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Marguerite Capelle
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7 mars 2022
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Louis Vuitton: la jeunesse du Musée d’Orsay

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Marguerite Capelle
Publié le
7 mars 2022

On peut dire ce qu’on veut sur Nicolas Ghesquière, il a l’art de proposer quelque chose de neuf à chaque saison. Ce lundi chez Vuitton: coupes d’une épatante fraîcheur, tout en volume, attitude retour de Varanasi, et une formidable série d’imprimés photo-montage d’une jeunesse idéale.

 


Lesquels étaient en réalité l’œuvre de David Sims, images de jeunes gens des années 1990, au début de la carrière du photographe.

Une jeunesse en fleur, à l’aube de l’âge adulte, qui apparait dans une dizaine de looks: sur le décolleté de robes flower power, ou cousue sur satin rouges, sur un manteau blanc matelassé lui-même imprimé de photos. Des gosses filiformes, qui dansent sur des pullovers aux imprimés tapis pixellisés ou rayonnent sur des trenchs à paillettes.

Mais les plus belles pièces étaient un assortiment de polos de rugby en damier géant, dernière manifestation de l’obsession mode de Nicolas Ghesquière – marier le sportswear et la Haute Couture athlétique. La moitié de ses looks intégraient des jodhpurs filiformes et fleuris, sur des dhotis motif papier peint.

Et le casting était plein de fraîcheur. Que ce soit avec Marc Jacobs ou Nicolas Ghesquière aujourd’hui, Vuitton a toujours eu le meilleur choix de tops de Paris.

"Cette collection est dédiée à la jeunesse, dans l’espoir qu’elle garde la poésie indécise de l’adolescence, comme un vêtement qui vous va à merveille… avec tout son romantisme plein de vivacité, son idéalisme inspirant, sa foi en l’avenir, en un monde meilleur, et ses rêves de perfection", expliquait le créateur.

Et comme souvent jusqu’alors, Vuitton chope le meilleur spot, attestant une fois de plus de la puissance de la marque de luxe la plus rentable de France. Cette saison, le défilé avait lieu au Musée d’Orsay. Le musée de l’art du XIXème siècle, au rez-de-chaussée regorgeant de statues, était le décor idéal pour Nicolas Ghesquière et son style qui mixe les époques. Autre choix malin, la maison a pu réserver l’Orangerie pour les saisons à venir.

Le défilé s’est ouvert avec des proportions un peu excessives – gros pantalons baggy, blousons d’aviateur en cuir, chemises militaires et une série de cravates kipper fleuries. Pourtant, tout était plein de nonchalance, et fondamentalement parisien. Une certaine confusion un peu plus tard également avec les vestes à basque aux énormes tentacules, réalisées dans ce qu’on ne peut pas décrire autrement que de la laine bouclée à la Chanel.

Cela étant dit, la collection dans son ensemble était une démonstration audacieuse et mémorable. Principale innovation: l’approche du volume de Nicolas, qu’il parvient à s’approprier totalement. Des blazers cocoon de propriétaires Wasp associés à des gilets oversized, tous agrémentés de revers de major league. Et un quatuor de robes en maille laine et lurex, avec de profondes poches plaquées, portées sur des cols polos: que des must-have.

La collection célèbre ce que Nicolas Ghesquière a baptisé: "l’impermanence et la sublime volatilité de l’adolescence".

La maison a peut-être dû fermer toutes ses boutiques en Russie, mais l’ambiance de ce défilé était pleine d’assurance tranquille, et le créateur est venu saluer longuement.

La bande-son électro aussi était bouillonnante, avec Far Away, de Julianne Wolf, excellent choix de titre pour cette collection. Car c’était de loin la plus inattendue de la saison parisienne, de la part d’un géant de la mode dont le créateur continue d’expérimenter. Et c’est précisément ce qu’on attend de lui !

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