diront qu’ils feuilletaient le catalogue avec leurs parents. C’est un ADN très fort.

FNW : Comment va s’inscrire 3Suisses dans la galaxie de portail que vous détenez ?

KS : Nous avons une dizaine de sites spécialisés : MenCorner, WomanCorner, Comptoir de l’Homme, Fitancy, Bijourama, Lemon Curve, Lookéor, So Factory et DelockDeco. Chacun avec sa spécialité, mais avec un vrai partage de compétences et des meilleures pratiques entre eux. Dans cet univers, 3Suisses va garder son ADN, comme chacun de nos sites. Nous allons bien sûr capitaliser sur notre connaissance de certains marchés, comme la lingerie ou la maison. Et surtout, nous avons la confiance des fournisseurs, qui se disent ravis depuis que nous avons commencé à évoquer le rachat.

FNW : La mode va-t-elle rester au cœur de l’offre ?

KS : L’activité de 3Suisses est composée pour un peu plus de la moitié de prêt-à-porter femme, homme et enfant. Le reste est du linge de maison et de la décoration. Nous resterons sur ces segments. Et nous regarderons, au fil du temps, le détail de l’offre. En étudiant ce qui fait le plus sens pour nos clientes. Le tout en restant une marque accessible, car c’est la nature des 3Suisses : pouvoir offrir à toutes les femmes, et pas seulement aux Parisiennes ou CSP+, la possibilité de se faire plaisir de manière renouvelée.

FNW : Quels sont vos projets concernant la communauté de clientes ?

KS : Nous pensons vraiment que l’on peut créer une alternative à Amazon. En s’appuyant sur les avantages du digital, mais en remettant l’humain et la relation de confiance au centre des échanges. On va lancer en janvier le projet collaboratif « Imagine 3Suisses ». Nous avons un énorme challenge devant nous. Et nous ne réussirons pas en restant enfermés dans nos bureaux, mais en incluant les clientes, pour connaître leurs attentes en termes d’offre et de design, savoir ce qui leur tient à cœur et mieux comprendre l’affect qui les lie à 3Suisses. Et nous allons aussi nous rapprocher d’anciennes clientes déçues pour identifier les améliorations à faire. Tout cela passera par les réseaux sociaux et la relation client, pour laquelle nous voudrions que chaque cliente ait son interlocuteur attitré plutôt qu’elle ait à parler à cinq personnes différentes, voire à un robot. Il y a pour l’heure 40 personnes dans l’entreprise. Nous allons mener une vingtaine de recrutements à Paris pour la relation client, le marketing, l’informatique et un petit peu la partie achat.

FNW : Occuperez-vous un rôle opérationnel dans 3Suisses, Olivier Gensburger et vous ?

KS : C’est quelque chose que nous avons toujours fait et qui est très important pour nous, dans toutes nos structures. Bien sûr, il faut savoir prendre de la hauteur. Mais c’est essentiel à nos yeux, car plus on est au contact du quotidien, le mieux on comprend et développe l’offre. Dans le cas de 3Suisses, Olivier et moi allons nous-même contacter un certain nombre de clientes pour comprendre ce qu’elles aiment dans la marque. Car cela va être clairement notre premier objectif.

FNW : Regardez-vous déjà d’autres sites que vous pourriez potentiellement acquérir ?

KS : Non, je peux vous le dire. Nous avons déjà un très gros challenge devant nous, qui va nous prendre beaucoup de temps et qui nous tient vraiment à cœur. Nous verrons dans quelques années. Mais pour l’instant, nous sommes concentrés sur cette magnifique acquisition.

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