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14 janv. 2023
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Le rétro-militaire d’Emporio Armani, l’arty-street de 1017 Alyx 9SM

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14 janv. 2023

A la Fashion Week Homme de Milan, deux styles se sont opposés ce week-end. D’un côté, les maisons ont mis en avant l’art des tailleurs italiens, à l’instar de Gucci, Dolce & Gabbana ou encore Giorgio Armani, qui a subjugué, samedi, en dessinant pour sa ligne jeune Emporio, une superbe collection revisitant les pièces traditionnelles du vestiaire masculin. De l’autre, les jeunes marques ont rivalisé en inventivité pour renouveler les codes d’un menswear plus moderne et street, tel Matthew M. Williams avec son label 1017 Alyx 9SM.
 

Emporio Armani, automne-hiver 2023/24 - © ImaxTree


C’est un podium en forme d’arène, totalement blanc, dont le sol reproduit le plan de Milan, qu’a choisi Giorgio Armani pour dévoiler la collection automne-hiver 2023/24 d’Emporio, avec l’idée de prendre de la hauteur et observer le monde d’une autre perspective. La collection puise dans le registre militaire, à la recherche de l’élégance surannée des années 1930, s’inspirant de la figure de l’aviateur d’antan, avec son typique bonnet en cuir, doté de longue protection d’oreilles, et surmonté de lunettes, ses gants en peau et ses combinaisons un brin martial, parfois enrichies de sangles de parachute.
 
Les pantalons à pinces se portent amples, franchement court, ou s’enfilant dans de solides bottes à semelles épaisses équipées de mini-pochettes, avec un effet bouffant, type pantalon de golfeur à la Tintin. Les manteaux s’allongent jusqu’au sol se transformant en pesantes capotes à col fourré. le côté rétro se retrouve aussi dans les mailles avec des chandails en laine mélangée ou des pulls à col en V ou encore d’épais cardigans jacquard associés en twin-set à des gilets aux mêmes motifs et coloris.

Le cuir a la part belle, utilisé pour confectionner une série de beaux blousons, pantalons et autres trenchs. Mais ce sont les laines et les précieuses étoffes masculines, qui expriment au mieux cette collection raffinée. Draps de laine, tweeds, gros carreaux, micro-checks, chevrons, Princes de Galles, pied-de-poule, tartan... Le couturier ne s'interdit rien, taillant ton sur ton costumes, manteaux, cabans, et jusqu’aux grands t-shirts endossés sous les vestes ou blazers à un bouton, pour confectionner de sophistiqués total looks. Le costume de banquier est quant à lui coupé dans un léger tissu froissé.
 
La garde-robe est complétée par des tenues sportives tout confort en molleton et laines douillettes et par des vestes peluches aux couleurs audacieuses (fuchsia et mauve). Pour le soir, l’homme Emporio sort la veste d’officier avec ses épaulettes et boutons dorés. Sans renoncer pour autant à la sensualité de certaines blouses en soie aux longs cols foulards ou à l’éclat des cristaux parsemés sur ses ensembles en velours noir ou violet.


1017 Alyx 9SM, automne-hiver 2023/24 - © ImaxTree

 

Les mauvais garçons de Matthew M. Williams 



Changement de décor chez 1017 Alyx 9SM, qui a reçu son public dans une ambiance arty-underground, vendredi, au sein de la galerie Spazio Maiocchi, exposant jusqu’au 20 janvier une vingtaine de toiles de Mark Flood, dont certaines étaient reproduites sur des bombers ou des pantalons de la collection.
 
Comme au bon vieux temps, le podium est surélevé avec une foule dense se pressant à son bord. Les mannequins déboulent la mine sombre, en lunettes et gants noirs, dans leurs grosses boots, en pantalon de cuir et hoodie. Le designer Matthew M. Williams, qui pilote aussi Givenchy, défile depuis un an à Milan avec son propre label. Il s’est associé cette saison avec l’artiste texan connu pour son style dystopique et sa sensibilité punk. C’est plutôt une bonne idée, tant ces deux univers fusionnent à merveille.
 
Surfant entre techno-grunge, dark gothique, street et sport, le styliste convie son groupe de mauvais garçons à une grande rave party. Ils s’affichent tantôt en baggy et sweater démesuré, tantôt en jean ou pantalon technique très fittés, sur lesquels ils enfilent de larges shorts, portés avec des blousons à l’effet cuir vieilli.
 
La palette oscille entre le noir et le blanc avec des flashs de teintes fluo, tel ce blouson lime aux allures de coupe-vent ou ce sweat-shirt orange extra large. Des pointes métalliques aiguisées peaufinent cette silhouette de bad guy, en renfort au niveau des genoux sur certains pantalons en cuir ou hérissées en collier autour du cou.
 

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