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Paul Kaplan
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16 déc. 2019
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La solvabilité du groupe chinois Shandong Ruyi nourrit les inquiétudes

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Reuters
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Paul Kaplan
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16 déc. 2019

Les obligations émises par Prime Bloom Holdings, qui cherche à rivaliser avec le géant du luxe LVMH, se sont effondrées après la baisse de ses notations, attirant une attention nouvelle sur les risques de crédits accordés à des émetteurs chinois.


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Une première obligation, qui court jusqu'en 2022 et représente 300 millions de dollars avec un coupon de 6,95 % émis par Prime Bloom Holdings, unité du groupe chinois Shandong Ruyi, était cotée près de 40 cents pour un dollar vendredi, selon les données de Refinitiv, contre 48 cents la semaine dernière.  Une deuxième obligation Prime Bloom à 7,5 %, d'une valeur de 345 millions de dollars, se négociait à 48 cents le dollar vendredi, contre 70 cents une semaine plus tôt, selon Refinitiv. La société doit rembourser l'obligation le 19 décembre.

L'agence de notation Moody's a insisté sur cette échéance du 19 décembre, tout en rabaissant la note de la famille d'entreprises du groupe Shandong Ruyi de B3 à Caa1. Elle a également abaissé de Caa1 à Caa2 la note des deux obligations de Prime Bloom, garanties par Shandong Ruyi.

"Cette révision à la baisse reflète nos préoccupations croissantes concernant le risque de refinancement accru du groupe Shandong Ruyi, compte tenu des échéances importantes de sa dette, de la faiblesse persistante de ses liquidités et des progrès limités de ses plans de refinancement", avertit Chenyi Lu, vice-président et responsable du crédit chez Moody's, dans un communiqué publié jeudi dernier.

En plus des 345 millions de dollars dus la semaine prochaine, Shandong Ruyi doit faire face à des remboursements allant jusqu'à 4,4 milliards de yuans (560,5 millions d'euros) sur des obligations qui arrivent à échéance ou qui font l'objet d'options de vente, permettant ainsi aux investisseurs de les revendre à la société en 2020, rappelle Moody's.

Vendredi, Shandong Ruyi n'avait pas encore répondu aux demandes de commentaires de l'agence de presse Reuters.

Les inquiétudes suscitées par Shandong Ruyi font suite au défaut de paiement de deux entreprises publiques, Peking Founder et le groupe Tewoo, basé à Tianjin, qui ont engendrés de nouvelles craintes quant à la santé financière des émetteurs chinois.

Parmi les filiales de Shandong Ruyi, on trouve le groupe français SMCP, qui détient Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac, mais aussi les marques britanniques de prêt-à-porter masculin Kent & Curwen et Gieves & Hawkes, ainsi que Cerruti 1881. Le groupe contrôle par ailleurs les sous-vêtements de la marque Playboy, selon son propre site Internet.

La société textile, qui appartenait autrefois à l'État chinois, a également racheté l'année dernière une participation majoritaire au capital de la marque suisse de chaussures et d'accessoires de luxe Bally, dans le cadre d'une stratégie ambitieuse visant à construire un empire chinois de la mode pour faire concurrence à LVMH.

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