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Les exportations horlogères suisses en baisse avant Baselworld

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22 mars 2017

Les exportations de montres suisses ont reculé de 10 % en février, a annoncé mardi la fédération horlogère suisse, à la veille du grand salon horloger de Bâle, semant le doute sur la reprise espérée par les professionnels.

Foto: Baselworld


Les fabricants de montres doivent se retrouver mercredi à Baselworld, un immense salon horloger qui se tient chaque année en Suisse, pour présenter leurs nouveautés à la presse avant d'accueillir le public à partir de jeudi.

Considéré comme incontournable pour les professionnels du luxe, cet événement va se tenir cette année dans un climat incertain, alors que les investisseurs scrutent depuis plusieurs mois les signes de stabilisation, voire de reprise, après deux années difficiles. Pour Thomas Chauvet, analyste chez Citigroup, les chiffres de février marquent en quelque sorte un retour à « la réalité ».

Les statistiques de la Fédération horlogère suisse montrent qu'il n'y a « pas d'amélioration sous-jacente » malgré le ton « optimiste » affiché par les dirigeants des grandes marques horlogères, a-t-il réagi, dans un commentaire boursier. Dans le détail, leur recul sur le mois écoulé s'est chiffré à -12,1 % à Hong Kong, le premier marché d'exportation pour l'horlogerie suisse, et à -26,2 % aux États-Unis, son deuxième plus gros débouché.

Les exportations vers la Chine ont par contre continué de se redresser (+6,7 %) mais ont chuté sur tous les grands marchés en Europe à l'exception du Royaume Uni (+1,9 %). Elles ont également dégringolé de 17,3 % au Japon. L'horlogerie suisse avait connu une phase d'expansion spectaculaire, en partie grâce à l'appétit des consommateurs chinois pour les produits de luxe, ce qui avait donné lieu à une véritable course à la production.

Mais la machine s'est enrayée depuis l'introduction fin 2013 de mesures de lutte contre la corruption en Chine interdisant les cadeaux extravagants, puis avec la « Révolution des parapluies » en 2014 à Hong Kong, et les attentats de novembre 2015 à Paris qui ont fait fuir les touristes asiatiques. L'an passé, les exportations de montres suisses se sont contractées de 9,9 % après une baisse de 3,3 % en 2015.

Vers une « croissance saine »

Ces derniers mois, plusieurs signes ont cependant laissé envisager une éventuelle stabilisation. Les exportations vers la Chine sont graduellement revenues en terrain positif sur la seconde moitié de 2016, les ventes sur différents marchés se sont redressées durant les fêtes de fin d'année, tandis que les horlogers ont multiplié les mesures pour rationaliser la production

Le groupe Richemont, propriétaire entre autres des maisons Cartier et des marques horlogères Piaget et IWC, est même allé jusqu'à racheter des stocks auprès des détaillants asiatiques pour retirer des présentoirs les modèles qui peinaient à s'écouler.

La semaine dernière, lors d'une conférence de presse à Bienne, une des principales villes horlogères en Suisse, Nick Hayek, le patron de Swatch Group, a dit désormais miser sur une « croissance saine », notamment grâce à la classe moyenne en Chine, qui semble, selon lui, avoir de nouveau envie de consommer.

La salon horloger de Bâle, qui se tiendra de 23 au 30 mars, devrait à cet égard servir une fois encore de baromètre pour jauger la marche des affaires. Chaque année, les détaillants du monde entier s'y pressent pour y passer le plus gros de leurs commandes annuelles auprès des quelque 1.500 exposants habituellement présents.

Baselworld accueille les plus grandes griffes de l'horlogerie et de la joaillerie, telles que Patek Philippe, Rolex ou Chopard, aux côtés d'une foule de petites marques qui proposent des montres pour tous les budgets et tous les goûts.

Le salon accorde une large place aux marques du groupe Swatch, connu pour ses montres en plastique multicolore mais également propriétaire de grandes références suisses telles que Tissot, Longines ou Omega. Il fait également la part belle aux marque du groupe français LVMH, qui compte notamment Tag Heuer, Hublot ou Zenith.

Par Nathalie OLOF-ORS

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