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La Halle ferme son principal magasin parisien

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22 oct. 2015

L'enseigne La Halle du groupe Vivarte, qui fait l'objet d'un important plan social depuis le printemps, s'apprête à fermer son vaisseau-amiral à Paris, et moins de la moitié des 190 points de vente destinés à fermer pourraient faire l'objet d'une reprise, selon les syndicats.

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Sur le magasin du boulevard Montmartre à Paris, les affiches annonçant la « fermeture définitive » et les promotions avant « liquidation totale » laissent peu de place au doute. Selon une salariée, le point de vente fermera ses portes le 24 octobre.

Même si l'emplacement devrait susciter des convoitises (il est situé en ZTI, et peut donc ouvrir tous les dimanches et en soirée),  aucun repreneur n'est à l'heure actuelle connu, a indiqué Jean-Louis Alfred, représentant CFDT à La Halle.

Contacté par l'AFP, la direction du groupe s'est elle refusé à tout commentaire.

Ce point de vente, inauguré en grande pompe en avril 2014, faisait figure de « flagship » pour La Halle, un emblème du changement de stratégie de la marque, qui cherchait à monter en gamme et à toucher une nouvelle clientèle.

Ce vaste magasin, disposant de 10.000 références en habillement et accessoires femme, homme et enfant, était l'un des premiers de l'enseigne, plus habitué à la périphérie, à ouvrir en centre-ville.

A l'intérieur, le magasin était organisé en « corners de marques », faits de matières nobles (cuir, bois), loin de la déco traditionnelle de l'enseigne avec ses néons et linéaires de supermarché.

Mais en brisant ses codes traditionnels, l'enseigne a désorienté sa clientèle habituelle sans pour autant conquérir les consommateurs parisiens, avec à la clé une fréquentation et un chiffre d'affaires en berne.

Le retour à un agencement plus traditionnel en 2015, pour mettre notamment davantage en avant les petits prix, a sans doute achevé de brouiller un peu plus l'image de la marque, conduisant à la fermeture du point de vente.

Ce magasin apparaît ainsi assez représentatif de l'enseigne dans son ensemble. En avril, le groupe Vivarte a annoncé un vaste plan social, portant sur la suppression de 1.476 postes et la fermeture de 190 magasins La Halle sur un peu plus de 600.

A la mi-octobre, selon les syndicats, moins de la moitié de ces magasins avaient fait l'objet d'éventuelles propositions de reprises.

Ainsi, selon la CFDT, le distributeur de vêtements C&A serait intéressé pour reprendre les fonds de commerce de 14 magasins, le groupe Beaumanoir (Cache-cache, Breal, Morgan...) de trois, et le groupe Orchestra (articles de puériculture) de huit.

Concernant les reprises de bail, La Halle aux chaussures s'est positionné sur six magasins, Besson sur 10, Maisons du monde sur 12, l'enseigne néerlandaise discount Action sur 17 et le distributeur français Casino sur sept.

Mais ces propositions « sont loin d'être toutes définitives et signées (...) Tout ça reste très incertain », a expliqué Cyril Fontaine, représentant CFE/CGC.

A Paris, les Galeries Lafayette doivent reprendre un point de vente tout proche, boulevard Haussmann, pour y installer certains rayons, le temps des travaux sur le rez-de-chaussée de son magasin historique.

Au total, sur les 1.072 postes menacés de suppression par la fermeture des magasins, seuls 161 sont aujourd'hui susceptibles d'être maintenus, indique Jean-Louis Alfred.

Le 28 août dernier, les syndicats de la Halle, à l'exception de la CFDT, ont validé le projet d'accord du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

Celui-ci prévoit le versement d'une indemnité de licenciement supplémentaire (dite supra-légale), équivalent à « un demi-mois de salaire ou 1.000 euros par année d'ancienneté », et une enveloppe globale de 5,2 millions d'euros dédiée à la formation.

Ces modalités sont jugées insuffisantes par la CFDT, qui travaille à un recours pour contester le plan social.

La Halle employait 4.200 salariés en France en début d'année. Sur l'exercice 2013-2014, les ventes de ses magasins ont représenté 528 millions d'euros, soit une baisse de 26 % en trois ans, pour des pertes opérationnelles estimées à 103 millions d'euros.

Par Delphine PAYSANT

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