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18 nov. 2015
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Kering affiche son rapport environnemental avant la COP21

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18 nov. 2015

Du 30 novembre au 11 décembre, les dirigeants des Etats de la planète ont rendez-vous à Paris. Cette rencontre, nommée COP21, a pour but de parvenir à un accord entre les participants sur des engagements concernant la lutte contre le réchauffement climatique.

La production de matières premières (Tier 4) représente quasiment la moitié de l'impact écologique du groupe - Kering


Sur cette thématique, Kering veut se positionner en précurseur. Une dizaine de jours avant la conférence sur le climat, le géant français du luxe et du sport prend la parole. Il organise ce 19 novembre un débat sur le sujet sur Twitter, avec Marie-Claire Daveu, directrice « sustainability » de Kering. Le groupe possède de quoi étayer ses propos. Il a livré ce 18 novembre son deuxième rapport environnemental (EP&L, en anglais), un document qui lui permet de quantifier la valeur prélevée sur l’environnement par ses activités.

En 2012, la France imposait l’intégration de données environnementales et sociétales dans leurs comptes de résultats annuels aux entreprises cotées. Le groupe Kering est allé plus loin. Depuis 2011, Puma, dont Kering détient la grande majorité des parts, livre un rapport. Et l’an dernier, le groupe Kering emboîtait le pas.

«  À la veille de la COP21, il est essentiel que les entreprises partagent des solutions permettant de réduire notre impact collectif sur l'environnement et de renouveler les ressources naturelles, afin de modifier notre trajectoire actuelle », a déclaré François-Henri Pinault, PDG de Kering. « Afin de créer un modèle économique plus durable et plus résilient, nous avons introduit la comptabilité du capital naturel dans notre activité au travers de l’E P&L. Nous intégrons de plus en plus l'E P&L dans nos prises de décisions importantes et veillons ainsi à surveiller les impacts environnementaux, tels que celui du changement climatique, sur nos chaînes d'approvisionnement et sur nos matières premières, qui sont d'une importance stratégique tant sur le court terme que sur le long terme. »

Avec ce rapport le groupe entre dans le détail de l'impact de la production de chaque matière - Kering


Concrètement, cette deuxième édition du rapport apprend que l’impact des activités de Kering est passé de 776 millions d’euros à 793 millions sur l’ensemble de ses activités et de sa chaîne d’approvisionnement. Une hausse de 2,2 % alors que son chiffre d’affaires a lui augmenté de 4,5 %. En rentrant dans le détail, 49 % de cet impact sont liés à la production de matières premières, en particulier en ce qui concerne l’occupation des sols, mais aussi de la pollution de l’eau.

La transformation de ces matières premières (tannage du cuir, découpe des pierres précieuses, teinte du textile…) est responsable de 25 % de l’impact, alors que la production et l’assemblage des produits finis représentent 19 %, avec beaucoup de déchets, de pollution de l’air et d’émissions de gaz à effet de serre.

Enfin, l’activité de bureaux, entrepôts et boutiques pèse 5 % dans le compte de Kering, en particulier via la pollution de l’air et l’émission de gaz à effet de serre. L’Asie, en tant que région de production de matières premières et de l’industrie de la production du textile, reste la zone au plus fort impact.

La réalisation annuel de ce rapport environnemental doit permettre au groupe de cerner clairement les points sur lesquels travailler - Kering


Le rapport, qui s’appuie sur quelque 2 000 points de mesures différents, permet à Kering de noter les secteurs sur lesquels il a enregistré des progrès et ceux qui ont connu des hausse de coûts. Ainsi, le groupe estime avoir économisé 2 millions d’euros sur l’activité de ses bureaux et entrepôts. Il annonce aussi une économie de 9 millions d’euros suite à des améliorations de son efficacité de production. En revanche, l’augmentation de sa production et des coûts de traitements des matières premières a fait bondir leur impact écologique.

Avec cet outil, qui est amené à être affiné, Kering explique qu’il peut quantifier le coût environnemental de quasiment chaque produit. A l’occasion de la COP21, il invite donc les autres grands groupes à le suivre dans ce chemin. En mettant à disposition ses méthodes de calcul, il s’offre aussi une belle visibilité internationale sur le sujet.

Mais loin d’être un coup de communication, l’approche est progressiste et clairvoyante. En mettant en place un outil efficace et pointu avant que potentiellement des normes soient créées, le géant français s’offre un coup d’avance sur un sujet qui va devenir éthiquement et stratégiquement incontournable.

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