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La mode Eté 2006 : énergie et diversité

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26 janv. 2006

PARIS, 26 jan 2006 (AFP) - Energie, diversité et bonne humeur sont les maîtres mots des collections haute couture pour l'été prochain dont la présentation s'est achevée mercredi à Paris, après trois jours de défilés.


Création Karl Lagerfeld pour Chanel lors des défilés haute couture printemps-été 2006 présentés à Paris le 24 janvier 2006 - Photo : François Guillot/AFP

"C'est une très bonne saison" qui marque un "retour vers le charme, l'élégance", a estimé Jean-Jacques Picart, consultant de mode auprès du groupe LVMH. Une saison "passionnante parce que disparate", a renchéri Didier Grumbach, président de la Fédération de la couture et de la Chambre syndicale de la haute couture.

Pour M. Picart, les collections étaient placées "sous le signe du soleil", le seul "orage" étant le défilé John Galliano pour Christian Dior, "fort, violent" avec son obsession du noir et du rouge.

Karl Lagerfeld, qui avait installé au Grand Palais un monumental cirque romain blanc, a séduit avec ses robes noires et tailleurs de tweed noir et blanc, portés avec des bottes plates ou des caleçons longs de chantilly, revisitant avec grâce les classiques maison. Les robes féériques, légères comme un souffle, présentées en deuxième partie du défilé, ont suscité des applaudissements nourris.

Christan Lacroix, qui a réaffirmé avec force sa fidélité à ses racines arlésiennes, a enchanté avec une collection éblouissante, pleine de couleurs, de soleil, d'oeillets, de roses, de dentelles noires... Le public enthousiaste lui a offert une ovation debout. "On a besoin de chaleur, au sens affectif du terme, dans un monde brut et barbare", a déclaré le couturier, résumant l'esprit de sa collection.


Une création Jean Paul Gaultier pour les défilés haute couture printemps-été 2006, présentée le 25 janvier 2006 à Paris - Photo : François Guillot/AFP

Jean-Paul Gaultier a fait voyager grâce à une collection aux accents orientalistes, inspirée de costumes traditionnels grecs, avec des pièces opulentes, incrustées de pierres précieuses, de strass, richement brodées de paillettes ou de sequins. Il a aussi créé l'événement "people" avec la présence au premier rang de Madonna.

John Galliano, pour Christian Dior, a offert un spectacle plus controversé. La couleur rouge sang omniprésente, se conjuguant avec le noir, les vestes aux cols spectaculaires, les tatouages "1789" dans le cou de robes très théâtrales, les visages voilés de noir ou de rouge pour plus de séduction ou de mystère, les gros crucifix sur la poitrine, n'ont laissé personne indifférent.

Les défilés ont aussi confirmé le talent de Riccardo Tisci chez Givenchy, qui présentait sa deuxième collection de haute couture. C'est "la bonne nouvelle de janvier" qui confirme que "le casting est bon" pour la maison Givenchy, estime Jean-Jacques Picart.

Avant l'arrivée du styliste italien, Givenchy avait connu une valse de directeurs artistiques après le départ d'Hubert de Givenchy en 1995.

Riccardo Tisci a présenté une collection élégante et raffinée, sur des mannequins qui, mis en scène dans les salles d'exposition du musée Bourdelle, composaient des sortes de tableaux vivants.


Créations Riccardo Tisci pour Givenchy pendant les défilés haute couture printemps-été 2006 présentés à Paris - Photo : Olivier Laban-Mattei/AFP

Toutes les collections du calendrier officiel "ont répondu aux attentes", a estimé M. Grumbach, tandis que les défilés "off" ont offert une vitrine internationale à une vingtaine de créateurs.

Selon lui, les défilés ne sont "plus seulement destinés à une clientèle internationale fortunée. L'intérêt pour la haute couture est beaucoup plus large que cela".

Pour la journaliste Hilary Alexander, du quotidien britannique Daily Telegraph, "il ne fait pas de doute qu'il s'agit d'oeuvres d'art" et "chacun devrait lutter pour assurer la survie de la haute couture".


Par Dominique SCHROEDER

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