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27 mars 2020
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L'activité économique et la consommation des ménages chutent de 35 % en France

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27 mars 2020

Pour livrer une première mesure de l'impact de la crise sanitaire sur l'économie et la consommation tricolore, l'INSEE a fait un point d'étape le 26 mars : la perte d'activité enregistrée, tous secteurs confondus, a été évaluée à -35 % sur la dernière semaine du mois de mars, par rapport à une semaine "normale".


Le confinement a été mis en oeuvre le 17 mars en France. - Pixabay


L'Institut indique que l'impact est hétérogène selon les secteurs d'activité. La chute d'activité est seulement de -4 % pour l'agriculture et les industries agro-alimentaires, mais dégringole de 52 % dans l'industrie hors agro-alimentaire, de 89 % dans la construction, de 36 % dans les services marchands et de 14 % pour les services non marchands.

Au total, la perte d’activité instantanée est donc estimée à environ un tiers. "Cet ordre de grandeur semble cohérent avec les premières informations disponibles sur la situation des salariés, dont un tiers environ serait en activité sur le lieu habituel de travail, un tiers en télétravail et le dernier tiers en chômage partiel", observe l'INSEE.


Evaluation de la baisse de consommation en France selon les secteurs (dernière semaine de mars). - INSEE


En lien avec ces données, la baisse de consommation des ménages estimée atteint également -35 %. Un fort repli lié notamment aux mesures de confinement et à la fermeture de points de vente. "Certaines dépenses de consommation se sont réduites au minimum, entre -100 % et -90 % (matériel de transport, textile, habillement)", précise l'étude, confortant là de premières données communiquées par les chaînes de mode françaises.

Selon l'INSEE, un confinement d'un mois aurait un impact de trois points sur le PIB annuel de la France, et de six points pour une durée de confinement de deux mois. Une estimation qui ne tient pas compte d'un éventuel scénario de sortie de crise sanitaire, que l'Institut ne peut prévoir. "Les mesures de soutien aux ménages et aux entreprises visent à empêcher que ce choc brutal mais à priori temporaire ne laisse des cicatrices permanentes trop profondes. Mais il n’est pas exclu que le retour à la normale ne soit pas immédiat."

Par la voix de son directeur général, Jean-Luc Tavernier, l'INSEE a tenu à donner quelques précisions sur ces chiffres, qui ont été calculés via ses enquêtes classiques mais aussi en agrégeant des données de nombreux acteurs tiers - ce qui est sans précédent -, comme la Banque de France, le Groupement des cartes bancaires CB ou encore le Medef et des fédérations professionnelles. Il dit avoir "hésité" avant de publier cette note : "il peut apparaître dérisoire de mesurer l'activité économique quand la préoccupation première est d'éviter une catastrophe sanitaire. [...] Cependant, il me semble indispensable de mesurer le choc que connaît l'économie, indispensable aux décideurs, indispensable aux acteurs économiques. Et même si l'Institut statistique devait rester muet, d'autres avanceraient de toutes façons leurs estimations."

Le statisticien explique aussi qu'il répugne à donner un résultat dont il n'est pas suffisamment assuré. "Et c'est peu de dire que ce que nous présentons aujourd'hui est fragile, susceptible d'être révisé. D'abord parce que nos méthodes dans une telle situation ne sont pas éprouvées : c'est inédit dans l'histoire de l'Insee. C'est fragile aussi parce que la situation elle-même est très évolutive."

L'INSEE précise pour finir qu'un nouveau point d'étape sera réalisé dans deux semaines afin de mesurer plus finement la situation conjoncturelle de la France.

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