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17 oct. 2014
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La Fondation Vuitton dévoile sa collection avant son ouverture

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AFP
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17 oct. 2014

Sculpture géante de Thomas Schütte, vidéo de Christian Boltanski: la fondation Louis Vuitton a laissé entrevoir vendredi sa collection avant l'ouverture au public du vaisseau aux voiles de verre édifié par l'architecte américain Frank Gehry au Bois de Boulogne.

La sculpture géante de Thomas Schütte (visuel Fondation Louis Vuitton)


Protagoniste d'une semaine culturelle exceptionnelle avec la FIAC (Foire internationale d'art contemporain) et la réouverture du Musée Picasso après cinq ans de fermeture, la fondation sera inaugurée lundi par le président de la République François Hollande.

Son ouverture au public le 27 octobre sera précédée de trois journées portes ouvertes (sur réservation, les 24, 25 et 26),

A la fois complexe et extrêmement fluide, le bâtiment de Frank Gehry, construit sur une parcelle étroite en lisière du Jardin d'acclimatation, est de fait le premier chef d'oeuvre de la fondation, qui consacre une exposition à sa genèse.

"Le bâtiment n'a pas l'air fini, à dessein. Cela invite les gens à interagir avec lui, il est ouvert aux changements", a dit Frank Gehry, 85 ans, vendredi lors d'une conférence de presse. "Je le regarde, et je vois tout ce que j'aimerais changer. Sept ans après, j'ai d'autres idées", a plaisanté l'architecte auquel le Centre Pompidou consacre une rétrospective.

Le bâtiment de la Fondation Louis Vuitton


La Fondation est entourée de douze voiles de verre, chacune de forme et de courbure différentes. Composées de plus de 3.800 panneaux sérigraphiés, elles sont décollées du coeur du bâtiment - "l'iceberg", selon la formule de l'architecte - et soutenues par un jeu sophistiqué de poutres en acier et en bois.

Au sommet, plusieurs grandes terrasses, reliées par des escaliers sur différents niveaux, d'où l'on peut découvrir le Bois de Boulogne, les gratte-ciels de la Défense et la Tour Eiffel.

A la proue du "navire", un auditorium donnant par des baies vitrées sur un immense escalier où de l'eau descend en cascade dans un bassin.

"Très vite, une évidence s'est imposée", a dit Jean-Paul Claverie, conseiller du président de LVMH Bernard Arnault. "Ce bâtiment, nous n'avions pas la technologie pour le construire. Il a fallu deux années d'études et de recherche, rassembler une équipe de plus d'une centaine d'ingénieurs de top niveau pour inventer la technologie capable de réaliser le geste de l'artiste", ce qui a abouti "au dépôt d'une trentaine de brevets".

Au total, la fondation dispose de 3.500 m2 de galeries pour 11.700 m2 de superficie utile et 4.500 m2 d'emprise au sol. Elle peut accueillir 1.600 personnes simultanément et table sur 700.000 à 800.000 entrées par an et dispose de onze galeries, dont quatre de grande taille et une à ciel ouvert.

LVMH n'a divulgué ni le budget de fonctionnement, ni le coût du bâtiment, financé par les différentes sociétés du groupe de Bernard Arnault, dont le grand rival, François Pinault, a ouvert depuis 2005 une fondation personnelle (et non d'entreprise) au Palazzo Grassi de Venise.

Pour l'inauguration, la directrice artistique de la fondation, Suzanne Pagé, qui conseille Bernard Arnault depuis 2006, a passé commande de six oeuvres en résonance avec l'architecture du bâtiment.

L'artiste islandais Olafur Eliasson, auquel la fondation va consacrer une exposition monographique en décembre, a ainsi conçu une sorte de kaléidoscope de miroirs plongés dans une atmosphère lumineuse jaune se reflétant dans l'eau du bassin.

Ancienne directrice du Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, Suzanne Pagé a aussi préparé un premier accrochage de la collection, "choix ciblé d'oeuvres emblématiques", réunissant six artistes dont Christian Boltanski, Pierre Huyghe, Gerhard Richter et Thomas Schütte, avec un saisissant "Homme dans la boue" géant.

Comme celui du Jardin d'acclimatation, également propriété de LVMH, le terrain de la fondation appartient à la Ville de Paris.

Dans le cadre d'un bail amphytéotique de 55 ans, la fondation verse une redevance à la ville qui récupérera ensuite la propriété du bâtiment.

François Pinault avait renoncé pour sa part à implanter sa fondation sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt. Il a créé en 2009 un autre espace d'art contemporain à Venise, à la Punta della Dogana.

Par Antoine FROIDEFOND

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