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Reuters
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12 juil. 2016
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Le Britannique Lush se tourne vers l'Europe après le vote sur le Brexit

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Reuters
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12 juil. 2016

Face à l'incertitude créée par la décision britannique de quitter l'Union européenne, Lush, le spécialiste des cosmétiques fabriqués à la main, se tourne vers l'Europe pour protéger sa production, ses ventes et ses employés à l'international.

Un échantillon des cosmétiques Lush


Basé sur la côte sud de l'Angleterre - une zone très en faveur du Brexit, Lush estime que la volatilité de la livre est un « cauchemar éveillé ». Pour cette raison, l'entreprise propose a son personnel international d'aller travailler dans une nouvelle usine située à Düsseldorf, en Allemagne.

Et même si la décision d'installer une seconde usine date de l'an dernier, Lush va bénéficier du fait d'avoir un point de production situé dans la zone euro.

« Même avant le vote, quand nous posions les questions difficiles, personne ne semblait avoir de réponses concernant le Brexit. Il semble qu'il n'y avait aucun plan », a ainsi déclaré à Reuters Hilary Jones, directrice chez Lush. « Mais l'usine allemande pourrait nous sauver. »

Les partisans du Brexit ont avancé qu'une chute de la livre offrirait aux industriels anglais une opportunité sans pareille d'exporter de manière plus compétitive.

Mais Lush, qui importe une grande partie de ses ingrédients, ne voit pas les choses de cette manière. L'usine de Düsseldorf fournira les clients continentaux alors que l'usine anglaise continuera à fournir le marché anglais - même si celle-ci exportera aussi pour partie sa production.

La confiance des consommateurs anglais a atteint son niveau le plus bas en 21 ans, selon une étude publiée vendredi dernier, et la chaîne de grands magasins John Lewis a fait part de son inquiétude concernant la chute de la livre.

Hilary Jones a précisé qu'aucun emploi au Royaume-Uni n'était menacé. Mais les employés britanniques se sont tout de même vu proposer de rejoindre l'usine de Düsseldorf.

« Nous pouvons leur offrir des emplois en Allemagne au sein de la zone euro. Nous transférerons certainement une partie de la production. Nous avions déjà pour projet d'y localiser une partie de la production européenne, mais maintenant nous pouvons faire cela à plus grande échelle que ce que nous avions prévu au départ, si cela est rendu nécessaire par le Brexit. »

Le groupe a publié un résultat avant impôts de 24,5 millions de livres en 2015. Hilary Jones a indiqué que si les prévisions d'une hausse de la production à hauteur de 19 % étaient maintenues, cet objectif faisait toutefois l'objet de révisions permanentes.

Pendant la campagne du référendum, les pro-Brexit estimaient qu'un départ de l'Union européenne permettrait de contrôler l'entrée de travailleurs en provenance des pays les plus pauvres de l'Union. Le résultat du vote a créé de l'incertitude chez ceux qui se trouvent déjà en Grande-Bretagne.

Hilary Jones a par ailleurs déclaré que le marché de l'emploi local n'était pas assez grand pour l'usine anglaise et apprécie donc l'apport de travailleurs étrangers : « Les migrants économiques nous ont vraiment aidés à faire croître notre activité. »

La volatilité des taux de change a aussi eu un impact sur l'activité. Lush importe ses ingrédients depuis le monde entier et même si l'entreprise exporte déjà ses produits vers des pays comme le Japon et les Etats-Unis, celle-ci a besoin de développer encore ses exportations.

« Nous importons des ingrédients et nous exportons des produits finis », précise ainsi Hilary Jones. « Nous sommes exposés à tous les niveaux. Donc, en ce moment, nous vivons un peu un cauchemar ». Et d'ajouter qu'en tant qu'entreprise britannique, Lush resterait toujours dans le pays.

Toutefois, ayant constaté une baisse des ventes dès le lendemain du vote, Lush croit sentir l'inquiétude des consommateurs.

« Nous ne pensons pas que nous sommes sur le point de quitter l'Angleterre », ajoute-t-elle, tout en précisant : « Nous sommes sur une montagne russe et nous y sommes avec le reste du pays, mais heureusement pour nous, nous avons déjà pris pied ailleurs » .

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