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3 févr. 2016
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Los Angeles, l'icône cool d'un nouveau chic dans la mode masculine

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AFP-Relaxnews
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3 févr. 2016

Longtemps raillée pour son élégance tape-à-l'œil ou ses délavés grunge, Los Angeles et une nouvelle génération de créateurs attirent les regards dans la mode masculine aux Etats-Unis. N'en déplaise à son aînée new-yorkaise, une nouvelle icône du chic est née.



La Fashion Week de New York pour homme, qui bat son plein depuis lundi et se termine jeudi, n'en est qu'à sa deuxième édition. Mais déjà la fière capitale de la mode américaine doit se rendre à l'évidence: l'avant-garde et l'innovation qui éclairent ses podiums et alimentent les conversations viennent souvent de l'Ouest.

De la réinvention haut-de-gamme des mondes du surf ou du punk-ska des années 1990 par les petites marques CWST ou Chapter, jusqu'au streetwear raffiné du précurseur Stampd - avec qui Kanye West ou Justin Bieber ont signé des collaborations - d'un John Elliott, en passant par le chic décontracté d'un Simon Miller ou encore de Second/Layer, tous présents cette semaine, le « made in LA » a la cote. 

« Los Angeles marche très fort en ce moment. Il y a dans son aisance, sa légèreté, sa décontraction, quelque chose de très attirant », explique Noah Zagor, propriétaire d'une boutique pour homme, Meyvn, à Chicago.

Une élégance désinvolte

Ces qualités, associées à une palette de tons discrets, ocre, pierre ou sable, collent très bien à l'air du temps, dans un marché du vestiaire masculin en plein bouleversement. L'uniforme costume/cravate, très siècle dernier, se cherche un successeur à sa mesure, qui sache marier l'élégance au confort et une certaine désinvolture. Un défi que la cité californienne tente de relever en prônant une superposition intuitive et originale de matières brutes ou plus nobles. 

« Les gens craignent par exemple de se mettre en short l'hiver », note Jordan Boothe, qui tient le blog de mode ambitiouscommanders.com. Mais si « tu le portes avec une veste, une paire de leggings et des mocassins, tu peux très bien avoir l'air professionnel (...) et casser une allure plus conventionnelle », insiste-t-il.

Ces expérimentations vestimentaires doivent beaucoup à la douceur du climat local, selon les observateurs, mais aussi à un art de vivre, un "cool » californien qui correspondrait aux attentes d'une clientèle d'hommes toujours exigeante mais plus curieuse. 

Un effet Hedi Slimane ?

« Au cours des trois, quatre dernières années, on a vu un vrai élan naître dans la mode masculine », confie Chris Stamp, directeur artistique de Stampd, qu'il a fondé en 2011. « Et il semble qu'actuellement on soit en plein épicentre de ce mouvement, avec l'arrivée de défilés majeurs à Los Angeles et l'installation de grands créateurs dans la région comme Hedi Slimane », de Saint-Laurent, ajoute l'un des meilleurs designers masculins de 2015 selon la bible du vêtement masculin, le magazine GQ.

Des shows londoniens Burberry et Tom Ford en 2015 aux parisiens Louis Vuitton (collection croisière 2016) ou Saint-Laurent mercredi prochain au Hollywood Palladium, quelques jours avant les trophées musicaux des Grammy Awards, nombreux sont ceux qui ont fait la traversée.

Un boom qui doit autant, selon les experts, à la concentration de célébrités et de musiciens stars - aujourd'hui essentiels à une bonne couverture des défilés sur les réseaux sociaux - qu'à un réseau textile et créatif dense sur place.

« De plus en plus d'artistes et de designers, obligés d'aller toujours plus loin à Brooklyn (New York) pour trouver un loyer décent choisissent de s'installer à Los Angeles, où la vie est moins chère, et cela favorise un véritable bouillonnement » artistique, note Michael Stember, restaurateur qui partage son temps entre les deux côtes américaines.

Et, bien sûr, comme souvent dans le monde de la mode, le neuf attire. Paris, New York, ou Tokyo - une « scène » très suivie en matière d'innovation vestimentaire masculine - restent des points d'ancrage essentiels, mais ils ne suffisent plus.

« "L.A.", c'est neuf, excitant. C'est un peu le petit frère qui a grandi. Moderne, facile, cette ville est baignée depuis toujours dans une culture du skate et du surf qui tout naturellement l'amène vers le "streetwear" », résume Noah Zagor. Or, de Londres à Milan, Paris ou New York, emmené dans la fièvre du style Yeezy de Kanye West, « le streetwear est aujourd'hui partout ». Une belle occasion pour la cité des anges de briller.

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