Par
AFP
Publié le
20 juil. 2007
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

La mode américaine choisit en avant-première les tissus de l'hiver 2008-09

Par
AFP
Publié le
20 juil. 2007

NEW YORK, 20 juil 2007 (AFP) - Cachemire dévoré, stretch bi-direction ou encore broderie anglaise en lainage : à New York, créateurs de prêt à porter et acheteurs pour les marques à la mode ont découvert en avant-première les grandes tendances des tissus pour les collections de l'hiver 2008-2009.


Le salon Première Vision de New York - Photo : Première Vision copyright©

Dans un immeuble de Chelsea, quartier de galeries d'art et "Sentier" de Manhattan, une foule de trentenaires élégants arpente les stands de tisseurs, palpe, soupèse, caresse tweeds et dentelles.

Première Vision, le salon professionnel parisien, s'exporte à New York depuis sept ans maintenant "car le secteur américain de la mode aime avoir un peu d'avance pour préparer ses collections", explique son président Philippe Pasquet. "Ils ont vu mercredi 18 et jeudi 19 juillet une partie de la collection que nous présentons à Paris en septembre.

Une partie seulement -- 130 exposants, contre 750 à Paris--, car plusieurs tisseurs sont encore en pleine production.

Les acheteurs des chaînes Ann Taylor, J.Crew ou Liz Claiborne côtoient les plus grands noms comme Ralph Lauren, Zac Posen ou Catherine Malandrino. Chacun traque le tissu idoine pour une production en gros volumes ou celui qui inspirera une pièce maîtresse, adulée des rédactrices de mode, lesquelles aiguilleront le désir de milliers de femmes.

Selon M. Pasquet, "il est difficile de donner un ordre de grandeur des achats passés au salon, car cela va d'enseignes pouvant gérer des budgets de deux cents millions de dollars jusqu'au prêt à porter, qui produit en petites quantités des textiles à très forte valeur ajoutée".

Selon lui, l'euro fort ne pénalise pas les tisseurs européens sur le marché américain : "le créneau de notre salon, ce sont des tissus qui se démarquent du bas de gamme offert par les pays qui produisent des textiles à bas prix".

Appliquée à la mode, la mondialisation permet ainsi à un acheteur de craquer pour un tissu rare à la trame complexe, et de réduire ses coûts de production en commandant des mètres de doublure en Chine ou en gérant la confection dans un pays à bas coûts.

Si le rêve n'a pas de prix, le luxe affiche aussi son souci du budget.

"Le créateur n'est pas dans sa tour d'ivoire. On travaille avec d'autres équipes comme le marketing, et on fait vraiment attention au prix", selon Hervé Pierre, un Français passé par les maisons Lanvin et Balmain avant d'être aujourd'hui directeur de création chez Carolina Herrera, la griffe des tapis rouges d'Hollywood et de l'Américaine chic.

"Mais si le tissu est vraiment incroyable et très cher, je vais faire en sorte que ce soit possible", dit-il.

Ici des Japonaises s'extasient sur un orange profond et velouté, là un acheteur teste la souplesse de jerseys et prend des notes... "chacun cherche sa propre inspiration, et nous tâchons d'offrir un panel large aux acheteurs", explique Pascaline Wilhelm, responsable de la sélection à première Vision.

Selon elle, l'attrait des acheteurs pour les tissus respectueux des conditions de travail et de l'environnement --culture du coton, traitement des textiles...-- "est vraiment croissant, car ces sujets deviennent incontournables et sont aussi de bons arguments marketing".

Les créateurs sont discrets sur leurs trouvailles et leur vision des tendances des saisons prochaines.

"Pour les tissus, je pressens quelque chose de brutal pour l'hiver 2008", finit par lâcher Hervé Pierre, évoquant des matériaux nobles travaillés pour obtenir un fini brut "inattendu".

Ses découvertes sur le Salon ? "Un cachemire double-face à qui des +Merlin l'Enchanteur+ du textile ont fait subir les pires traitements, si bien que le poil est parti et qu'il reste une trame nue, marquée par des motifs quasiment géométriques".

Par Amandine AMBREGNI

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.