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Karl-Heinz Müller: "Présenter un pantalon, avec des t-shirts et des sweats, ne sert à rien"

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12 juin 2012

Karl-Heinz Müller, patron du Bread & Butter, estime que le marché du denim est en train de tourner une nouvelle page. Il analyse aussi les absences de Lee, Levi's ou encore Sixty à la prochaine édition, qui ouvre le 4 juillet.


Klaus Wowereit, maire de Berlin, et Karl-Heinz Müller. Photo Bread & Butter


Fashion Mag.com: Comment se porte le Denim Base alors que certains poids lourds sont absents et que le marché est difficile, en France notamment ?
Karl-Heinz Müller: Le marché du denim n’est pas compliqué qu’en France mais également en Italie. En Allemagne, cela va encore. Concernant le salon, il y a plusieurs points. Le Denim Base, contrairement à ce que son nom peut laisser penser, n’a jamais été uniquement dédié au jean. C’est le hall des grandes marques internationales, qui ont besoin d’espace en fonction de leur force, type Adidas, Converse, Scotch & Soda… Concernant les absences, prenez Sixty Group, nous nous en doutions. Levi’s, qui reste la mère du denim, a changé de patron récemment et ils mettent je crois de l’ordre en interne. Replay ne va pas bien etc… On ne se réjouit évidemment pas de ces absences. Mais, cela est plus dommageable pour les acheteurs. Nous, nous sommes complets.


Tempel of Denim ou une présentation du futur du denim ?


FM: Comment qualifiez-vous la situation du denim aujourd’hui ?
KHM: Le denim est face à un changement. Depuis 5-6 saisons, on sentait la mode tourner vers des jeans colorés ou des chinos… Le nombre de jeans vendus a forcément baissé au final. Hilfiger, G-Star, ou encore Pepe vont bien, même très bien, avec des collections plus prêt-à-porter… Nous sommes à l’approche d’un nouveau Denim Base, avec des griffes telles Denham, Momotaro ou Nudie. Je peux imaginer que de nouvelles marques vont émerger.

FM: Cela vous inquiète-t-il ?
KHM: Cela fait trente ans que je suis dans le denim. J’ai toujours connu ce phénomène de vagues. Avec des pics denim au milieu des années 1980, au milieu des années 1990 et au début des années 2000. Aujourd’hui, c’est plus du denim version tailoring qui marche avec Acne, Blaque Label ou Denham. Nous lançons d’ailleurs l’espace Tempel of Denim dédié aux concepts innovants avec la mode féminine de Denham, 7 For All Mankind, Adriano Goldschmied, King of Indigo, Momotaro… Des industriels également pour montrer les nouveaux process, notamment en termes écologiques. Il s’agit d’avancer vers le futur du denim. Dans le denim, certaines marques ne sont plus là aussi car elles n’ont pas de vision claire, ni d’identité. Présenter un pantalon, avec des t-shirts et des sweats, ne sert à rien. Mango ou H&M le font et c’est bien moins cher. G-Star, Guess, Hilfiger … sont là. Joop fera un grand lancement au Bread. Nous ne pouvons pas comparer le Denim Base à son passé mais devons bien voir le futur. Au final, si vous voulez des chiffres, nous aurons entre 650 et 700 marques.

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