Par
Reuters
Publié le
18 juil. 2012
Temps de lecture
4 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Les Galeries Lafayette mettent le cap sur les acquisitions

Par
Reuters
Publié le
18 juil. 2012

PARIS (Reuters) - Les Galeries Lafayette, qui s'apprêtent à tourner la page Monoprix, sont armées pour des acquisitions dans les accessoires ou les marques de mode, comme pour leur développement à l'international, a déclaré à Reuters le président du directoire du groupe.


Le point de vente phare du boulevard Haussmann


Malgré la crise et la très forte dégradation de la consommation en France, le propriétaire des grands magasins du même nom a réalisé un premier semestre "satisfaisant", a précisé Philippe Houzé.

Le groupe, qui détient également le BHV, le spécialiste du crédit à la consommation Laser Cofinoga (à parité avec BNP Paribas) et la chaîne d'horlogerie Louis Pion-Royal Quartz, vient de racheter les bijouteries Didier Guérin, qui viendra renforcer son pôle horloger.

Cette acquisition, réalisée auprès de la famille du fondateur, répond à l'ambition de devenir, "un multi-spécialiste de la mode, de l'équipement de la personne et de la décoration", a précisé le président du directoire.

Le bijoutier dispose d'un réseau de 34 boutiques principalement situées dans la région parisienne et réalise un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros.

Mais fort d'un futur trésor de guerre de 1,18 milliard d'euros, tiré de l'accord finalement trouvé avec Casino sur la cession de ses 50% dans Monoprix, le groupe Galeries Lafayette pourrait procéder à des acquisitions de plus grande envergure.

"Nous avons les moyens de regarder de nombreuses opportunités. Peut-être que le contexte de crise facilitera les choses. Nous réfléchissons à des acquisitions qui pourraient être de taille plus importantes", a poursuivi Philippe Houzé.

Il pourrait s'agir d'accessoires de mode ou même de marques de prêt-à-porter.

Le BHV doit devenir "LE" grand magasin du marais



Le groupe contrôlé à 100% par la famille Moulin, descendant du fondateur Théophile Bader, a lancé au printemps un vaste plan d'investissement de 800 millions d'euros sur cinq ans.

Il s'agit de rénover les magasins, de refondre le BHV de la rue de Rivoli et d'améliorer l'offre internet.

En outre, tout en se disant prudent sur la validité de l'exportation de son modèle à l'étranger, le groupe ambitionne d'accélérer le pas à l'international.

Les Galeries Lafayette disposent d'un magasin en franchise à Casablanca ainsi qu'à Dubaï et détiennent en direct un magasin à Berlin. Une franchise est prévue à Djakarta en 2013 puis à Doha en 2014.

Surtout, après avoir fait une tentative infructueuse en Chine il y a 15 ans, il s'apprête à rouvrir à Pékin en 2013, dans le cadre d'une coentreprise avec le hongkongais I.T., qui fera figure de test.

"Nous regardons l'Europe, y compris vers l'Est, en association ou seuls", a affirmé Philippe Houzé, sans plus de précisions. Le magasin de Berlin est rentable et celui de Dubaï sera à l'équilibre l'an prochain a-t-il ajouté.

Pour les enseignes du BHV, qui souffrent en province de la concurrence des spécialistes du bricolage comme Leroy Merlin ou Castorama, et qui ont fait l'objet de multiples fermetures (le groupe n'en conserve plus que quatre), la rénovation concernera principalement le magasin parisien de la rue de Rivoli.

"Nous voulons en faire le grand magasin du Marais. La mutation a commencé et les premiers résultats seront visibles en 2013", a indiqué Philippe Houzé.

Le magasin idéalement situé au coeur du vieux Paris, souffre d'une image vieillotte. Son offre sera renouvelée, avec une montée en gamme progressive et l'ouverture d'un espace chaussures pour femmes. Son célèbre rayon bricolage, au sous-sol du magasin, sera préservé.

Chiffres d'affaires en hausse

La rénovation entamée dans le magasin d'Haussmann passe elle aussi par une montée en gamme, bien que le groupe insiste sur sa volonté de ne pas se positionner uniquement sur le luxe.

"Nous voulons rester un magasin de mode accessible", a observé Philippe Houzé, tenant ainsi à se démarquer de son grand concurrent Le Printemps, largement repositionné sur le très haut de gamme.

Interrogé sur les résultats du premier semestre, Philippe Houzé a indiqué que les Galeries avaient enregistré une croissance à données comparables de 8%. Les ventes de Louis Pion ont progressé de 10% et celles de Monoprix de 2,5%.

A l'inverse, celles du BHV ont reculé de 2% et le produit net bancaire de Laser Cofinoga a été légèrement négatif. Les résultats de la société de crédit à la consommation, très fragilisée par la crise, seront "encore négatifs" en 2012 mais un redressement est attendu pour 2013.

Le groupe a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 5,6 milliards d'euros et a dégagé une marge opérationnelle de 7,5%.

La pépite Monoprix qui sera cédée à Casino dans le courant de 2013, a contribué à 38% de ses ventes et 40% de ses profits.

Le navire amiral du boulevard Haussmann, qui compte pour la moitié du chiffres d'affaires des Galeries Lafayette (2,9 milliards d'euros en 2011) a profité des flux touristiques qui compensent la faiblesse de la demande locale.

Les acheteurs étrangers, principalement asiatiques, comptent pour 45% des ventes du magasin parisien.

Edité par Gwénaëlle Barzic

© Thomson Reuters 2024 All rights reserved.