Publié le
22 avr. 2010
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Les marques françaises sur le marché chinois

Publié le
22 avr. 2010

"La Chine est un pays où tout est possible mais difficile", clame Bruno Lefébure avocat à la Cour spécialiste du droit des affaires français et chinois installé à Shanghaï depuis six ans. Pour lui, pas de doute: les entreprises de prêt-à-porter françaises doivent tenter l’aventure chinoise. Avec le quart des habitants de la planète et une classe moyenne en plein boom, l’Empire du Milieu possède de sérieux atouts. Mais comment placer ses pions sur ce marché ? Comment se prémunir de la contrefaçon ? A l’occasion de Chic, salon chinois du prêt-à-porter qui s’est tenu à Pékin du 28 au 31 mars dernier, FashionMag.com a rencontré des entrepreneurs français mais aussi des spécialistes du marché chinois qui exposent leur vision du pays et les pièges à éviter pour s’y implanter.

Get the Flash Player to see this player.

L'ATOUT DES MARQUES FRANCAISES
Sur le pavillon Paris Forever du salon Chic, réunissant sous l’égide de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin (FFPAPF) via le Defi, des exposants français ; Véronique Bousquet de la marque de prêt-à-porter YPSY explique qu’en Chine les entreprises françaises peuvent tirer leur épingle du jeu. "Les Chinois sont à la recherche de produits de prêt-à-porter haut de gamme. C’est donc le temps pour nous de tenter l’aventure en Chine", souligne-t-elle. Un sentiment partagé par Rachel Levy-Gross, présidente de la griffe Rachel GE: "C’est la troisième fois que je viens sur le salon et je remarque que les Chinois s’intéressent de plus en plus à la qualité du produit, au "made in"…Mais il faut du temps pour se faire une place sur ce marché" conclut-elle.

Du temps, car le marché chinois est jeune, volatile et pas encore très "professionnalisé", concède Patricia Brafman, Directrice internationale de la Fédération. Dans tous les cas, avant de trouver un partenaire fiable pour vendre en multimarques ou en boutiques en propre, la première étape est comme l'explique Bruno Lefébure d’enregistrer sa marque ; car la contrefaçon et la copie sont de véritables fléaux en Chine. L’Association française de lutte anti-contrefaçon publie d’ailleurs une étude réalisée auprès de 300 sociétés basées en France qui montre que "pour 73 % des entreprises, la Chine est le pays source de la production des contrefaçons". Cependant, au-delà des problèmes juridiques, vendre sa marque sur le marché chinois demande également quelques ajustements liés à la demande.


Parvis du salon Chic de Pékin où des marques françaises étaient réunies au sein du pavillon Paris Forever

ETUDIER LE MARCHE LOCAL
"Les Chinois attendent des marques européennes des produits spécifiques avec le petit truc en plus", explique le créateur chinois Si Jie. Etam a par exemple créé pour le marché chinois Etam Sport et Etam Week-End alors que Levi Strauss lancera une griffe de denim tout spécialement à destination des consommateurs chinois. Et l’attractivité de la Chine réside dans sa classe moyenne. "La population chinoise témoigne d’un goût croissant pour la mode, et il n’est pas rare de voir des consommateurs économiser un mois de salaire pour acquérir un produit de marque convoité. Les marques occidentales occupent le haut du pavé" explique Frank Delpal, économiste à l'Institut Français de la Mode (IFM) .

Difficile alors de faire l’impasse sur ce pays à la taille d'un continent. Pourtant, selon l'IFM en 2009, la part de la Chine Continentale dans les exportations françaises d’habillement ne représente que 0,5 % à 38 millions d’euros contre 32 millions en 2008.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com