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20 nov. 2018
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L’Habibliothèque ferme boutique

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20 nov. 2018

Lancé en 2014, L’Habibliothèque, l’un des premiers sites français de location de vêtements, a été placé début novembre en liquidation judiciaire. Après quatre ans d’activité, les trois sœurs à l'origine du projet, Anahi, Aurélie et Alizé Nguyen, mettent fin à cette aventure faute d'avoir trouvé la rentabilité.
 

L'équipe de L'Habibliothèque - L'Habibliothèque


« En France, la location de vêtements est encore un marché de niche où pour durer dans le temps, il faut de l’argent afin de pouvoir acquérir du stock. Nous gagnions 40 abonnées par semaine et en perdions tout autant parce que nous n’avions pas suffisamment de stocks », explique Anahi Nguyen à FashionNetwork.com, cofondatrice du concept d'abord lancé avec une boutique physique dans le Marais, avant de se concentrer sur une plateforme web.
 
De manière plus générale, le marché en France (voire en Europe) ne paraît pas suffisamment mûr à l’entrepreneure pour être rentable. « Les anciens concurrents de L’Habibliothèque font, comme nous le faisions, de petits chiffres d’affaires. Aux Etats-Unis, Rent the Runway a annoncé cette année avoir atteint la rentabilité. Mais l’entreprise date de 2009 et a levé 200 millions de dollars pour y arriver… » poursuit celle dont la start-up a réussi à réunir 600 000 euros au fil des ans auprès de différents business angels.

De cette expérience, Anahi Nguyen et son équipe de huit personnes retirent notamment la fierté d’avoir mis au point une technologie et une logistique efficientes depuis leur appartement-stock situé dans le quartier de Beaubourg, à Paris. Et se souviendront de la multitude de messages reçus de la part de leurs clientes à l’annonce de la fin de L’Habibliothèque.
 
Sur la location de vêtements en tant que tel, Anahi Nguyen se dit optimiste à plus ou moins long terme. « Pour moi, c’est une pratique qui entrera dans les mœurs, mais est-ce dans deux ou dans dix ans ? Je pense que ce modèle ne se développera que si les marques envisagent la location comme un nouveau modèle de consommation. C’est bien qu’il y ait des initiatives comme celles de Bocage (qui loue ses paires de chaussures dans certaines de ses boutiques, ndlr), mais c’est encore trop anecdotique. »

Parmi les freins potentiels identifiés par l’entrepreneure : la peur des marques de voir leur positionnement galvaudé et leurs produits associés à une image bon marché parce que portés par des clients qui ne correspondent pas à leurs cibles. Anahi Nguyen note aussi le décalage entre l'engouement médiatique pour la location de vêtements et le marché français réel. Restent sur ce segment au sein de l'Hexagone Panoply, Une Robe un soir ou encore Beaurow. Le portail de vente et de location Instantluxe, racheté par les Galeries Lafayette en 2016, devrait pour sa part lui aussi, selon les informations de FashionNetwork.com, prochainement cesser son activité. 

 

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