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14 mai 2019
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La France et Paris continuent de rester très attractifs pour les commerces de luxe

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14 mai 2019

Les commerces de luxe se portent bien en France, comme en témoignent l’année achevée et celle en cours. Selon une étude publiée par Cushman & Wakefield, l’Hexagone a enregistré 40 ouvertures de boutiques de luxe, dont 36 à Paris, en 2018 (+11 % par rapport à 2017), tandis que 43 inaugurations, dont 95 % dans la capitale, sont d’ores et déjà annoncées pour 2019, soit une progression estimée à 7,5 % par rapport à l’an dernier.
 

Le joaillier Buccellati s'est installé en février au 239 de la rue Saint-Honoré - it.buccellati.com


Du point de vue géographique, la rue Saint-Honoré se maintient depuis plusieurs années en tête des artères les plus attractives du pays. Elle concentre près de la moitié des ouvertures et des signatures parisiennes et se détache clairement du reste du classement national avec 13 ouvertures en 2018, dont sept créations majoritairement orientées vers la mode (Moschino, Marni, Herno). Compte tenu aussi des nombreuses transactions locatives qui y sont réalisées, elle devrait conserver sa position de leader pendant quelque temps, même s’il est de plus en plus complexe d’y identifier des flagships disponibles.
 
Dans son prolongement, le Faubourg-Saint-Honoré reste encore une valeur sûre du luxe parisien avec sept ouvertures en 2018. « Toujours rive droite, on assiste à un retour du Triangle d’Or dans le classement des artères plébiscitées par les enseignes du luxe et notamment l’avenue des Champs-Elysées avec deux ouvertures en 2018 et cinq programmées en 2019. L’arrivée progressive de nouveaux acteurs du luxe est corrélée à la restructuration et au redéveloppement de plusieurs bâtiments historiques de l’avenue à horizon 2021 », souligne le rapport, tout en rappelant que l’ouverture en 2019 de DFS, l’enseigne de LVMH, au sein de l’ex-Samaritaine devrait créer une nouvelle destination de luxe entre la rue de Rivoli et la Seine, au niveau du Pont Neuf, dans le très central 1ᵉʳ arrondissement de Paris.

Dans ce panorama, de nouveaux phénomènes émergent. A commencer par la difficulté à trouver de nouveaux emplacements dans ces quartiers du luxe déjà surexploités, en particulier des grands formats de plus de 200 mètres carrés sur les artères les plus demandées. Comment le notent les auteurs de la recherche, en 2018, pour la première fois depuis 2015, les créations pures ont été minoritaires et ont laissé place aux extensions et rénovations de boutiques existantes.
 
Autre tendance : l’explosion des pop-up stores, accompagnant les cycles de vie toujours plus courts des produits. Ce format très attractif pour le luxe car il joue sur l’exclusivité et une durée limitée ne représentait que 6 % des ouvertures comptabilisées en 2012. Ces dernières années, il a bondi à 22 % en 2017, 20 % en 2018, pour redescendre à 9 % en 2019. Faute de place disponible dans les lieux les plus convoités, il se pourrait que ces magasins éphémères s'implantent dans des quartiers limitrophes. 
 
Enfin, la mode reste prépondérante dans l’ouverture de commerces de luxe, mais cède du terrain. Elle représentait 63 % des ouvertures en 2018, mais 54 % ces cinq dernières années, suivie par l’horlogerie-joaillerie (25 %), les chaussures (8 %), la beauté-cosmétique (5 %). Ce dernier secteur, en particulier, gagne du terrain. Les magasins dédiés à la beauté et la cosmétique pesaient 8 % des ouvertures l’an dernier et devrait se renforcer en 2019 avec des grandes inaugurations attendues sur les Champs-Elysées, dont Lancôme et Dior. De même, le secteur horlogerie-joaillerie a récupéré, se montrant plus actif que ces trois dernières années avec une douzaine d’ouvertures programmées pour 2019.
 
« Le Triangle d’Or parisien offre des opportunités de flagships et se positionne en alternative au secteur Saint-Honoré, où les disponibilités de grandes surfaces s’amenuisent », résume Vincent Ascher, en charge de l’activité luxe chez Cushman & Wakefield. Ces deux dernières années ont été particulièrement positives en termes d’engagements, qui devraient se matérialiser d’ici à 2020 par de multiples ouvertures. Ces perspectives rassurantes pour les mois à venir ne lèvent pas les interrogations liées à l’évolution du tourisme international, notamment des visiteurs chinois, ainsi que les potentielles conséquences de l’effet « Brexit » sur le marché français, conclut le rapport.
 
Pour rappel, le marché mondial du luxe a progressé de 2 % en un an, porté par le dynamisme des segments de la gastronomie et de celui des articles personnels de luxe s’élevant à 260 milliards d’euros de dépenses en 2018, selon la dernière étude de Bain & Co pour Altagamma. Le territoire européen concentre un tiers de ce montant à la faveur d’une activité touristique dense, la France totalisant 3,5 % des arrivées touristiques mondiales. « L’Ile-de-France et Paris ont bénéficié d’un regain de visiteurs en 2018, confortant ainsi les perspectives d’évolution du marché sur l’année écoulée. Les événements socioéconomiques de ces derniers mois risquent cependant de complexifier le choix d’implantation des enseignes », rappelle le spécialiste immobilier.

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