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5 mars 2007
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Le bas se dévoile au Musée d’Art Moderne de Troyes

Publié le
5 mars 2007

Le Musée d’Art Moderne de Troyes présente "A Fleur de Peau", une exposition sur le thème entièrement dédiée aux bas. Evènement culturel à la croisée de l’art et de la mode, cette rétrospective inédite séduira du 17 mars au 30 juin 2007 les inconditionnels de l’art moderne aussi bien que les passionnés de mode.


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La ville de Troyes était toute désignée pour une telle manifestation. Avec son activité textile ancestrale, elle a occupé la première place de l’industrie de la maille et c’est dans ses murs que sont nées les plus grandes marques qui ont fait les beaux jours du bas : Dim, Le Bourget, Chesterfield, DD…

S’inscrivant dans une démarche globale de revalorisation du patrimoine industriel, artistique et architectural engagé par la ville de Troyes depuis une dizaine d’années, cette exposition fête aussi le 25ème anniversaire du Musée d’Art Moderne de Troyes, rendant hommage à Pierre Lévy, dont la générosité a permis au Musée de voir le jour.

"A Fleur de Peau" rassemble plus de 130 œuvres signées par des grands noms de l’art moderne, pour qui la femme à demi-nue, ou simplement vêtue d’un bas, a été un sujet inépuisable d’inspiration, mais elle réunit également une collection unique de bas et de pièces vestimentaires.

Au fil du parcours de l’exposition, qui se déroule sur plus de 500 m² de salles du Musée d’Art Moderne, le visiteur découvre les œuvres autour de six grands thèmes : De la danse au "french cancan", La femme publique, Dans l’univers intime de la femme, Le nu habillé ou les dessous de l’art, De la terre au ciel : le bas comme attribut érotique, Au delà de l’érotisme : le nu "morcelé".

Peintures, sculptures, dessins, lithographies ou photographies de toutes les grandes signatures de la période moderne... L’exposition présente un très bel ensemble d’œuvres en s’intéressant particulièrement aux années 1900. Danseuse mettant son bas de Degas, La Femme tirant son bas de Toulouse-Lautrec, La Jarretière de Van Dongen, Le Nu Jaune de Sonia Delaunay, Nu aux jambes croisées de Picasso mais aussi des toiles majeures de Gromaine, Rouault, Chagall, ou encore, pour leur faire écho, des photographies de Man Ray, Molinier ou Doisneau, sont issues de prêts exceptionnels de grands musées français et européens, ainsi que de nombreuses collections privées.

A travers 250 pièces vestimentaires, l’exposition illustre également l’évolution de la condition féminine depuis le milieu du XIXe siècle, période où le bas devient un accessoire vestimentaire exclusivement féminin. De la Belle Epoque, où il est un véritable ornement révélant luxe et raffinement, à la styliste Chantal Thomass, pour qui le bas doit faire l’objet d’une réelle démarche artistique, en passant par les années 60 et l’avènement de la minijupe et des jambes découvertes, "A Fleur de Peau" retrace l’aventure du bas en trois périodes chronologiques significatives de l’histoire de la mode mais aussi de la femme.

Les modèles les plus spectaculaires datent de la deuxième moitié du XIXe siècle : délicatesse des dentelles de Chantilly, élégance des broderies à l’aiguille, richesse des incrustations de perles, topazes, lapis, lazuli, ou encore modèles décorés de paillettes.

Pour compléter ce panorama inédit, l’exposition présente également un ensemble d’affiches qui s’inscrivent aujourd’hui dans le patrimoine culturel français tant elles ont marqué leur époque. Elles constituent une rétrospective de l’imagerie publicitaire autour de marques devenues mythiques comme DD, Chesterfield, Dim, Exciting ou Le Bourget (d’ailleurs souvent nées à Troyes).

Ce sont deux jeunes créateurs, Elodie Cardinaud et Julien Legras, élèves de l’ENSCI (Ecole Nationale Superieure de Création Industrielle) qui ont été chargés de réaliser la scénographie, sous la houlette du designer Jean-François Dingjian. Ensemble, ils ont imaginé un décor tout en voile et transparence, qui met subtilement en résonance les 400 œuvres et pièces présentées, établissant ainsi un lien entre la création textile et artistique. Même les larges fenêtres du Musée s’habillent de motifs ajourés évoquant la maille.

Le Ministre de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres, qui soutient l’exposition, a commenté cette initiative : « A Fleur de Peau nous permet d’éclairer pour la première fois un pan méconnu de l’histoire de la mode, autour du bas, et de le mettre en rapport avec la création artistique. On y découvre que l’évolution du vêtement peut profondément marquer les artistes qui ont créé, avec le "demi-nu" aux bas, un imaginaire d’une puissance magnétique. »

Pour cinq euros (2,5 euros en tarif réduit), les visiteurs pourront visiter "A Fleur de Peau" et ainsi assister à la mise en lumière du bas, ce révélateur de l’évolution de la condition féminine dans toute sa réalité érotique.

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