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Kering suspend l'avenir de La Redoute à la signature du protocole d'accord

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19 mars 2014

ROUBAIX, 19 mars 2014 (AFP) - Face au rejet par les salariés de La Redoute du protocole d'accord sur le plan social proposé par la direction, l'actionnaire principal Kering a mis la pression mercredi en suspendant l'avenir de la société à une signature.

Photo : AFP.

"L'avenir de La Redoute est aujourd'hui suspendu à l'acceptation ou au refus de l'accord sur les mesures d'accompagnement social mis à la signature ce jeudi 20 mars", dit Kering.

Le groupe, ex-PPR, qui a engagé la cession de son ancien fleuron de la vente par correspondance pour se recentrer sur le luxe, "considère que les propositions formulées lors de la dernière réunion du lundi 17 mars sont fermes et définitives".

Un refus de la part des salariés "priverait définitivement La Redoute des financements engagés dans le cadre de la cession, y compris dans l'hypothèse d'une défaillance de l'entreprise", affirme encore Kering.

Deux mois après l'annonce le 9 janvier de la suppression de 1 178 des 3 437 postes de La Redoute, la direction du vépéciste a dévoilé lundi soir à Roubaix (Nord) les grandes lignes du protocole d'accord sur les mesures sociales, avant d'en envoyer la version écrite mardi soir aux syndicats.

Il prévoit notamment 20 000 euros de plancher pour les indemnités de départs volontaires - contre 15 000 lors d'une précédente réunion de négociations - plus 750 à 1 200 euros par année d'ancienneté en fonction des cas.

Kering rappelle mercredi avoir "pris toutes ses responsabilités d'actionnaire dans le cadre du processus de cession", mettant sur le table 200 millions d'euros (dont 20 millions pour la filiale Relais Colis) pour financer "les mesures d'accompagnement social dans le cadre de la réorganisation". Au total Kering s'est engagé à financer à hauteur de 520 millions d'euros le projet des repreneurs.

Mais pour Nora Miloudi, secrétaire du CE, il existe toujours un déficit de 40 millions d'euros entre les 180 millions d'euros annoncés par la direction pour les mesures sociales et les propositions qui figurent dans le protocole d'accord.

- 'Signez pour La Redoute' -

Elle exige "une transparence totale des chiffres comme préalable à l'organisation d'un référendum pour consulter les salariés".

D'après elle, un comité d'entreprise est prévu vendredi pour étudier le business plan, après que des experts mandatés par la CFDT auront rendu leur avis sur les chiffres.

L'intersyndicale CFDT-CGT-Sud réclame 40 000 euros de plancher, plus 1 500 euros par année d'ancienneté et 36 mois de congés de reclassement et souhaite que cette même somme soit bloquée pour les salariés qui ne seraient pas concernés par le plan social.

Les salariés ont rejeté le protocole mardi en assemblée générale, et bloquaient depuis les premières heures de mercredi le site de La Martinoire à Wattrelos.

Ils se sont ensuite rendus à Roubaix, au siège, pour une assemblée générale qui devait discuter de l'organisation d'une manifestation jeudi à Wattrelos.

Des cadres avec des pancartes "Signez pour La Redoute" les y attendaient, rapporte Fabrice Lenoir, ouvrier à La Martinoire.

"Ce sont des jeunes qui viennent d'arriver qui se permettent de dire ça", regrette-t-il.

Sa collègue Anna (le prénom a été modifié à sa demande), qui est cadre, affirme que l'accord est "très désavantageux pour les cadres et les agents de maitrise". "J'espère qu'on va obtenir de nouvelles avancées", dit-elle.

Devant les grilles du siège, les plus réticents ne baissent pas les bras. "Est-ce qu'ils veulent que les salariés aillent aux prudhommes pour obtenir le double de ce qu'on demande?", demande Béatrice Lucas, ouvrière à Tourcoing.

Par Marine LAOUCHEZ

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