La Redoute: débrayage de 200 à 400 salariés

LILLE, 20 jan 2014 (AFP) - Entre 200 et 400 salariés de La Redoute, selon la préfecture et les syndicats, ont débrayé pendant trois heures lundi matin à Roubaix (Nord) alors que s'ouvrait la première réunion de négociations sur les mesures sociales du projet de restructuration.

"Entre 300 et 400 personnes se sont rassemblées à Tourcoing, puis on est venu en cortège de voitures jusqu'au siège à Roubaix où avait lieu ce matin la première réunion sur les mesures sociales du projet", a déclaré à l'AFP Fabrice Peeters, délégué syndical CGT.

"Entre temps, les syndicats avaient décidé de quitter la négociation au motif que la direction de Kering refusait de s'engager à garantir l'avenir de l'ensemble des salariés, et ce sur la durée et se contentait de vouloir dérouler les mesures d'un plan de suppression d'emplois", a expliqué la CGT dans un communiqué.

Les salariés grévistes sont alors "rentrés pour interpeller la représentante du groupe Kering" et la direction de La Redoute, ajoute la CGT. "On les a interpellés sur le fait que, notre préalable à toute discussion sur les mesures sociales, c'est que tous les salariés de La Redoute soient intégrés dans ces mesures", a indiqué Fabrice Peeters.

"On a à faire à une PDG qui est à la tête de La Redoute depuis quatre ans, et qui cumule les pertes depuis quatre ans et elle nous dit que dans les quatre ans à venir, elle va revenir à la rentabilité", a expliqué Fabrice Peeters, qui a évoqué un risque de dépôt de bilan. "Donc, on veut absolument qu'il y ait des garanties pour les salariés, même ceux qui sont amenés à rester dans l'entreprise", a-t-il ajouté.

Lors d'une assemblée générale à la mi-journée, les salariés ont acté le principe d'une "grosse manifestation sur Lille dans le courant de la semaine prochaine", a conclu Fabrice Peeters, qui n'était pas encore en mesure d'en communiquer la date.

"C'était aujourd'hui la première réunion de négociation, la deuxième aura lieu vendredi et il y en aura d'autres ensuite", a indiqué à l'AFP la direction de La Redoute. "La direction souhaite traiter en priorité avec les organisations syndicales la question des pré-retraites et des départs volontaires. Ce qui nous importe aujourd'hui, c'est de pouvoir entrer vite dans la dynamique de négociation, parce que les salariés ont une attente forte sur ces points", a-t-elle ajouté.

Le groupe Kering a rappelé pour sa part qu'il "s'est engagé à donner à La Redoute les moyens nécessaires au succès de son nouveau modèle commercial", notamment "en recapitalisant La Redoute pour un montant d'environ 315 millions d'euros" et "en finançant (...) les mesures d'accompagnement social qui permettront de sécuriser les parcours professionnels des salariés, dans le cadre des projets de réorganisation liés à la poursuite de la transformation de La Redoute et de Relais Colis".

Les futurs repreneurs de La Redoute, l'un des leaders français de la vente à distance, ont annoncé un plan sur quatre ans de suppression de 1 178 postes sur les 3 437 existant en France et à l'étranger.