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La Samaritaine: l'actionnaire historique claque la porte

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22 déc. 2008

PARIS, 22 déc 2008 (AFP) - La querelle sur l'avenir de La Samaritaine, grand magasin fermé en 2005 pour six ans de travaux de rénovation, a débouché lundi 22 décembre sur la démission des représentants de l'actionnaire historique, en désaccord avec les projets du groupe de luxe LVMH pour le site.


Photo : Joël Saget/AFP

Les trois représentants de la Fondation Cognacq-Jay (40,6% de La Samaritaine) au conseil d'administration de La Samaritaine ont annoncé avoir démissionné de leur mandat en raison d'un "désaccord profond" avec l'actionnaire majoritaire, LVMH (59,4%).

Une décision qui a beaucoup "surpris" le PDG de La Samaritaine, Philippe de Beauvoir, mais qui ne bloque pas le fonctionnement du conseil, a-t-il expliqué à l'AFP.

"Nous agirons avec ou sans la fondation", a-t-il assuré, jugeant qu'elle "se mettait d'elle-même de côté".

La Fondation Cognacq-Jay est l'héritière d'Ernest Cognacq et de son épouse Louise Jay, fondateurs de La Samaritaine en 1870. LVMH a acquis sa part en 2001 auprès de la fondation, pour 230 millions d'euros.

Malgré la démission de ses représentants du conseil d'administration, la Fondation Cognacq-Jay conserve sa part au capital et donc le droit de voter en assemblée générale des actionnaires, a fait valoir une porte-parole.

La démission de ses représentants "illustre le désaccord profond et fondamental existant" avec LVMH sur "l'avenir même de La Samaritaine", a expliqué la fondation dans un communiqué.

Ce désaccord, qui dure depuis des mois, porte sur une opération de levée de capitaux permettant de reconstituer les fonds propres du magasin et le projet de transformation du bâtiment, proposés par LVMH.

La Fondation Cognacq-Jay, pour qui La Samaritaine vaut 500 millions d'euros, plaide pour une augmentation de capital de 42 millions d'euros; LVMH, qui la valorise 317 millions, propose une levée de fonds de 26 millions.

Dans un courrier adressé au président de ce conseil, les représentants de la fondation estiment que LVMH "n'a visiblement et en aucun cas besoin" de leur participation, "sauf pour servir d'une forme d'alibi à laquelle" ils refusent de se prêter.

LVMH "entend mettre en oeuvre et imposer un projet pharaonique (un investissement de 450 millions d'euros), sans justification précise des travaux à réaliser", a dénoncé la fondation. Pour elle, "l'espérance de rentabilité" de ce projet apparaît comme "dérisoire".

Ce projet est "le meilleur pour l'avenir de La Samaritaine tant en terme de création d'emplois" que de "faisabilité technique" et de "rentabilité financière", a répondu M. de Beauvoir.

"Nous sommes extrêmement confiants sur son potentiel et l'avenir du site", a-t-il ajouté, disant sa volonté de "poursuivre (le) travail avec la mairie de Paris".

Le projet de relance présenté par LVMH prévoit l'ouverture sur le site fin 2013 d'un "centre d'affaires et de commerces". Il comprendrait 26.000 m2 de commerces à vocation grand public, 26.000 m2 de bureaux haut de gamme, un hôtel de prestige en front de Seine (14.000 m2) et des logements sociaux (2.400 m2).

La Mairie de Paris lui a toutefois demandé en octobre de le faire "évoluer" pour donner davantage de place aux logements sociaux.

Selon la fondation, la démission de ses représentants expose la Samaritaine à "un risque de dissolution", en cas de plainte d'un actionnaire contre La Samaritaine.

La Samaritaine employait à sa fermeture en 2005 quelque 725 salariés.

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