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Les grands magasins américains maintiennent leurs marges malgré l'érosion de leurs ventes

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Reuters
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1 févr. 2017

Les chaînes américaines de grands magasins, qui font face depuis plus de deux ans à l'érosion de leurs ventes, ont largement eu recours aux licenciements, fermetures de magasins et autres mesures de réduction des coûts afin de maintenir leurs marges. Une analyse de deux indicateurs importants de la profitabilité commerciale, à savoir la marge brute et la marge d'exploitation, a montré que des chaînes comme Kohl's, JC Penney, Macy's et Target ont bien mieux réussi à maintenir leur profitabilité plutôt que leurs ventes.

Malgré la faiblesse des ventes, les grands magasins américains conservent leur profitabilité - Macy's



C'est ce constat qui suscite un espoir chez certains investisseurs, concernant une possible reprise, dans un secteur largement touché par le développement du commerce en ligne, dominé par des mastodontes comme Amazon.com, des chaînes à prix cassés type TJX, et des enseignes de fast fashion telles que Zara.

"Les marges se sont légèrement mieux comportées que les ventes, et les enseignes prennent finalement des décisions importantes comme la fermeture des magasins non profitables", a déclaré Charles Sizemore, fondateur de Sizemore Capital Management, qui est actionnaire de Wal-Mart Stores et d'autres enseignes commerciales.

Les marges brutes de ces quatre chaînes (Kohl's, JC Penney, Macy's et Target ) sont restées stables sur les quatre derniers exercices, en raison de réduction des coûts et de fermetures de magasins. Les marges d'exploitation se sont récemment améliorées chez certaines chaînes comme Kohl's et Target, ont augmenté de manière régulière chez JC Penney, mais se sont érodées pour d'autres, comme Macy's.

La marge brute de Macy's pour le 3e trimestre de 2016 est ressortie à 39,8 %, contre 39,2 % en 2013. Chez Target, la marge brute – qui englobe à la fois les grands magasins et les activités à prix réduit – était de 30,2 % au 3e trimestre de 2016, contre 30 % en 2013. JC Penney, pour sa part, a amélioré sa marge brute sur la même période, alors que celles de Kohl's sont restées stables.

Les marges d'exploitation sont pour leur part plus sensibles aux décisions prises par les enseignes, notamment en matière de réduction des effectifs. Celle de Target est ressortie à 6,5 % en 2016, en légère hausse par rapport à il y a deux ans, mais en recul par rapport aux 10,6 % dégagés au cours de l'exercice 2013. Durant cette période, Target a quitté certains marchés étrangers et vendu des activités dont les marges étaient inférieures, comme ses pharmacies.

La marge d'exploitation de Kohl's était de 7 % au 3e trimestre de 2016, en hausse par rapport à 2015, stable par rapport à 2014, mais en baisse par rapport aux 8,2 % générés en 2013.

Macy's a pour sa part vu sa marge d'exploitation se contracter à 1,9 % en 2016, contre 5,7 % en 2013. Celle de JC Penney était de 0,8 % en 2016, une amélioration substantielle par rapport à 2013, lorsque la marge était négative à hauteur de 14,4 %.

"Les ventes ne sont pas impressionnantes, mais les investisseurs attachent plus d'importance à la profitabilité et à la valeur à long terme", selon Neil Saunders, PDG du cabinet d'études Conlumino.

Dans les dernières semaines, la plupart des grands magasins ont fait état d'une baisse de leurs ventes de fin d'année en boutiques comme en ligne. Certaines enseignes ont même revu à la baisse leurs perspectives de profits. Cette situation contraste avec les résultats du secteur, dont les ventes ont progressé de  4 % pendant la période des fêtes de fin d'année, à 658,3 milliards de dollars (612,2 milliards d'euros), selon les chiffres de la Fédération américaine du commerce de détail.

Les chaînes de grands magasins continuent à prendre des mesures d'économies, comme la réduction de leurs stocks, en exigeant auprès de leurs fournisseurs des prix moins élevés et en réduisant les coûts de leur chaîne logistique.

Christina Boni, analyste crédit senior de l'agence de notation Moody's, prévoit que les marges d'exploitation de nombreux grands magasins resteront stables, à moins que les ventes commencent à chuter fortement. "Ces entreprises ont encore la possibilité de stabiliser leur activité en réduisant leurs coûts, et de générer des flux de trésorerie suffisants pour investir dans de nouveaux domaines, ce qui améliorera les marges d'exploitation ", selon elle.
 

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