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31 oct. 2013
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L'agence NellyRodi investit dans des start-up via NellyRodi MoneyBox

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31 oct. 2013

Sans bruit et en tout cas sans communiquer sur le sujet, l’agence Nelly Rodi a déjà investi dans de jeunes sociétés afin de contribuer à leur développement. C’était par exemple le cas depuis sept ans au bénéfice de la marque de produits alimentaires Michel&Augustin. Il est vrai que Pierre-François Le Louët, fils de Nelly Rodi, est un ami proche d’un des fondateurs. Ce qui n’empêche pas que l’agence est encore au capital de deux autres sociétés dont elle n’entend pas dévoiler le nom.

Côté Michel&Augustin, elle a récemment revendu ses parts à la famille Pinault. Et cela a permis à Pierre-François Le Louët de mener à bien une idée qui lui tenait à cœur : créer une filiale d‘investissement qui puisse prendre diverses participations dans des sociétés au caractère innovant.

Pierre-François Le Louët (photo) table sur un investissement par an


Celle-ci, baptisée NellyRodi MoneyBox (tirelire en anglais), est présidée par Pierre-François Le Louët. Elle pourra rassembler à terme les différentes participations détenues par l'agence NellyRodi ou la famille de sa fondatrice. Une partie des bénéfices de l’agence sera aussi régulièrement investie dans cette filiale d’investissement afin de financer de nouvelles acquisitions.

De plus, aussitôt dit aussitôt fait, NellyRodi MoneyBox vient de prendre une première participation, minoritaire, dans la société exploitant la marque Etudes, Etudes Studio.

Les fondateurs d'Etudes: à gauche Aurelien Arbet, à droite Jérémie Egry


Celle-ci correspond parfaitement au profil des entreprises visées par Pierre-François Le Louët. Elles doivent être innovantes et liées au monde de la création, en fort développement, rentable, avoir un chiffre d’affaires compris entre 300 000 et 1 million d’euros et réaliser une grande partie de ce chiffre d’affaires à l’international.

Etudes est parfaitement dans le schéma. La société exploite une ligne de vêtements masculins, c’est aussi une maison d’édition, de photographies contemporaines. Et enfin c’est un studio de création qui réalise des prestations de services pour des marques, des institutions, etc.

La ligne Etudes est diffusée dans plus de 100 points de vente à travers le monde, dont une trentaine aux États-Unis et une vingtaine au Japon. Internationale, elle l’est aussi de par ses fondateurs, deux Français, Aurélien Arbet et Jérémie Egry, basés respectivement à Brooklyn et Paris. Ceux-ci travaillent sous la forme d'un collectif avec José Lamali comme styliste (pour les collections), Nicolas Poillot, éditeur pour l'édition des livres de photographie, et Antoine Belekian et Marc Bothorel comme responsables du développement..

Un modèle Etudes


La marque est positionnée sur le créneau urbain créatif. L’activité mode d'Etudes devrait totaliser cette année 600 000 euros. "C’est une entreprise rentable", souligne Pierre-François Le Louët.

Les deux associés d’Etudes cherchaient depuis un petit moment un partenaire sur lequel s‘adosser afin de poursuivre le développement de leurs activités. Ils souhaitent notamment ouvrir une première boutique à Paris afin de faire vivre l’ensemble de leur concept.

"Nous regardons dans le Haut-Marais", souligne Aurélien Arbet. Un secteur où la marque avait d’ailleurs exploité un pop-up store, rue Debelleyme, en juin dernier.

Habituellement présente dans le salon Man à Paris et à New York, elle entend aussi participer au premier salon Man qui se tiendra à Tokyo en février prochain.

Pour Pierre-François Le Louët, il ne s’agit pas pour MoneyBox d’investir sur une longue période mais de permettre à des sociétés de franchir une ou deux étapes. "Malgré le contexte économique peu favorable, il y a un vrai esprit entrepreneurial, notamment du fait de jeunes générations. Nous devons être là pour appuyer sur l’accélérateur. C’est aussi pour nous une manière de rendre à la création ce qu’elle nous apporte en contribuant à son développement".

Outre l'apport d'argent frais, c'est aussi le réseau international de l'agence qui est ainsi mis au service des sociétés dans lesquelles MoneyBox entend investir.

Le président de NellyRodi MoneyBox y voit aussi un intérêt pour l’agence NellyRodi elle-même. "Ce rapprochement avec des start-up de la création permettra aussi à nos équipes de comprendre encore mieux ceux qui font bouger les lignes de la modernité".

Pierre-François Le Louët espère enfin que cette démarche sera positive pour la création à Paris, même s’il n’est pas obligatoire d’être basé à Paris ou d’être français pour que MoneyBox s’intéresse à telle ou telle société.

Il entend en tout cas réaliser un investissement de ce type chaque année. D’autres dossiers sont déjà à l’étude.

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