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22 nov. 2020
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Les vêtements en nylon seront-ils bientôt capable de générer de l'électricité ?

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22 nov. 2020

Recharger son smartphone uniquement grâce à nos vêtements et nos mouvements ? L'idée n'est pas neuve, et est devenue particulièrement stratégique avec la multiplication des smartphones et autres accessoires portatifs aux batteries limitées, quand ce ne sont pas les vêtements eux-mêmes qui deviennent connectés (voir le "Jacquard" de Google). Mais une dernière avancée concernant le nylon et son mode de transformation pourrait bien marquer une avancée notable sur ce terrain.




Réalisée en collaboration avec l'Institut Max Planck pour la recherche sur les polymères (Allemagne) et l'université de Coimbra (Portugal), une étude se base sur la méthode de la piézoélectricité. Un phénomène par lequel l'énergie mécanique est transformée en énergie électrique par le mouvement. Ainsi, dans le cas du port d'un pantalon piézoélectrique, le simple fait de balancer ses jambes pourrait par exemple générer suffisamment de distorsions dans les fibres du vêtement pour produire de l'électricité.

Toutefois, et ce bien que ses propriétés piézoélectriques soient connues depuis les années 1980, ce champ de recherche connait beaucoup de freins. Matériau souvent privilégié dans ces recherches, le nylon est par exemple un matériel "très difficile à manipuler", expliquent les scientifiques. Sous sa forme de polymère brut, le nylon prend l'aspect d'une poudre blanche pouvant être mélangée à d'autres matériaux (naturels ou artificiels). C'est lorsqu'il est fondu, refroidi, puis étiré jusqu'à obtenir une forme cristalline spécifique, que le nylon devient piézoélectrique.

Mais hélas cette transformation ne permettait pas jusqu'alors une application au domaine de l'habillement, du fait d'une épaisseur trop large de la matière pour générer des pièces à la fois portables et génératrices d'électricité. C'est là qu'intervient la percée menée par l'Institut Max Planck et l'université de Coimbra : plutôt que de faire fondre la poudre de nylon, les scientifiques la dissolvent dans un acide, avant de libérer (grâce à de l'acétone) les molécules de solvant piézoélectriques, qui étaient bloquées à l'intérieur des films. 

Cette découverte ouvre désormais la porte à la réalisation de vêtements piézoélectrique. Le but serait d'intégrer des capteurs dans le tissu de l'habit permettant de produire de l'énergie pendant que nous sommes en mouvement. L'électricité émise grâce aux fibres du vêtement serait stockée dans une batterie de poche, que l'on pourrait relier à un appareil par un câble ou par induction (par contact directe, sans fil). 

En 2017, des chercheurs des universités du Texas et d’Hanyang, en Corée du Sud, avaient dévoilé "Twistron", fil dont l’étirement et la torsion génèrent lui aussi de l’énergie électrique, mais reposant cette fois sur une matière réalisée à base de nanotubes en carbone, et traités aux électrolytes. Trente torsion produiraient 250 watts. Au-delà des débouchés dans l'habillement était évoqué la possibilité de générer de l'énergie en mer, via une couche textile exploitant l'ondulation des vagues (relire notre article).

avec AFP
 

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