Par
AFP
Publié le
28 mars 2012
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Le Crillon et le Ritz se rénovent: quel sort pour les salariés ?

Par
AFP
Publié le
28 mars 2012

PARIS, 28 mars 2012 (AFP) - Deux grands palaces parisiens vont fermer leurs portes pendant au moins deux ans pour travaux et ont à gérer le sort de leurs employés : le Crillon a décidé de garder son personnel et le Ritz de licencier près de 500 salariés, mais en garantissant une réembauche.


Le Ritz, place Vendôme. Photo : AFP/Fred Dufour.

"Les patrons du Crillon se sont engagés à maintenir les contrats de travail", s'est félicité Claude Levy de la CGT, syndicat majoritaire du prestigieux palace de la Place de la Concorde. "Il n'y aura aucun licenciement économique", a confirmé Laurent Bigot de la CFDT. Fermé à partir de cet automne, l'Hôtel de Crillon a décidé de préserver l'emploi de ses 365 salariés et de renforcer leur qualification pour "garantir la meilleure qualité de service à la réouverture", a indiqué la direction dans un communiqué.

Elle s'est dite aussi "prête à étudier" un plan de départs volontaires "pour les salariés qui ne souhaiteraient pas s'inscrire dans le projet du nouveau Crillon". "Des actions de formation seront engagées et les salariés auront également la possibilité de travailler dans l'un des hôtels de luxe du groupe jusqu'à la réouverture", a expliqué à l'AFP M. Levy. Propriété d'un prince saoudien, le palace compte 147 chambres et suites, des salons classés avec vue sur la place de la Concorde et un restaurant "Les Ambassadeurs", classé une étoile par le Guide Michelin.

Le Ritz, situé place Vendôme, a décidé pour sa part de se séparer de l'essentiel de ses salariés. L'hôtel doit fermer pour 27 mois à l'été 2012. Après plusieurs mois de négociation, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) a reçu un avis favorable de la part du comité d'entreprise. "Il y a la garantie écrite de reprendre tout le monde", a affirmé à l'AFP Jean-Pierre Kempf, de l'Unsa, syndicat majoritaire au Ritz. "C'est ce que les experts appellent +une rupture temporaire du contrat de travail+. Les gens vont quitter l'entreprise avec des indemnités de départ et retrouveront leurs salaires et leurs avantages sociaux à la réouverture. Ils garderont aussi les bénéfices de leur mutuelle", a affirmé M. Kempf.

Les salariés devraient toucher "des indemnités supérieures à la loi", a précisé le syndicaliste. Selon lui, un salarié avec entre 15 et 20 ans d'ancienneté, partira "avec un chèque de 80.000 euros d'indemnité" et pourra revenir travailler à l'issue des travaux, "sans période d'essai". Une trentaine d'emplois seront conservés pour gérer l'hôtel durant la fermeture.

Interrogée par l'AFP, la direction du Ritz a confirmé ces informations, sans plus de précisions.

"Il y a quand même plus de 450 licenciements", a toutefois déploré Claude Levy. Pour M. Bigot de la CFDT, "la stratégie du Ritz, c'est de mettre un gros chèque sur la table pour se débarrasser de tous ses salariés". Il soupçonne la direction d'espérer que ces salariés ne reviennent pas après les travaux. "Des financements de l'État leur avaient été proposés pour maintenir une centaine d'emplois, ils ont refusé. Pourtant, cela ne leur aurait rien coûté", a assuré M. Bigot.

Le syndicaliste cite en exemple l'hôtel 4 étoiles Le Prince de Galles, avenue Georges V, "qui a fermé pour travaux il y a plus d'un an" et "a maintenu les emplois".

Propriété du milliardaire égyptien Mohammed Al Fayed, le Ritz est classé 5 étoiles, mais n'avait pas obtenu le "label Palace" récemment décerné à neuf hôtels très haut de gamme. La dernière rénovation d'envergure remonte à plus de 30 ans (1979).

Le Plaza Athénée et le Lutetia devraient également se lancer dans des travaux pour garder leur standing, après le Bristol, le Meurice, l'Hôtel de Crillon et le Ritz, selon M. Bigot.

Par Christine BERTRAND-NIELSEN

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.